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31/03/2012

60. Le jeu de la barbichette

     Texte lu



     Connaissez-vous le jeu de la barbichette ? « Je te tiens, tu me tiens,  par la barbichette, le premier de nous deux qui rira aura une tapette ! ».
     Cette petite chansonnette accompagne la gestuelle qui consiste à saisir le menton de son compère, se regarder dans les yeux, guetter la première expression d’un rire, ce qui vaudra une petite claque sur la joue de la personne qui rira. Ce jeu est pratiqué par les enfants.

     Bien. Maintenant, quelle relation entre ce jeu enfantin et un thème en relation avec la conscience ? La conscience n’est-elle pas à l’origine de tout phénomène humain ? Certes, mais encore ?
     C’était une introduction amusante, une référence aux joies de l’enfance afin de mettre l’accent sur la liaison puissante pouvant exister entre deux consciences, symbolisées ici par la « prise ferme du menton, l’observation inquisitrice, et volonté affirmée de ne pas céder. »

     Cette situation se produit lorsque l’on a été, ou que l’on s’estime lésé dans un conflit, une altercation, ou simplement dans un échange relationnel.
     Considérons un évènement de ce genre impliquant deux personnes que l’on nommera A et B. On peut décomposer la péripétie en trois temps : A tourmente B ; B en souffre sur l’instant ; le temps passe, A est sorti de l’environnement de B, mais ce dernier conserve la mésaventure bien présente, la réactivant au gré des vagues émotionnelles.
     Les variantes de ce scénario sont multiples, mais une constante demeure : désormais, B s’inflige lui-même sa souffrance. Il tient toujours « le menton de A », mais là, plus question de rire.

     Ne vaudrait-il pas mieux être en paix avec soi-même ? Car il s’agit bien de cela désormais.
     Bien sûr, il y a eu cet épisode fâcheux, mais s’il reste présent à la mémoire, semblant gravé dans le marbre et prenant de l’ampleur avec le temps, nous en devenons les seuls artisans, méticuleux...et responsables ! Cette souffrance, que nous appréhendons lorsqu’elle provient d’autrui, nous l’acceptons volontiers, issue de notre fait.
     Pourquoi ? Parce qu’elle est dorénavant couplée à l’excitation, ce moteur puissant alimenté par la conscience émotionnelle, responsable du ressentiment, de la haine et de la rancune. Mais cette persistance suppose le déploiement et le maintien continuel d’une énergie.

     Nous avons le choix, développer de l’énergie pour souffrir, ou pour être en paix.
     Mais en fait, la tranquillité et la sérénité nécessitent-elles pareillement une dépense d’énergie ?
     Etre simplement attentif, s’installer dans la respiration consciente et se positionner dans l’instant lorsque les turbulences mentales se manifestent, on peut y accéder ainsi.
               Alors, faut voir !...

30/03/2012

61. Bonjour !

     Texte lu



     Bonjour ! Un mot qui exprime la civilité et la politesse dans les relations sociales.
     Un mot qui pourrait résumer la bonne éducation, celle que l’on apprend aux enfants afin qu’ils se comportent convenablement et respectueusement en société. Lorsque l’on s’y conforme méthodiquement, est-ce suffisant ? Ne manque-t-il pas quelque chose ? Peut-être pas « quelque chose », mais « l’essentiel » : l’intention.
    
     Un exemple, le « bonjour » commercial, prononcé le plus souvent avec l’esprit ailleurs. Fréquemment, avec l’habitude, il déteint et s’exporte aux relations de travail, aux connaissances de voisinage.
     Serait-il possible de regagner facilement en intention, et qu’est-ce que cela changerait ?
     L’intention naît de l’attention. Etre attentif dans cet acte simple de salutation permettrait d’instaurer une véritable communication, centrée sur l’écoute, et plaçant la conscience au premier plan.

     Qu’est-ce qui a changé ? Notre relation aux autres, notre connaissance de soi.


