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09/08/2013

Chapitre 6.2. La famille et la conscience émotionnelle



Texte lu

 






Description : émotions et familles ne font pas souvent bon ménage ! Pourquoi ? Alors que...





- P : on comprend facilement les rôles clés de la famille : unité biologique, cellule de base de la société. C’est sur elle que les efforts devraient se concentrer pour espérer changer le modèle sociétal actuel.

- C : comme disait Gandhi : « Sois le changement que tu voudrais voir dans le Monde ». Et donc, en produisant des familles « modèle », on devrait parvenir à créer des sociétés de type identique...

- P : oui mais voilà, elles se heurteront un jour ou l’autre : aux institutions, aux politiques, aux puissances économiques...

- C : ...des personnes qui, quel que soit leur statut, se sont d’abord développées au sein d’une famille !

- P : voilà ! On tient peut-être ici la clé du changement !...Mais revenons au sujet de la famille, et voyons un peu comment ce groupe essentiel, façonné par la vie, peut basculer du meilleur soutien, à l’enfer au quotidien !

- C : bigre ! Et on peut faire quelque chose pour empêcher cela ?

- P : voyons d’abord les causes de cette perversion...

- C : oui.

- P : par les liens qui unissent ses membres, la famille est un amplificateur émotionnel de tout premier ordre : l’amour qui a permis l’union des parents ; les relations filiales, parentales et fraternelles.

- C : en fait, on parle d’amour, mais il faudrait plutôt évoquer l’affection, plus ou moins puissante entre les êtres, qui se traduit par l’attachement sentimental.

- P : tu as raison, l’amour véritable est l’expression d’une conscience universelle qui « donne » spontanément par compassion, sans attachement ou désir égotique. L’aspiration de réciprocité n’existe pas.

- C : et l’affection qui peut se métamorphoser en violence ?

- P : nous allons voir cela, mais c’est plutôt une conséquence qu’une transformation. La famille est à la fois le lieu idéal pour exprimer le trop plein émotionnel, comme le creuset incomparable où macèrent ces émotions. Il ne reste plus qu’à trouver une matière première d’excellente qualité, ce que la société fournit à l’envi !

- C : c’est vrai que nous vivons dans une société où les relations sociales sont souvent violentes : dans l’entreprise (exigence de productivité, conséquences sur les relations avec les collègues) ; au chômage (perte de sens et de perspectives) ; parfois un voisinage violent ; la réglementation tous azimuts...

- P : ajoutons à cela le « politiquement correct » qui ne permet pas, ou très peu, d’exprimer librement ses lassitudes, ses angoisses, ses rancoeurs, ses souffrances, sous peine de jugements, d’observations sévères, voire de sanctions...

- C : alors, on se souvient qu’il existe un lieu privilégié, protégé, clos, à l’abri des regards et des jugements. Ici, les verrous du « politiquement correct » peuvent sauter en toute impunité, libérant d’un coup le trop-plein de mécontentement et de contrariété. Chez soi, quant on a « fermé la porte et ouvert la télé », tout peut arriver !...

- P : oui. Justement, une petite digression à propos de la télévision. Sais-tu pourquoi nous pouvons passer des heures devant la télé sans fatigue, et même, rechigner à éteindre le poste devant des programmes inintéressants ?

- C : le manque de courage pour s’extraire du canapé et atteindre le poste?

- P : il existe, depuis longtemps, un petit objet pratique pour se dispenser de cela, ça s’appelle la télécommande !

- C : je ne vois pas alors...

- P : parce que les ondes électromagnétiques réceptionnées par le poste de télévision, et dont la fonction est de diffuser les programmes, produisent des ondes alpha dans le cerveau des téléspectateurs, et ces ondes ont la propriété d’induire les personnes dans un état de somnolence, de relaxation proche de celui de l’hypnose.

- C : je comprends maintenant pourquoi les personnalités politiques, lorsqu’elles s’expriment à la télévision, répètent leurs discours à l’identique et au mot près sur toutes les chaînes : c’est de la suggestion hypnotique à destination des électeurs potentiels !

