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30/04/2012

30. Pourquoi changer ? Comment ? Et cela peut-il s’inscrire dans la durée ?

     Texte lu


     Pourquoi changer et comment ?
     En effet, dans ce contexte si particulier où la conscience globale de la planète reste dominée par le consumérisme frénétique, la primauté émotionnelle et l’affirmation de soi, quel parcours d’obstacles, quel défi invraisemblable guettent toute personne qui souhaiterait changer. Et une fois la décision prise, maintenir cette volonté évolutive revient à nager contre le courant.
     Cela est compréhensible car facile à observer quotidiennement. Mais si l’on ne s’arrête pas à ce constat d’évidence éprouvant, si l’on accepte de porter notre regard et notre attention au-delà, on peut apercevoir de petites lumières isolées qui clignotent, comme des phares perdus dans la brume, mais bien présent néanmoins pour les personnes qui ne se contenteraient pas des sillons tout tracés.

     Ces flambeaux sont là pour nous rappeler qu’une autre manière d’être, de se comporter demeure possible.
     Comprenant et acceptant cela, il convient alors d’engager cette transformation personnelle, d’oser faire le premier pas qui nous accompagne et nous mènera sur le chemin du changement.
    
     L’apprentissage du changement de niveau de conscience peut donc être abordé ici. Ces notions : « apprentissage », « changement », peuvent évoquer : l’effort, l’astreinte, les compétences requises, l’attente du résultat, il ne faut pas s’étonner d’une telle attitude car, de par notre éducation, nous l’associons à tout apprentissage, toutes acquisitions de connaissances nouvelles.
     Autre interrogation, et non des moindres, en sommes-nous capables ? Bonne nouvelle : nous possédons, intrinsèquement en nous, des outils pour changer de niveau de conscience, pour percevoir, ressentir et appréhender les événements, le monde et les êtres de façon différentes, complètement neuve et naturelle.
     Quels sont donc ces outils ? Parlons plutôt de fonctions naturelles : la respiration et l’attention. Il suffit tout simplement : d’exercer la première de façon consciente, de comprendre la seconde, de l’appliquer et d’en constater les effets, (Cf. : Un dialogue entre amis : § 3.3.1. et 3.3.2.).
     Tout semble désormais en ordre pour aborder cette transformation. Tout ? Il manque encore une chose : la réponse à une question. Laquelle ? Souhaite-t-on réellement changer ?

     Cela peut paraître étonnant, surtout si l’on prend conscience du malaise que l’on ressent à évoluer au sein d’une société qui nous oppresse.
     Hélas non ! Et cela peut même devenir le lien de contact avec cette société honnie ! Difficile à croire ? Approfondissons.
     Si le mal-être perçu est relativement intégré, qu’il devient même un « sujet de conversation » que l’on a plaisir à réitérer entre « amis », alors, deux obstacles redoutables vont s’allier pour barrer le chemin à cette tentative de changement personnel : l’excitation vécue comme un exutoire lorsque l’on s’acharne verbalement sur toutes les imperfections sociales ; la jouissance de partager cela entre amis.
     Et si l’on s’aventure malgré tout, le coup de grâce : s’apercevoir que cette mutation de la conscience met de la distance entre les amis d’alors et nous, ceux qui maintiennent le cap, et demeurent vent debout face à leurs certitudes.

     Donc, reprenons cette thématique à partir du moment où la décision du changement est prise. Que se passe-t-il ?

     Comme indiqué précédemment, une voie possible consiste à centrer son attention sur la respiration, la rendre et la maintenir consciente le temps qu’on le souhaite, ou simplement être attentif, à quoi ? A ce qu’il est possible, c’est-à-dire à tout : ce qui se passe autour de nous, aux êtres avec lesquels nous sommes en relation, notre perception intérieure...     
     Et là, durant ces instants privilégiés, la conscience ordinaire, réceptacle du mental dont les composantes bien connues sont l’émotion et l’intellect, se met spontanément en retrait pour laisser place à une autre forme de conscience naturelle dirigée par l’attention.
     Et çà y est ! Nous sommes en plein dedans ! Inutile d’aller chercher plus loin !
    
