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09/08/2013

Chapitre 6.3.10. Le GPS récalcitrant ou la suprématie de l'émotionnel



Texte lu






Description : exemple flagrant de la suprématie de l'émotionnel sur l'intellect et la réflexion !





- C : pour finir, je voudrais raconter ici un événement vécu qui montre la puissance de la conscience émotionnelle, et comment elle se joue de l’intellect. Je plante le décor !

- P : entendu...

- C : avec un couple d’amis, après une randonnée en forêt nous regagnions le véhicule pour rejoindre nos domiciles respectifs. Monsieur conduit. La voiture roule maintenant à vive allure sur l’autoroute, et l’attention du conducteur est attirée par un « bip » périodique. Ce n’est rien, dis-je, c’est le GPS qui est toujours allumé...Mais ce n’est pas rien, car au fil du temps, le bip honni n’attire plus l’attention, mais agace carrément le conducteur dont le mouvement de tête est maintenant synchrone avec ce bruit régulier. N’y tenant plus, il libère une main du volant et un œil de la route pour se saisir du GPS !

- P : ça devient hasardeux...

- C : attends la suite...A intervalles réguliers, il détourne son regard de la route pour tenter d’arrêter ce satané GPS ! Donne-le moi, je vais m’en occuper ! Non, fut sa seule réponse ! Ce n’est pas par manque de confiance dans mes capacités à résoudre ce problème, en clair, à trouver le bouton d’arrêt de l’appareil ; dorénavant, c’est une affaire entre sa conscience émotionnelle et lui ! Pas d’intermédiaire !...Je lorgne le compteur de vitesse : 100 km/h ! Un avertissement sans frais est donné par une embardée que provoque ce style de conduite en pointillé ! Je le rappelle à l’ordre ! Il décide enfin de s’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence pour régler le problème...

- P : tu vis dangereusement !

- C : c’est pour témoigner !

- P : tu seras beaucoup pardonné, alors !

- C : à propos du pardon, tu n’oublies pas que tu devais en parler ?

- P : c’est bien noté, mais dimanche prochain, car le thème de la vie quotidienne nous retiendra certainement plus qu’une journée.

- C : c’est clair ! Donc, pour en revenir à « l’anecdote », on voit jusqu’à quel point la conscience émotionnelle est susceptible d’imposer sa loi, et qu’il  vaut mieux réfléchir à cela confortablement assis dans son canapé...

- P : ...que de le vivre à l’arrière du véhicule ! Mais dis-moi, ton ami, il est...

- C : ...normal ? Oui ! Je le connais depuis des lustres, c’est quelqu’un d’intelligent, réfléchi, organisé, consciencieux, mais...

- P : ...mais ?

- C : il a un problème avec sa conscience émotionnelle.

- P : et tu lui as parlé de l’objet de notre discussion, comment il pouvait faire un travail personnel pour améliorer sa situation ?

- C : oui.

- P : et alors ?

- C : il a effectivement travaillé régulièrement pour modifier son niveau de conscience, mais il fait des rechutes, ça le contrarie, et il se demande à quoi ça sert de faire tout ça ?

- P : pour être bien tout simplement ! Pour vivre de façon plus sereine les contrariétés que l’existence nous apporte. C’est une personne qui aime bien savoir où elle va je suppose qui, lorsqu’elle s’engage dans un défi, souhaite ardemment en mesurer la progression, et surtout que toute cette énergie dépensée ne l’ait pas été en vain !

- C : c’est un portrait fidèle...

- P : tu peux lui rappeler ceci, alors : comme on l’a vu en parlant de la réaction du cerveau (§ 3.3.3.), le changement de niveau de conscience ne se pratique pas, ne se mesure pas ou ne s’apprécie pas comme des exercices de musculation ! Il s’agit simplement de « faire » lorsque c’est nécessaire, CE QU’IL FAUT, sans but, sans désir. Ça peut durer toute une vie !

- C : houlà ! Si je lui dis ça !...

- P : pour l’instant, il réagit avec sa conscience émotionnelle. Tiens, pour bien comprendre ce qu’il en est...On peut faire des projets, imaginer notre vie future dans un nouvel environnement, dans un pavillon à la campagne par exemple. Cela, la conscience intellectuelle s’y accommode sans difficulté, et elle se complaît à le faire d’ailleurs ! Mais lorsque la conscience émotionnelle est de la partie, qu’elle s’impose, elle peut boucher tout l’horizon, empêchant toute vision, toute possibilité d’envisager l’existence autrement qu’actuellement, c’est-à-dire plombée par les émotions et les pensées parasites. Je pense qu’il est capable de comprendre cela...

- C : sans problème...après, c’est la pratique régulière...

- P : la volonté, et le « coup de pied au fond de l’eau » en cas de rechute. Mais ça, c’est lui et seulement lui ! Dis-lui tout ça, et encourage-le bien !

- C : naturellement. Ah oui, une dernière chose !...

- P : oui...

- C : il me dit souvent que je suis exigeant, que je ne m’apitoie pas suffisamment sur son sort...

- P : s’apitoyer sur le sort d’une personne en sa présence ne fera que raviver, soit immédiatement, soit en différé, sa conscience émotionnelle, ce dont elle n’a nulle besoin, bien au contraire !

- C : on est bien d’accord là-dessus !

- P : il faut donc lui expliquer cela doucement, de manière apaisée et sereine.

- C : entendu, merci.

- P : bon...On a bien mérité une grande plage de musique maintenant !

- C : si tu le dis !

- P : je le dis, oui !...

- C : quel programme ?

- P : on continue avec Chostakovitch : les deux « huit » ! La huitième symphonie et le huitième quatuor : deux œuvres prodigieuses, intenses, marquées par les événements dramatiques de la seconde guerre mondiale. Et surtout, très autobiographiques !

- ..........

- C : cet homme a certainement beaucoup souffert !...Mais quelle musique !

- P : oui !...Bien, on se retrouve dimanche prochain ?

- C : pour achever la vie quotidienne ?

- P : peut-être...

- C : entendu !

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