     

29/03/2012

62. Les saintes colères

     Texte lu



     « Saintes colères », deux termes qui s’opposent, voire s’excluent. Pourtant, rapprochés ainsi, ils semblent bien donner du sens et justifier un comportement nécessaire en certaines circonstances.
     Comment cela ? Lorsque la personne qui s’y abandonne incarne notoirement l’autorité morale et le comportement exemplaire. Alors les conditions sont réunies pour bousculer les consciences, les sortir de leur léthargie, et agir comme il convient.
     Considérons ce changement d’attitude comme effectivement indispensable, ce qui valide a posteriori la « sainte colère », mais plaçons l’interrogation sur un autre plan : qu’en est-il de ce sursaut sur le long terme, et de sa capacité à susciter un changement de niveau de conscience ?

     Première réflexion : l’effet dans la durée.
     Changeons radicalement de phénomène déclencheur, mais non de détermination dans les actes. Pour cela, il suffit de se plonger dans l’origine des révolutions sociales, une constante dans l’histoire humaine. Ici, la sainte colère devient laïque, et son ferment : la misère, la souffrance et le désespoir. Alors une violence légitime s’exprime, renversant le pouvoir oppresseur et les institutions corrompues, causes des tourments de la population.
     Qu’advient-il ensuite lorsque la victoire populaire, ayant abouti aux réformes sociales et salutaires, subit les assauts du temps ?
     Après l'action, la réaction. Cette dernière peut avoir deux provenances, la fréquentation du pouvoir, ou le désir de revanche.
     Les nouveaux dirigeants, animés de bonnes intentions conformes aux aspirations d'une population qui les a menés aux fonctions décisionnelles, peuvent vaciller dans leurs convictions, installer des institutions où l'expression directe des citoyens se dilue dans une représentativité plus à l'écoute d'intérêts particuliers, notamment économiques.
     Ceux qui furent écartés, s'ils ne l'ont pas été de façon définitive,  peuvent s'organiser et tenter une reprise des instances décisionnelles.
               
     Deuxième réflexion : les raisons d'un échec.
     Comment expliquer de tels revirements, alors que les bases semblaient immuables, enracinées dans la justice et l'égalité, fortifiées par une humanité solidaire ?
     D'abord les faits, les raisons de la colère, les contraintes exercées jusqu'à saturation, ce sont les facteurs déclencheurs. Puis le processus mental à l'origine de l'indignation, des révoltes engendrées : comme cela semble bien établi désormais, il emprunte la voie de la conscience ordinaire, la réflexion, mais surtout l'émotionnel, capable d'accaparer, d'unir et de maintenir une population tendue vers un seul but.
     Mais une fois que la situation se clarifie, que la sainte colère s'apaise ou que les débordements laïques font place aux réformes souhaitées, le niveau de conscience globale n'a pas changé, expliquant à lui seul la fragilité des (r)évoltions dans le temps.

          Tant que le changement de niveau de conscience, véritable artisan d'une transformation en profondeur des modes d'existence, n'aura pas touché suffisamment d'êtres, les intérêts personnels, stimulés par la conscience ordinaire, prévaudront sur l'intérêt général, l'affirmation de soi sur l'empathie.

     La sainte colère n'est qu'un déguisement de plus que revêt la conscience émotionnelle.

     

28/03/2012

63. Comment passer sa dernière journée ?

     Texte lu



     Que faire si l'on nous apprenait que nous ne disposions plus que de 24h à vivre ?
     Passer ce temps avec les personnes que l'on aime, mais taraudé par l'échéance ?
     Faire ce dont nous avons le plus envie, sacrifier une dernière fois à nos désirs les plus ancrés en nous ?
     Tout cela participe de la conscience émotionnelle. Se plonger à corps perdu pour satisfaire ses passions les plus intenses peut certes étourdir la conscience un moment, mais l'angoisse, amplifiée par l'échéance fatidique, ne manquerait pas de la raviver, laissant un goût plus amer encore après l'assouvissement.

     Confronté à un tel scénario, ne serait-il pas envisageable de « ne rien faire » ? Plus précisément, d’apaiser le mental afin qu’il restreigne la production de pensées fixées sur cette finalité. Par exemple, partager dans le silence et l’attention la compagnie des personnes aimées, ou, si l’on est seul, induire ce calme intérieur en soi. Plus facile à dire qu’à faire ! Même si cela aurait pour conséquence de dissoudre les vagues émotionnelles et le temps.