     Comment savons-nous cela ? La perception de ce bien-être, et surtout qu’il prend naissance dans un autre niveau de conscience, se fait après, lorsque la conscience ordinaire revient sur le devant de la scène pour s’emparer et analyser ce qui s’est passé, ce vécu qui s’inscrit désormais dans la mémoire.
    
     Avant de poursuivre, un point important doit être signalé. Il a été fait mention de « l’apprentissage » pour initier cette nouvelle façon d’être, avec certaines précautions pour ne pas l’associer aux contraintes, mais cela ne semble pas suffisant. Il convient donc d’approfondir la matière pour lever toutes ambiguïtés.
     Finalement, c’est comme être à l’école...sans y être ! Identique à la méthodologie scolaire pour la découverte, l’étude et la pratique d’une discipline nouvelle (respiration consciente, attention) ; mais dégagé de la course aux résultats, nous devons accoster ce « nouveau rivage » en abandonnant les notions de réussite ou d’échec, trop reliées à la conscience émotionnelle, seuls importent les signaux recueillis : on continue lorsque la voie empruntée est bonne, on examine ce qui se passe dans le cas contraire, et l’on persévère en s’accordant les pauses nécessaires pour empêcher la saturation.
     Dans tous les cas, il convient de ne pas rechercher le satisfecit, ou redouter la meurtrissure de l’échec.

     Ceci étant dit, évoquons quelques effets de la conscience attentive.
     Cette liste ne peut prétendre à l’exhaustivité, mais se propose de montrer l’impact sur notre comportement lorsque nous vivons cette conscience particulière :


§         Réduction des pensées parasites :

Ø      Perception plus claire et plus fluide de l’espace et du temps :

v      Dans l’espace : diminution des gestes et des déplacements superflus, on se cogne moins aux obstacles de l’environnement, la marche est mieux assurée, évitant déséquilibres et chutes intempestives : traduction physique des pensées parasites.

v      Dans le temps : meilleure gestion du temps dont on dispose pour planifier les activités quotidiennes : on peut découvrir qu’il est possible d’en consacrer une partie à des activités appréciées, et pourquoi pas le partager socialement !

Ø      Clarification des idées et réflexion facilitée : la réduction des pensées parasites offre plus d’espace aux idées saines, comme un lieu que l’on débroussaille.


§         Mise en retrait de la conscience émotionnelle :

Ø      Evite les sautes d’humeur : sans commentaire !

Ø      Requalification des relations où l’émotion jouait le rôle essentiel : on apprend, et l’on comprend que l’attention aux autres est beaucoup plus efficace que les réactions dictées par l’émotion, et surtout plus riche en contenu affectif.

Ø      L’affectif devient compassion qui s’exprime naturellement.


§          Elargissement du champ de conscience :

Ø      Le triptyque : comprendre, accepter, ne pas juger se manifeste  plus facilement, voire, devient une seconde nature. 

Ø      Conséquences possibles : 

v      Le conflit, qui repose sur le principe d’action et de réaction, perd de sa substance et de son attrait.

v      On s’abstrait facilement du pouvoir attractif de la société : les réponses à ce que l’on désapprouve deviennent constructives, abandonnant le sarcasme et la lutte.

Ø      Naissance du regard intérieur : émergence de la connaissance de soi. 


     Dernier point : ce changement de niveau de conscience peut-il s’inscrire dans la durée ?
     Cette interrogation, et le trouble qu’elle peut susciter s’inscrivent tout naturellement dans les méandres de la conscience émotionnelle. 

     Alors, comment traiter cette difficulté ? : En l’éludant, car la question devient le problème. Celui-ci naît dans l’intellect, puis se développe et prospère dans la conscience émotionnelle.
     Lorsqu’il affleure au mental, l’accueillir par l’attention ou la respiration consciente.
    
               Cela vaut la peine d’essayer, non ?...

29/04/2012

31. Tu n’en as pas marre de radoter ?

     Texte lu



     Un esprit attentif remarquerait aisément que certains thèmes reviennent régulièrement dans les textes proposés  à toute personne qui musarderait et s’attardait suffisamment sur ce site, d’où cette apostrophe quelque peu invective en guise de titre.
    
