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09/08/2013

Chapitre 6.4.1. Faut-il se priver de toutes nos émotions ?



Texte lu





Description : est-ce bien raisonnable de tenter de vivre sans émotions ? Non ! Mais de les reconsidérer, peut-être...



 - P : bien. Est-ce que tu as des questions, des points encore irrésolus sur la vie quotidienne, et qui te tarauderaient l’esprit ?...


- C : quelques-unes, mais je vais en garder aussi pour essayer de trouver les réponses par moi-même.

- P : sage résolution ! Et pour celles que tu souhaites partager ?

- C : lorsque l’on fait le bilan de tout ce qu’on a dit sur la conscience émotionnelle, on n’est pas loin de penser que c’est le diable en personne !

- P : diable, donc !

- C : pour les émotions négatives, les pensées parasites qui nous pourrissent la vie, je suis tout disposé à le croire...même plus qu’à le croire pour le vivre parfois ! Mais considérons maintenant les émotions que l’on peut qualifier de positives, celles dont nous avons plaisir à nous remémorer, notamment lorsque l’on a un coup de « blues », faut-il s’en priver également parce que la conscience émotionnelle est dualiste (§ 2.2. La Conscience), et stimuler l’une quelconque de ses parties implique de l’exciter toute entière ?

- P : on va d’abord régler le problème des souvenirs positifs à la rescousse des moments de déprime.

- C : d’accord.

- P : peut-être que cela permet à certaines personnes de se remettre en selle, de repartir à l’attaque ! Toutes les situations sont possibles dans la nature humaine...Mais, plus généralement, j’aimerais attirer ici l’attention sur cette technique en « montagnes russes » : tristesse - souvenirs agréables, tristesse - souvenirs agréables...Des hauts et des bas...

- C : ça fait débat justement !

- P : je salue ta promptitude !...Alors, ce cas précis, qui convient bien à certaines personnes, qui leur permet de faire la transition, stimule particulièrement la conscience émotionnelle, par tous les bouts, si j’ose dire ! Emotions négatives du moment ou pensées parasites, auxquelles on va substituer de force des impressions, des sentiments agréables, puisés dans le même réservoir ! La conscience émotionnelle tourne à plein régime !

- C : et donc, je suppose que là tu préconises le retour à la respiration consciente, à l’attention, pour s’extraire de ce bourbier ?

- P : oui. Je sais ce que tu vas me dire, c’est pas facile, il n’y a pas d’interrupteur pour bloquer la conscience émotionnelle, simplement la volonté...

- C : non ! Plus maintenant.

- P : l’espoir renaît ! Bien. Maintenant on va envisager le simple désir de se replonger avec délice dans de merveilleux souvenirs enfouis, et le fait de vivre ses émotions. Le tout agrémenté de la question non subsidiaire : faut-il s’en priver ? Tu m’attends au tournant, là ?

- C : un peu, oui !

- P : tiens-toi bien, j’arrive !...Il est vrai que la mémoire nous offre le privilège de revivre sans limite nos expériences passées, et même nous en ferme souvent l’accès lorsqu’elles sont trop éprouvantes.

- C : l’oubli salvateur.

- P : oui. La question que l’on peut poser ici est : « pourquoi revivre systématiquement des événements passés ? » Nostalgie, ennui, alanguissement, regrets ? S’échapper par cette brèche du moment présent ? Désir de refaire le « film », d’en modifier le scénario ? Beaucoup d’interrogations où chacun trouve sa réponse, à condition d’être sincère avec lui-même !

- C : en soi, ce n’est pas nocif, c’est même très agréable souvent, d’où l’envie de renouveler ces expériences !

- P : non, ce n’est pas nocif. C’est même bien éloigné de pensées parasites négatives susceptibles de nous faire commettre des actes fâcheux, indésirables ! Cela n’en demeure pas moins l’expression de la conscience émotionnelle : le désir de revivre certaines scènes voluptueuses, de raviver des sentiments heureux, tout ceci prend sa source dans la conscience émotionnelle. Le niveau de conscience n’a pas changé...

