La vie nous est devenue familière, voire
banale, puisqu’elle se manifeste en tous instants et en tous lieux, et sous des
formes les plus diverses, du règne végétal au règne animal, pour aboutir à
l’humanité. Pourtant, son mystère demeure depuis qu’elle est apparue sur Terre
il y a environ trois milliards et demi d’années. Ce mystère, c’est ce qui
distingue la matière inerte de celle devenue organique. Ce qu’il est possible
d’en dire, c’est que la vie définit un état, une organisation qui s’entretient
elle-même et peut se reproduire.
Au cours de l’évolution, cette
organisation s’est dotée d’un groupe de cellules particulières capables de lui
donner certaines impulsions. Cet amas de cellules qui se distinguait des autres
devait aboutir, après bien des développements successifs, à l’une des
structures les plus compliquées de l’univers connu : le cerveau humain.
Cette complexité, on peut assurément la percevoir dans la conscience, cette
émanation impalpable des circuits neuronaux (cellules cérébrales), qui permet
d’observer le monde, de l’étudier, le comprendre, d’agir sur lui, mais plus
encore de prendre « conscience » de sa propre existence.
Ce lien, cette relation intime entre la
vie et la conscience se conçoit donc aisément.
Mais qu’en est-il du partage ? Comme la conscience est fonction du cerveau,
se pourrait-il que le partage soit lui-même une conséquence naturelle de la
conscience ? Telle une reconnaissance directe, innée, de ce patrimoine
commun. Lorsque l’on observe l’état du monde, et donc celui du niveau de
conscience global de l’humanité, il ne semble pas que cela soit possible.
Est-ce donc là une utopie de plus ? Un rêve d’envisager d’unir les
consciences par cette qualité essentielle ? Peut-être pas.
La réponse à cette interrogation devrait
logiquement s’inscrire dans la conscience elle-même. Ce texte se veut donc une
incitation à découvrir simplement le fonctionnement de la conscience. C’est une
invitation au voyage, peut-être le plus beau des périples, celui qui permet
d’aborder et d’approfondir la connaissance de soi. Comment ? De façon
simple et spontanée, c’est-à-dire avec des ressources que chaque être humain
possède en lui-même.
Cet ouvrage est le fruit d’une recherche
personnelle. A l’origine il y a un questionnement intime de l’auteur sur la
nature humaine, la conscience, et le sens de la vie. Des lectures et des
expériences en ce sens (Krishnamurti, yoga, méditation zen…) donneront certes
quelques réponses, mais laisseront finalement le « chercheur »
insatisfait. Alors s’ensuivit une période de détachement sur plusieurs années,
où cette quête s’estompa et cessa de tarauder le mental. Ne subsista que
l’existence au jour le jour, mais vécue avec attention. Cela induit dès lors un
profond changement dans la façon d’aborder l’existence : recherche
d’authenticité facilitée dans la relation aux autres, perception lucide des
erreurs et contradictions, conscience plus aiguë de la notion de liberté. Cette
découverte et ce vécu de l’attention au quotidien constituera la base du
travail personnel sur la connaissance de soi, donnant accès à une nouvelle
conscience, celle, universelle, qui unit au lieu de diviser, rapproche plutôt
que d’opposer.
Puis un jour, au détour d’une promenade
agréable dans le Bois de Vincennes, des réponses thématiques se manifestèrent
spontanément à la conscience sous forme d’intuitions. Il s’agit de sujets
centrés et articulés autour des interrogations fondamentales que l’auteur
formulait auparavant. Ce phénomène se prolongea, s’invitant régulièrement au cours de ces « ballades
intuitives ». Après quelques mois, ces « réponses spontanées du
mental » pouvaient survenir à tous moments et en tous lieux, mais jamais
en présence d’autres personnes ; Elles pouvaient cependant, à posteriori,
se rapporter à des sujets abordés par l’auteur au cours de ses discussions.