     Si cela pouvait incommoder, voire agacer le lecteur, il convient d’avancer quelques explications.
     Cela repose sur l’un des fondements de la transformation personnelle (sujet essentiel traité ici), un pilier du changement de niveau de conscience : COMPRENDRE ET ACCEPTER.
     Pour accepter, il est indispensable que la compréhension soit totale, cette dernière doit tout (ou presque) à la pédagogie...qui assume pleinement la répétition pour parvenir à ses fins.

     Voici, en quelques mots, la justification de ce radotage ! On espère se rattraper en diversifiant les exemples.
     En effet, il ne faudrait pas oublier que ce qui est compris par l’un peut échapper à l’autre.
     Ces éléments, présentés ici et là pour aider à la compréhension de cette matière fondamentale sont comme autant de fleurs dont on viendrait humer le parfum, à chacun de s’attarder sur l’essence qui lui convient le mieux.
     

28/04/2012

32. La voie de moindre énergie

     Texte lu



     La voie de moindre énergie : vous connaissez ? L’observation de la nature montre qu’elle choisit les chemins les plus simples et les plus courts dans son évolution, donc les plus économes en énergie.
     En physique, on peut rapprocher ce fondement du « Principe de moindre action » : une quantité physique en mouvement possède une action optimale entre deux instants.
     Peut-on appliquer ce principe à notre manière d’être ? Est-il naturel ?
     Après tout, ne sommes-nous pas élaborés par la nature ? Quant au naturel, il semble qu’on l’ait chassé depuis longtemps...et il ne revient pas au galop ! Mais nous avons le libre arbitre, donc le libre choix de le réactiver. Voyons ce que cette voie de moindre énergie peut signifier dans notre quotidien.

     Pour en comprendre les mécanismes, l’observer au mieux, et la rendre optimale, il faut la capter en amont, d’où elle se répand depuis sa source.
     Toute action est d’abord pensée, consciente (environ 10 % du potentiel), ou inconsciente (le reste !) : c’est donc là qu’il faut agir !

     Il existe, ou bien l’on connaît pour les avoir vécus, ces instants inexprimables, indicibles et pourtant merveilleux, magiques, qui « s’imposent » par leur « douceur », souvent sans être invités, souhaités, voulus ardemment !
     Ce sont ces moments où il n’y a rien à ajouter et rien à retirer...Les effets qu’ils induisent sont tellement éloignés de la production ordinaire du mental qu’ils prennent sens après, quand disparus, ils ne subsistent que dans la mémoire.

     Serait-il possible de produire cela volontairement ? Consciemment ? Ou du moins s’en approcher ?
     On connaît bien maintenant la pratique de l’attention ou de la respiration consciente. Exerçant l’un ou l’autre, on peut éprouver le calme, la tranquillité, voire la sérénité qui en émane.
     On peut alors ressentir et apprécier cette énergie minimum.

     Mais prenons garde, la voie est étroite et la sortie de route aisée.
     L’erreur la plus commune consiste à se laisser happer par les pensées parasites, et la persévérance dans cet égarement surgit lorsque l’on veut les combattre et les éloigner par un effort de la volonté.
     Quelles en sont les conséquences ?
     L’attention se heurte aux pensées parasites, peine à s’installer, voire disparaît, laissant éventuellement place à la concentration, avide d’énergie pour se maintenir.
     Alors, cette plage de sérénité mentale se mue en champ de bataille psychique dont l’issue se solde le plus souvent par une défaite face à des forces supérieures en nombre !

     Entre les périodes d’attention ou de respiration consciente, conservons bien en mémoire ce principe de « moindre énergie », comme une balise, un phare dans la nuit susceptible de nous éclairer et nous guider sur le chemin.

     

27/04/2012

33. Deux gifles pour s’en souvenir

Texte lu
     


     Lorsque l’on subit un événement suffisamment perturbateur dans notre existence, c’est comme recevoir deux gifles : la première, le ressenti émotionnel, nous est administrée par la conscience du même nom ; la seconde est assénée par l’intellect, lorsqu’il s’empare du problème et  amorce une réflexion sur l’origine et les causes possibles de ce dernier (pourquoi moi ? comment cela a-t-il pu arriver ?).