     Bien sûr, nous savons que la vie est limitée, qu’il s’agit là du cycle de l’existence encadré par le temps. Mais, confronté soudainement à cette prédestination, sans perspective aucune de la différer, verrait se profiler le plus souvent l’ultime révolte.
     Mais ce comportement, cette posture consentante commandée par l’extrême conjoncture, ne serait-il pas envisageable de le manifester au quotidien, simplement, sans la contrainte fatidique ?     

27/03/2012

64. Chaque être porte un monde en lui-même

     Texte lu



     Avez-vous déjà consulté un ancien Atlas représentant les continents et les pays avec plusieurs couleurs, dont l’une figurait les territoires encore inexplorés ? L’ouvrage devrait dater des débuts du siècle dernier, car actuellement, il semble bien difficile de trouver quelques pouces de terrain ou « la main de l’homme n’a pas mis le pied ! »

     N’en serait-il pas de même avec ce qui nous constitue ? Pas le corps, bien sûr, mais la conscience. La connaissance que nous en avons ne se limiterait-elle pas aux abords de ce vaste continent, au rivage de cet océan illimité ?
     Et dans cette perspective, peut-on vivre en se satisfaisant des contours, d’une partie superficielle de l’ensemble ? Oui tout à fait. C’est, d’ailleurs, ce qu’il advient pour la majorité du genre humain !

     Est-il possible de s’aventurer au-delà de la lisière ? De pénétrer plus profondément ? En avons-nous les moyens et la capacité ?
     Oui : les moyens en se posant, en se recentrant avec l’attention, par exemple ; la capacité, incarnée par le libre arbitre et la volonté.


     Nous avons donc tout ce qu’il faut en nous pour accomplir la plus extraordinaire des aventures et des découvertes : la connaissance de soi !

26/03/2012

65. L’attention ou la conscience granulaire

     Texte lu



     Comment pourrait-on définir la place de l'attention dans la conscience ? A la façon d’un point de convergence. D’accord, mais qu’est-ce qui se rassemble en ce lieu ? Ce qui constitue l’attention,  l’ensemble des informations captées par les sens, perçues dans une observation paisible. La qualité de l’attention développe un vaste réseau de ces points de convergence.

     Et ces points, forment-ils une contexture compacte, ou baignent-ils dans un milieu ? Et dans l’affirmative, quel est-il ?
     Ces points isolés et distants forment un ensemble solidaire maintenu par l’attention, inscrit dans « l’océan » de la conscience ordinaire.

     De cette mer, toujours en mouvement mais dont les périodes de tranquillité illusoire feraient croire à l’immobilisme, de puissantes vagues émotionnelles peuvent surgir à tout instant. 

25/03/2012

66. Ce que la conscience fait...

Texte lu

     


     Ce que la conscience fait (la conviction), la conscience le défait (le doute).
     Etre, tout simplement, exprime un état né de l’attention, exercé librement.
     Cette condition permet de s’affranchir des influences de la conscience ordinaire : doute, envie, ressentiment (la liste est longue)...
     

24/03/2012

67. Ah, zut alors !

     Texte lu



     Chez soi, au quotidien, vacant à ses occupations, l’on s’aperçoit qu’un ustensile dont nous avons besoin n’est plus opérationnel. Une petite contrariété naissante se manifeste, mais qu’importe, il suffit de se rendre au supermarché pour le remplacer.
     Arrivé sur place, on trouve aisément le rayon concerné. Et là, c’est la consternation ! Parmi l’ensemble des présentoirs disposants la famille des articles concernés, celui qui nous intéresse est absent. Il y a bien l’étiquette décrivant l’objet avec son prix, mais elle est accrochée à un support vide !

     Cette scène, bien connue, possède son contraire. L’article souhaité est bien présent, il suffit de quelques secondes pour le saisir et le déposer dans le caddy, sans un mot, et surtout sans une pensée : il s’agit là d’un acte machinal, allant de soi.
     Qu’est-ce qui distingue les deux attitudes ? La contrariété ressentie dans le premier cas. Certes, cela nécessite des démarches supplémentaires : s’informer du réapprovisionnement de l’ustensile, et selon la réponse, attendre le délai et revenir, ou prospecter un autre point de vente.