- P : la réponse, c’est d’exercer, encore et toujours : son libre arbitre, sa volonté, et la conscience attentive.

- C : la réponse, c’est de jeter la télé ! En plus, tu dis que les ondes alpha sont une conséquence du signal électromagnétique seul, donc indépendamment des programmes diffusés...

- P : oui...

- C : ça veut dire que les téléspectateurs sont beaucoup moins vigilants, et que ce qu’ils regardent atteint beaucoup plus facilement la conscience émotionnelle.

- P : oui ! Et quand on connaît le contenu principal des programmes de télévision...

- C : ...le tour est joué pour créer à grande échelle, sans résistance, par la passivité, une opinion et des comportements souhaités ! La télé pour tous, l’arme de distraction massive !...Bon, on en était où avant ?

- P : on terminait le premier point : la famille comme lieu idéal pour exprimer ses émotions...

- C : oui, c’est vrai. Il nous restait donc à voir la famille : « ce creuset où macèrent les émotions » ?

- P : voilà. Et c’est fondamental de bien comprendre ça, de voir quel mécanisme opère dans la transformation de « l’amour »...

- C : ...dont on avait dit qu’il s’agissait d’un attachement...

- P : ...tout à fait ! Et donc, comment cet « attachement » peut se métamorphoser en violence. Cela peut sembler inouï à priori, mais s’explique très bien lorsque l’on connaît la puissance et l’expression de la conscience émotionnelle...

- C : ...d’autant qu’elle est ici fortement stimulée par les liens qui unissent les personnes !

- P : c’est cela même ! Voyons sur un exemple. Dans une union où la maladie s’installe au quotidien, les sentiments peuvent en être profondément bouleversés. Avec le temps, le désir d’aider, de soulager, d’accompagner peut se muer en incompréhension et en violence. Comment ?

- C : du fait de voir se briser le mode de vie auquel on aspirait ?

- P : peut-être, mais pas seulement.

- C : ne pas supporter de voir souffrir l’autre ?

- P : oui...Mais plus encore, ne pas supporter SA PROPRE SOUFFRANCE ! C’est l’expression dévoyée de ce lien sentimental unissant les deux êtres qui peut se muer en violence, si la personne qui « subit » la souffrance de l’autre ne peut supporter les assauts de sa conscience émotionnelle.

- C : Alors, après tout ce déferlement, doit-on abandonner définitivement l’idée de la famille comme havre de paix ? Considérant qu’elle repose sur l’affectif, l’attachement, et non pas l’amour compassionnel...

- P : certainement pas, bien au contraire ! Car c’est le lieu idéal pour se connaître soi-même, d’observer en temps réel, et à la loupe ! - effet grossissant garanti ! - l’action et l’influence de la conscience émotionnelle !

- C : et donc de prendre les dispositions nécessaires pour agir immédiatement, là aussi en temps réel !

- P : voilà ! Alors, la vie en famille peut devenir un véritable paradis, en tous cas, redevenir ce lieu privilégié d’échange, de compréhension, d’apprentissage et d’élévation. Un endroit indispensable pour équilibrer notre être, et dissiper les tensions et les agressions que la société nous inflige.

- C : et non l’inverse ! Ce qu’elle aurait toujours dû être !

- P : on est bien d’accord sur ce point !...On va passer aux exemples maintenant. Tu es prêt ? Un peu de musique peut-être ?

- C : encore et toujours !

- P : je te propose l’une des grandes figures de la musique contemporaine, on a dit de lui qu’il était le « Beethoven du vingtième siècle »...

- C : ...rien que ça !

- P : oui...et c’est pas usurpé ! Il s’agit de Dimitri Chostakovitch, dont nous allons entendre le second concerto pour piano (1). Le brio et la tendresse réunis. Il l’a composé pour l’anniversaire de son fils, qui le créera dans le cadre de ses études musicales.

- ..........

- C : toute la tendresse d’un père pour son fils dans le deuxième mouvement...

- P : pour finir sur une note optimiste dans le thème de la famille !



(1) Chostakovitch : Concerto pour piano n° 2

http://www.youtube.com/watch?v=lNC9ct_kN2U

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