     Tant que l’esprit alimente le débat, il produit l’énergie nécessaire pour entretenir le « moteur à gifles ». Et là, aucun souci à se faire sur les performances et à la longévité de la mécanique : le circuit et les pistons sont bien lubrifiés par l’émotionnel et l’intellect qui œuvrent en symbiose.
     Maintenant si l’on parvenait, par le raisonnement et la déduction à trouver la cause du problème, le trouble occasionné disparaîtrait-il ? Pas nécessairement. En fait, il n’en est rien tant que la conscience ordinaire ne lâche pas prise.

     Comment faire cesser les gifles ?
     Une façon d’y parvenir consiste, au premier ressenti émotionnel, à pratiquer l’attention ou la respiration consciente pour changer de niveau de conscience.
     Ainsi, la libération procurée par la dissipation des tensions mentales permet d’utiliser au mieux l’énergie psychique retrouvée, de lui assigner sa tâche première : résoudre de façon lucide et cohérente la difficulté présente.

     Finalement, il s’agit toujours d’un problème de répartition d’énergie !

               

26/04/2012

34.Il ne faut pas confondre l’ego et l’ego

     Texte lu



     Enoncée ainsi, la proposition a de quoi rendre perplexe !
     Pour clarifier cette déclaration, considérons respectivement l’ego 1 et l’ego 2 pour définir ce qui les distingue. Mais juste avant cela, un concept unanimement partagé dans les domaines religieux et spirituel : l’ego est l’ennemi notoire de toute personne qui s’engagerait dans l’une de ces voies. Bigre ! Voyons immédiatement ce que l’ego recèle !

     L’ego 1 : c’est une construction mentale naturelle, élaborée, enrichie et maintenue continuellement par la conscience ordinaire (émotionnel, intellect).
     Par elle, nous acquérons une personnalité, nous existons en tant qu’entité séparée des autres membres du groupe, et développons le libre arbitre.

     L’ego 2 : c’est l’expression de cette construction mentale.
    
     Maintenant, observons les conséquences possibles d’un écart excessif dans l’expression de ces deux notions.
     Si l’ego 1 s’impose, l’affirmation de soi s’exercera au détriment de tout ce qui n’est pas « MOI ».
     Si l’ego 2 se complaît dans l’indécision et le suivisme, il donne du sens à cette citation : « Le problème, ce n’est pas la minorité qui oppresse, mais la majorité qui laisse faire ».

     Petite pause pour récapituler : l’ego 1 est inhérent à notre être, et l’ego 2 le révèle au quotidien.

     Il convient donc de faire avec...puisqu’il est impossible d’agir autrement !

     Une solution ? Puiser dans les ressources abondantes de l’ego 1, notamment le libre arbitre, pour trouver un équilibre et s’appliquer à marcher « sur un fil psychique », entre pression sociétale et discernement.

     Ce petit exercice nous aura permis de ne pas se laisser entraîner, déborder, submerger par les mots et le sens, souvent arbitraire, qu’on leur attribue de façon erronée au premier abord.

     Certes, dans un contexte évolutif élargi de la conscience, où celle-ci s’abreuverait aux sources de la compréhension et de la compassion, l’ego perdrait de sa substance, ne serait plus qu’un fil ténu reliant et distinguant les êtres, mais au sein d’une structure sociétale productiviste, consumériste et profondément inégalitaire, il reste le germe incontournable pour s’écarter de ce modèle perverti, et favoriser l’éveil d’une nouvelle conscience, universelle par nature.

     

25/04/2012

35. « Ma musique est naturelle comme une chute d’eau »

     Texte lu



     Cette citation est d’Heitor Villa-Lobos (1887-1959), compositeur brésilien prolifique (près de 1 000 œuvres), connu principalement pour la Bachianas brasileiras n° 5.

     Un titre surprenant, que ce cache t-il derrière ?

     Un indice : « Vivre cela et comprendre autrui ». Ce n’est pas suffisant, il faut développer.

     Lorsque le changement de niveau de conscience permet de ne pas interagir, ou très peu, avec la partie émotionnelle, il  est possible d’énoncer, paraphrasant Villa-Lobos : « Cette manière d’être est naturelle comme l’eau coulant librement ».