- C : tu veux dire que pour être objectif, il faudrait confronter ce vécu avec le ressenti singulier, né du changement de niveau de conscience amené par l’attention, où « il n’y a rien à rajouter, et rien à retirer » ?

- P : c’est cela, oui. Voyons maintenant le vécu des émotions en direct !

- C : une chance, notre cameraman était présent !

- P : une chance, en effet !...On va évoquer ici le fait de vivre une expérience riche en émotions.

- C : donc, très agréable !

- P : en émotions agréables, effectivement. Pour bien comprendre, d’abord un jeu !

- C : chic !

- P : il faut être au bord de la mer. On va s’avancer dans l’eau et choisir de belles vagues puissantes qui vont nous porter, et nous ramener sur la plage. La satisfaction, le plaisir, la grâce du moment, c’est de vivre pleinement cette expérience par l’attention qu’on y met. On  est alors bien calé dans la vague, et ne faisons qu’un avec elle ! Mais il arrive parfois que, n’y prenant garde, on se retrouve le nez et la bouche plongés dans l’écume, et là, on suffoque, ce qui en soit est une expérimentation forte, mais on perd tout ou partie des sensations apportées par la vague !

- C : laisse-moi réfléchir...

- P : oui...

- C : la vague qui nous porte, c’est l’expérience vécue pleinement avec attention, et la tête dans l’écume, le trop plein émotionnel ?

- P : gagné !

- C : je fais des progrès !

- P : à mon contact !

- C : c’est bien, je vois que tu dois encore travailler l’humilité !

- P : c’est le désir d’apprendre !...Voyons maintenant un autre exemple, volontairement proche de celui de la vague. Tu es déjà allé sur des manèges à sensations ?

- C : oui.

- P : ça va faciliter la compréhension. Il y a deux façons de vivre l’expérience : maintenu par des harnais, se sachant en sécurité, on reste tranquille sur son siège, attentif au ressenti des sensations procurées par la vitesse, les courbes, les dénivelés, accompagnant le mouvement sans résister ; grisé par les impressions, on résiste, on s’émeut, on crie !

- C : le passager attentif est comme celui qui fait un avec la vague, l’autre qui « hurle » son émotion a « la tête dans l’écume » ?

- P : c’était facile, mais quand même ! Alors maintenant, nous allons monter en puissance, puisqu’il s’agit d’un cas cumulant deux expériences à connotations fortement émotionnelles...

- C : si on se laisse aller émotionnellement !

- P : bien entendu !...Un couple aimant, passionné par la musique, assiste à un concert. Là encore, deux vécus possibles : porté par la musique et les sentiments qu’elle inspire, chacun des amants s’enivre de la présence de l’autre à ses côtés, et ce n’est pas sans conséquences sur leur physiologie respective ; autre perception, le couple est là, intensément présent par l’attention qu’il porte à l’écoute de l’œuvre ; alors, il se produit un phénomène bien plus vaste que toutes les émotions connues, les deux amants sont en communion !

- C : effectivement. En fait, il n’y a pas de réponse à la question : « Faut-il se priver de toutes nos émotions ? ». Car lorsque l’on agit dans la conscience ordinaire où prédomine l’émotionnel, c’est pratiquement impossible, et quand on change de niveau de conscience par l’attention, le problème ne se pose plus...car il n’existe plus !

- P : Voilà ! C’est là véritablement un changement de paradigme. On ne découvre la solution à notre problème que si l’on accepte de sortir de l’ornière où l’on se trouve, mais comme toujours, il faut les deux critères indispensables à cette transformation : libre arbitre et volonté !
http://pgvcp.blogspot.fr/2013/08/chapitre-641-faut-il-se-priver-de.html

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