Il convient d’ajouter que les idées,
réunies autour d’un thème, se présentent de façon structurée comme elles
pourraient l’être à l’issue d’un travail de recherches et de réflexions sur un
sujet choisi. Mais ici le sujet est imposé, limité aux interrogations
antérieures exposées plus haut. Enfin, les idées n’émanent pas d’une
« voix intérieure » possédant une autonomie propre, et la prise de
notes qui en découle dans l’immédiat n’emprunte rien à l’écriture automatique.
Le texte présenté ici puise son essentiel
dans les thématiques nées de ces moments privilégiés où l’intuition, soutenue
par l’attention apaisée, s’exprime librement. On peut citer ici Albert Einstein
qui faisait une part importante à l’intuition dans ses recherches : « Le mental intuitif est un don sacré
et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui
honore le serviteur et a oublié le don. » Cette citation ne souhaite
pas orner ces dires d’un illustre parrainage, mais de montrer qu’une autre voie
est possible, une voie riche en perspectives si l’on accepte de la cultiver.
Le texte s’articule autour des thèmes
suivants : le cerveau, la conscience, la connaissance de soi, l’attention,
la spiritualité, la société, et la vie au quotidien. Cette ligne directrice a
pour but de faire découvrir simplement : la structure du cerveau qui
modélise la conscience ; les bases de la connaissance de soi par le biais
de l’attention ; l’incidence de la conscience globale sur l’état de la
société ; le vécu au quotidien ; et comment il devient possible, par
une transformation personnelle contenue en germe dans l’attention, de vivre et
d’agir naturellement, libéré des pesanteurs du conformisme et de la pensée
réductrice : celle qui maintient les consciences et les personnes dans des
schémas sociaux préétablis, répondant avant tout aux exigences d’une société
dénaturée, puissamment ancrée dans la matérialité et le profit, éloignée des
aspirations naturelles de l’être humain.
Un dernier mot sur la forme donnée à
l’ouvrage : le dialogue. Cela fait écho à une implication profonde de
livrer ce texte avec simplicité, et surtout de le transmettre comme il pourrait
l’être idéalement, dans un échange bienveillant entre deux personnes animées du
respect de l’autre, exprimant une volonté de progresser en compréhension,
sensibilité et humanisme.
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Commentaires sur la "survenue" de ce texte
C'est enfin terminé ! Non que cela devenait
insupportable, mais il est bien que ce texte : "Vie, conscience et
partage" soit entièrement rédigé.
La genèse de ce
texte est intéressante, et il semble utile de la rappeler ici, voire de le répéter, dans ce blog consacré au changement de niveau de conscience.
A l’origine, il y
a ces carnets destinés à recueillir les pensées qui se présentent et se rapportent au sujet du texte. Elles se manifestèrent spontanément : le
plus souvent au cours de promenades, d’abord au Bois de Vincennes (situé au sud-est de Paris), puis en tous
lieux, ensuite en toutes circonstances, mais jamais en compagnie d'autres personnes.
Comme il est
précisé dans la présentation du texte, les idées qui se manifestaient au mental
avaient la consistance et la cohérence du thème concerné, ce n’était pas un
patchwork qu’il fallait reconnaître et assembler, l’écriture en était
immédiate. Si l’on écartait cette apparition subite dans le champ de la
conscience, on aurait pu y voir sans aucun doute possible l’expression d’une
construction élaborée, née d’un travail de réflexion sur le thème qui se
présentait alors. Enfin, les pensées qui véhiculaient les phrases étaient semblables
à toutes autres du même type, ce n’était en aucun cas le produit d’une
« voix intérieure », et encore moins un processus d’écriture automatique
ou médiumnique.
Maintenant que le
décor est posé - « l’apparition » du texte » -, on peut
légitimement se poser la question : qui en fut l’architecte ?
En l’absence de
certitudes - difficile d’avancer de tels éléments en matière de conscience et
de psychologie -, il sera simplement fait mention ici d’une déduction émanant
d’un questionnement initial.