     Mais ceci n’est que le prélude, une invitation susceptible de mener à l’essentiel. Quel est-il ?
     Comprendre que les personnes qui commettent des exactions éprouvent cette inclination pernicieuse parce que leur conscience ne « coule pas librement », qu’elle se trouve entravée, forcée de suivre des chemins tortueux. Dans ces conditions, il paraît difficile d’adopter naturellement une attitude compréhensive et compassionnelle.
     Lorsqu’il en est ainsi, « la chute d’eau » ne devrait pas forcer les barrages, mais diffuser librement pour trouver un chemin paisible parmi les multiples voies possibles.

     Est-ce réalisable ? Oui si l’on réunit au moins deux conditions.
     Ne pas juger les consciences défaillantes, mais rechercher la compréhension pour discerner au mieux les aides appropriées ; contenir et manifester en soi le changement que l’on souhaite transmettre, comme une onde apaisante qui pulse à partir d’un centre et se répand librement.
     Donner les moyens à ces consciences de pouvoir changer, qu’elles puissent accéder sans entrave à des techniques et connaissances à même d’engendrer une transformation salutaire.

     Amener au changement par résonance, plutôt que par contrainte, un espoir que « l’onde initiale » soit acceptée naturellement et se propage de conscience en conscience.

     

24/04/2012

36. « Ah !...Trop tard pour moi pour changer... »

     Texte lu



     A partir de quel âge nous ne changerons plus ? A l’âge où l’on affirme qu’il en est ainsi !


     Il est effectivement trop tard lorsque l’on en est persuadé ! Mais cela n’est plus vrai dès l’instant où, exerçant sa volonté avec lucidité et détermination, l’on s’engage sur la voie du changement de niveau de conscience, quel que soit l’âge que l’on ait atteint.

23/04/2012

37. La conscience, rien que la conscience

     Texte lu



     On vit dans sa conscience : changer de vie, c’est changer de niveau de conscience.

     On vit dans sa conscience ? Vraiment ? Il est certain que cette affirmation ne manque pas d’étonner, tout le monde vous dira que l’on demeure, l’on agit et l’on expérimente dans le monde. Certes, on pense, mais c’est le corps qui ressent !
     Exprimée comme cela, la tentation est forte d’acquiescer et de quitter le débat en s’excusant de s’être fourvoyé, de s’être laissé abuser par on ne sait quelle aberration.

     On allait donc partir sans demander son reste, lorsqu’une petite lueur insistante semblait clignoter dans la conscience...justement ! Qu’essayait-elle de nous dire ? Voyons cela...

     Tout ce que l’on perçoit et ressent ne fait que traduire la réponse du cerveau lorsque celui-ci analyse les informations que les cinq sens (vue, ouïe, odorat, goût, toucher) lui transmettent.
     Ces signaux lui parviennent sous la forme d’impulsions électriques, et la réponse utilise également cette énergie, dont le ressenti éprouvé traduit l’expression de nos sensations.
     Entendu : le corps ressent, mais tout se passe à l’intérieur d’un « caisson » (le crâne), bien isolé de l’extérieur, pourtant source de nos sensations. Un point de marqué. Est-ce tout ?

     Oui pour la perception objective du monde. L’évolution commune des êtres implique, par exemple, une perception et une reconnaissance similaire de la couleur rouge, sauf anomalie visuelle (daltonisme).

     Mais la subjectivité n’est pas loin derrière, elle rapplique et se taille rapidement la part du lion ! C’est là que la conscience intervient.
     On peut résumer cette intrusion par : « Comment je vois le monde », et là...Tout est possible !
     En quelque sorte, la conscience est magique, on peut puiser des ressources en elle pour créer, entretenir et affirmer des convictions, et cela, quelle que soit notre façon d’aborder l’existence : matérialiste jouisseur ou spiritualiste contemplatif, pour peu qu’on lui fournisse l’énergie nécessaire, le mental présentera autant d’arguments souhaités pour s’installer pleinement et durablement dans notre certitude.
     Certes, la démarche dépend des choix sociétaux, plus aisée lorsqu’elle correspond aux valeurs du moment, mais il est possible d’aller à contre-courant, il faut s’amarrer solidement, voilà tout !
     D’autres pensées peuvent également être porteuses de réflexions...ou inspirer le doute et faire basculer les assurances !

     Que peut-on retenir de cela ? Malgré les apparences, nous « vivons dans un espace de conscience ». Un exemple ?
     On peut se trouver à l’aise et confortable dans un studio, et à l’étroit dans un château, développant le sentiment que 1 000 m² s’avèrent un peu juste, surtout depuis que l’on a visité un autre site offrant 2 000 m², et qu’on a plein de projets en tête pour aménager une telle surface ! Nous « habitons » dans notre conscience, et non dans l’espace à trois dimensions dans lequel évolue le corps physique !

     Vivre, c’est faire en permanence des expériences de conscience. Et ces expériences révèlent à la fois : le lien qui nous unit et les comportements  qui nous séparent.

               Etre attentif, c’est rester centré sur ce qui nous réunit.

22/04/2012

38. Les autres personnes et nos pensées nous invitent à être attentif

     Texte lu



     Tout d’abord, considérer ce qui exprime la relation aux autres : « une conscience parmi d’autres », dont l’enrichissement et l’évolution se nourrissent de cette interrelation.
    
     Les occasions d’exercer son attention au quotidien se multiplient avec les rencontres, pas nécessairement lorsqu’il s’agit de connaissances intimes ou éloignées, mais à toutes les personnes que nous croisons.
     Et la nature des échanges est indénombrable : conversation soutenue, brève discussion, formule de politesse, échange de regards, observation, évitement...
     Toutes ces situations banales, car journalières, peuvent être radicalement transformées, sont susceptibles de nous métamorphoser si nous les abordons avec l’attention.
    
     Et qu'en est-il lorsque les autres personnes, inattentives, nous obligent à redoubler de vigilance pour éviter un problème ?
     Ce comportement nous offre une opportunité supplémentaire, celle d’être attentif, non par réaction, sous l’ascendance d’une arrière-pensée, mais par compréhension : comprendre, accepter, ne pas juger, être simplement et naturellement dans l’action qui commande, pardon, qui invite d’accroître notre attention.

     Et les pensées, nos propres pensées ! Abondantes, intrusives, se présentant comme autant de personnes composant la multitude d’une foule où nous tentons de progresser sans heurts, elles nécessitent une approche identique. C’est ainsi qu’elles se dissiperont, ouvrant la conscience sur de vastes espaces.

     Est-ce tout ? Non. Il reste ceux dont le poète s’interroge pour savoir s’ils ont une âme : les objets inanimés (Cf. : Alphonse de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses).
     Inattentifs à leur présence, nous sommes rappelés à leur bon souvenir en les heurtant par inadvertance, cela ne mérite-t-il pas de les considérer également ?

     Décrites et listées ainsi, les occasions de développer son attention dans une journée ne manquent pas. Si malgré cela nous passons à côté, c’est peut-être que nous ne sommes pas...attentifs !

     

21/04/2012

39. Au restaurant, on ne commande pas seulement à manger !

     Texte lu



     C’est les vacances. Un groupe de personnes, des touristes, s’étant accordés sur le choix d’un restaurant, s’installent satisfaits à une table et passent commande des mets qu’ils ont choisis.
     C’est l’été, la journée, douce et lumineuse, promet d’être agréable. L’endroit, charmant en soi, offre une perspective intéressante pour qui s’adonne à l’observation, ou tout simplement profite de ces instants d’accalmie pour initier d’agréables conversations sur le plaisir d’être ensemble, de partager des moments un peu hors du temps, et dans des espaces que l’on découvre avec intérêt. Cette pause-déjeuner semble une véritable opportunité.

     Même si le temps paraît s’écouler plus lentement, le service tarde et certains convives commencent à manifester une certaine impatience.
     Objectivement, cela ne pose aucun problème, pas d’impératifs à l’horizon, même proche, alors pourquoi ne pas profiter de ces instants offerts par la providence pour échanger, contempler, ou simplement rester tranquille.
     C’est cette dernière option qu’une personne seule, attablée à proximité du groupe et supportant également cette attente, adopte.

     Un coup d’œil aux autres tables informe que le problème est général, et des échos de voix éloignées font mention de difficultés techniques en cuisine.
    
     Les causes de ce désagrément, dorénavant connues, pourraient apaiser les esprits fébriles. Il n’en est rien, au contraire, et certaines réflexions s’échappent librement de la tablée envahie par l’impatience.
     Nous sommes des clients, nous payons, nous avons droit à un service exemplaire !
     Cela est vrai dans un contexte social où la valeur des biens, des services...et des personnes subit une monétisation outrancière. Alors, l’impatience devient une vertu renforcée par ces considérations mercantiles.