Cette
interrogation préalable se rapporte à la nature de la conscience, et plus
généralement à la connaissance de soi. Cette dernière est abordée par
l’attention naturelle de ce qui est perçu. A partir de cette manière d’être,
les observations suivantes ont été faites : raréfaction des pensées,
retrait de la conscience émotionnelle - l’une des plus puissantes -, réflexion
facilitée, apparition de l’intuition qui, progressivement, voit son champ
s’élargir sur la base du questionnement initial : la connaissance de soi.
La déduction
évoquée s’inscrit dès lors dans le raisonnement suivant : l’attention, en
réduisant considérablement les pensées parasites - celles qui ne sont pas
désirées...ou qui le sont trop lorsqu’elles émanent de la conscience
émotionnelle ! -, « débroussaille » le mental, ouvrant ainsi la
voie à l’intuition qui s’exprimera aisément sur la réflexion de fond, menée
depuis de nombreuses années.
Pourquoi
l’intuition, et non pas le travail intellectuel de la réflexion ?
De fait, celui-ci
n’a pas été sollicité, et n’est intervenu qu'au terme du processus, dans l'élaboration du plan, le choix des textes retenus, et l'écriture finale. L’intuition, fortement négligée, pour ne pas dire méprisée dans la
société qui est la notre, semble ici dans son domaine de prédilection ; en effet, la
connaissance de soi se dévoile peu à peu par l’attention, et se confie par
l’intuition. En outre, rien n’empêche, et c’est même fortement conseillé,
de passer au crible de la raison et de la réflexion les informations
intuitives, cela permettra également d’en apprécier la pertinence.
Avant d'aborder le phénomène "de la cause et des effets", une
remarque concernant les conséquences de l’attention sur la « machine à produire les
pensées ». On peut désigner ainsi ce logiciel qui, sans efforts apparents
et sans stimulation particulière, génère ce que l’on appellera les
« pensées parasites ».
Le fait d’être
attentif procède certes d’un acte volontaire, mais, contrairement à la
concentration, ne demande pas d’efforts, et pourrait se résumer à une "présence renforcée naturellement" par l'observation spontanée de notre environnement. En soi, c’est déjà une excellente chose, mais de plus, cerise sur le
gâteau pourrait-on dire, cela éloigne les pensées parasites (Pour plus
de détails et d’explications sur le sujet, voir "Vie, conscience et
partage", chapitre 3.3.1).
Lorsque l’on vit
cela de façon régulière, que l’on éprouve ce changement de niveau de
conscience, on se rend compte à contrario que les pensées parasites, produites
soi-disant sans effort, « pèsent » lourd en fin de journée !
Donc, la question "de la cause et des effets" peut se poser ainsi : des personnes qui suivrait scrupuleusement cette démarche - par exemple des lectrices ou des lecteurs de ce blog ! - obtiendraient-ils les mêmes résultats, en l'occurrence, une furieuse envie de noter sur des carnets (ou des tablettes numériques !) leurs pensées intuitives ?
Il est facile de répondre en prenant comme exemple un groupe de personnes s'engageant dans un programme de musculation basé sur une progression identique (types et nombre de mouvements, régime alimentaire). Si tous les participants augmenteront leur masse musculaire, des différences de formes et de volumes se manifesteront, liées à la morphologie et à la génétique des personnes qui suivent ce programme.
Aussi, lorsque cela concerne la conscience humaine et sa complexité, inutile d'aller plus loin pour rechercher et classer des similitudes, cela dépend trop du vécu personnel de chacun.
La seule certitude, et non des moindres ! c'est le changement de niveau de conscience que ne manquera pas de provoquer cette nouvelle manière d'être, puisée à la source de l'attention et de l'intuition.
http://pgvcp.blogspot.fr/2013/08/vie-conscience-et-partage-introduction.html