     Mais si, faisant fi de ce cadre étroit, on décide de prendre du champ, de s’aventurer vers le large, alors les circonstances deviennent propices à développer la patience qui mesure la capacité d’exercer le calme et la tempérance. Et si, de plus, elle permet de s’extraire de « l’ambiance économique », il s’agit là d’une vertu complète !

     

20/04/2012

40. Où est le miracle ?

     Texte lu



     Nous venons au monde nus et sans attachements.
     Lorsque nous le quittons, nous sommes habillés mais cela n’importe guère, car les habits ne recouvrent plus qu’un corps destiné à se désagréger, à restituer ses éléments à la nature.

     Mais que se passe-t-il entre-temps ?
     Nous menons une existence faite de rencontres, de liens, d’activités et d’habitudes.
     Cela peut paraître intense, attrayant, curieux, banal, terne, difficile, épouvantable. Toute la liste des attributs ne saurait qualifier une existence.

     Parmi tous les attraits qu’une vie peut offrir, il arrive souvent, et jusqu’à son terme, que nous nous attachions à des « babioles » que la société produit en abondance. Ce cadre sociétal n’étant, en fait, qu’une « parure » possible destinée à revêtir l’ego pour donner un aspect décent.

     Ainsi, dans cette perspective, nous délaissons aisément la connaissance de ce que nous sommes réellement au profit des apparences.

     Où est le miracle ? Que des mirages ponctuels nous éloignent de la réalité : la conscience.

     

19/04/2012

41. Les convictions

     Texte lu



     Au cours de l’existence, par des relais multiples (éducation, enseignement, relations sociales, média...), on se forge des convictions diverses et variées.
     S’agissant du sens de l’existence, et notamment à savoir si la conscience survit au corps et poursuit son évolution, la portée en est souvent réduite par les occupations et les distractions de la vie quotidienne.

     Lorsque cette question revient aux derniers instants, qu’elle se manifeste, claire, nue et sans fard, que la lucidité demeure, elle est capable d’occuper tout l’espace mental car pratiquement plus rien n’est susceptible de dévier le cours des pensées.
     A ce stade, une conviction d’incrédulité et d’athéisme bien affirmée dans les temps passés peut chanceler facilement, laissant place au doute et à la peur : deux modèles de la conscience ordinaire.

     D’où l’importance de cultiver l’attention l’existence durant afin qu’elle soit efficiente et actuelle dans ce moment particulier de transition, restreignant une dernière fois dans ce cycle les velléités de l’intellect et surtout des émotions.

     

18/04/2012

42. Tu en as de la chance !

     Texte lu



     De quelle aubaine s’agit-il ? D’être proche d’une personne bien engagée dans la connaissance de soi, et que l’on envisage soi-même d’aborder cette voie.
     Cette recherche étant tellement rare de nos jours, il semblerait effectivement absurde d’affirmer le contraire, pouvoir disposer de conseils et d’un suivi régulier dans ce domaine est inestimable.

     Vraiment ? Voyons cela de plus près.
     Avancer seul dans la connaissance de soi suppose :

§         d’aiguiser sa vigilance et sa discrimination quant aux choix des sources d’informations sur le sujet (stages de développement personnel, Internet, livres...) ;

§         de s’imposer une autodiscipline rigoureuse et continuelle pour se maintenir sur la voie choisie ;

§         d’affiner son discernement pour identifier les changements qui se manifestent et suivre leur progression ;

§         enfin, le (ou la) « navigateur (trice) solitaire » ne subit pas l’attraction psychique du modèle, évite l’imitation qui appartient à la conscience ordinaire.

               Alors, convaincu(e) ?

17/04/2012

43. Pourquoi incriminer l’ego ?

     Texte lu



     Encore un texte sur l’ego (§ 19. La primauté de l’ego) ? Oui, il le mérite, vu la place qu’il occupe dans notre quotidien !

     Lorsque l’on subit une déception, des réactions émotionnelles  persistantes peuvent s’installer. Parfois, l’entretien méticuleux qu’on y apporte renforce cet état négatif. Comment cela est-il possible ?
     Par l’expression même de l’ego, celle que manifestent les consciences émotionnelle et intellectuelle, forgeant à la fois l’individualité et l’appartenance au groupe par l’imitation. Cela peut paraître compliqué, mais pas tant que ça. L’ego, à l’origine de la personnalité, établit donc une distinction avec les autres individus, mais par un choix reposant sur des critères multiples (réflexion, intérêt, influence), il peut être amené à rechercher la similitude, le conformisme auprès de certains modèles comportementaux.

     Revenons à la question : pourquoi maintenir et affermir ce sentiment négatif qui nous ronge de l’intérieur ?

     C’est en effet paradoxal : par nature, nous ne souhaitons pas souffrir, mais sous certaines conditions, nous n’hésitons pas à prolonger le tourment initial, fruit d’un acte externe (conflit, blessure...).

     Tout d’abord, il convient de définir ce phénomène.
     Il se distingue de l’effet initial : le ressenti immédiat de l’action perturbatrice, quelle qu’elle  soit. Comme un sillage, il n’en conserve que la trace, maintenue en mémoire sous la forme de souvenirs que la conscience peut activer à loisir, notamment lorsque l’émotionnel est de la partie.

     Puis survient la mise en perspective.
     C’est la réponse sociale, la contribution de la personnalité au groupe dont elle estime s’être intégrée : famille, amis, collègues, voisins...L’affirmation de soi apportera une réponse à l’événement.   

     Le principe de substitution.
     Le temps, dit-on, guérit toutes les  blessures. Même si cette règle n’est pas absolue, il dissipe néanmoins les souffrances. Aussi, pour maintenir le souvenir alerte, convient-il d’user d’ingrédients qui le rende supportable, voire stimulant : la rancune ou la vengeance s’y emploient parfaitement, créant et maintenant un état d’excitation.

     Certes, toutes ces situations émanent de l’ego, mais contrairement aux apparences, celui-ci affiche une nature fondamentalement neutre.
     A la naissance, le corps, comme l’ego, apparaît nu. Ce dernier se verra progressivement « revêtir » avec la compréhension, l’éducation et l’observation. Il ne possède pas une personnalité autonome, ce n’est aucunement un double psychique qui nous influence, il renvoie simplement l’image que nous entretenons au quotidien par nos préférences, nos répulsions, nos   conditionnements.
     Baignant dans un climat d’altruisme et de compassion, il présenterait un tout autre visage, et ne s’appliquerait pas à entretenir des sentiments négatifs, ne convoiterait pas avidement des épisodes de revanches !

     Dès lors, oublions la notion d’ego, ne l’accablons pas, ne le rendons pas responsable de tous les maux que nous subissons, mais souvenons-nous, lorsqu’il prend trop d’importance, que des réponses existent : se centrer sur l’attention et la respiration consciente pour le nourrir différemment, lui permettre d’exprimer notre véritable nature, celle qui recherche la compréhension, la compassion, et l’unité avec tout ce qui EST.

     

16/04/2012

44. Qui est-ce qui s’y colle ?

     Texte lu



     Lorsqu’une relation conflictuelle s’engage entre deux, ou plusieurs personnes, qui doit se désolidariser de cette posture, ne pas alimenter la querelle par ses propos et ses attitudes, mais au contraire faire preuve de tempérance ? La personne qui en a conscience et peut manifester cela.

     Par ailleurs, il ne devrait pas s’agir d’un effort à produire pour y parvenir, souvent impossible dans cette situation, et conduisant le plus souvent, par l’excitation et l’énergie cumulées, à envenimer la dispute plutôt que de l’apaiser.

     Alors, qu’est-ce qui devrait se substituer à l’effort appréhendé ? Une prise de conscience de l’événement, l’ouverture de champ, la distanciation, toutes ces attitudes  qui permettent de « reprendre la main », de ne pas se laisser entraîner par ses émotions.

     En agissant ainsi, on se discipline naturellement, et l’on offre moins de prises aux contradicteurs qui utilisent cette énergie émotionnelle pour se caler, prendre appui et trouver un nouvel élan afin de poursuivre la joute.

     Et surtout, on démontre ainsi la force de la voie du calme face à la violence irraisonnée.