     Observant les deux situations, relativement courantes, on constate un déséquilibre dans l’expression qu’elles suscitent : la déception engendrée par la première ne trouve pas écho dans l’enthousiasme que pourrait procurer la seconde. Cela concerne les actions quotidiennes, banales, que l’on peut classer en deux catégories : celles qui respectent l’ordre des choses, aboutissent à ce que l’on désire et s’inscrivent dans la normalité, et les autres, génératrices de ruptures, apportant la frustration.

     Comment aborder ces événements, en recherchant un équilibre ? Oui, mais cela signifie-t-il qu’il faudrait jubiler et s’exalter chaque fois que l’on obtient ce que l’on désire pour compenser les moments de contrariété ? Le balancier classique puisant son énergie dans la conscience émotionnelle : on conviendra aisément que cette solution n’en est pas une.

     Par l’attention, prendre la mesure des circonstances et s’adapter.

23/03/2012

68. Lorsque l’ordre crée le désordre

     Texte lu



     Petit dialogue :

« Alors, vous n’avez toujours pas encaissé le chèque que je vous ai remis ? »

« Non, en effet, il se trouve toujours en évidence avec les affaires à traiter. Mais rassurez-vous, je ne manquerais pas de le faire. »

« Quand ? »

« Incessamment. »

« Ce serait bien, et le plus tôt possible sera le mieux. »

« Cette attente vous pose des difficultés ? »

« Oui, j’aime bien que tout rentre dans l’ordre rapidement, que je puisse tenir une comptabilité nette ! »

« Vous pouvez, pendant ce délai de remise et d’encaissement, considérer que le montant du chèque est débité. »

« Oui...Mais non, c’est pas pareil ! »

« Je vois, oui. »

     Il y a ce souci constant de bien faire les choses, de respecter une méthodologie soignée, d’appliquer scrupuleusement un mode opératoire que l’on s’est imposé afin que tout soit en ordre.
     Un seul manquement, si anodin soit-il, et il s’incruste dans le mental comme une épine dans le pied. A priori, le chèque non encaissé ne devrait pas gêner la tenue du budget, il suffit de l’intégrer dans les dépenses en attente. Mais à priori seulement
     Par ailleurs, la discipline que l’on s’impose doit se retrouver chez les personnes avec lesquelles nous sommes en convention, sinon, on en souffre.

     Quels enseignements pouvons-nous retirer de cette anecdote ?
     Nous vivons en interrelation, et devons nous en accommoder, ne pas vouloir imposer ses propres exigences, mais s’adapter pour en apprendre davantage sur nous-mêmes.
     L’ordre, qui est à la base de cette attitude, crée le désordre dans la conscience lorsqu’il est perturbé.
    
     Comprendre cela, en découvrir les conséquences, décider de s’accommoder aux circonstances, c’est s’engager sur la voie de la connaissance de soi.

     Décidément, tous les chemins y conduisent...même les chèques encaissés avec retard !

22/03/2012

69. Tu n’as pas connu toutes les souffrances !

     Texte lu



     Lorsque l’on traite de thèmes devant permettre de s’adapter au mieux face aux difficultés de l’existence, on pourrait penser qu’il faille avoir éprouvé soi-même nombre de ces désagréments, voire de s’entendre dire, dans un moment d’agacement : « Tu n’as pas connu toutes les souffrances ! ».
     Sinon, comment peut-on affirmer certaines choses sur les maux de l’âme et leurs remèdes ?

     Une précision s’impose : non, celui qui écrit ces lignes n’a pas connu toutes les souffrances, d’ailleurs est-ce possible ? Certainement pas. Et surtout, est-ce une nécessité ?
     Il s’agit ici de transmission de connaissances, et donc d’acquisition préalable d’un savoir.
     Elargissons le champ d’action, et considérons le savoir de façon globale. Lorsqu’il désigne une science, une technique particulière, il n’y a aucun doute, leur enseignement exige d’en maîtriser le contenu et la pédagogie appropriée.
     Maintenant, revenons à la « matière » faisant l’objet de ce questionnement. Il s’agit de la connaissance de soi, abordée par cet « outil » que nous possédons tous, la conscience, et dont nous vivons l’expression au quotidien et en temps réel.
     On peut à juste titre considérer qu’il existe une science, la psychologie, qui étudie en profondeur les mécanismes de l’esprit, et que seules les personnes détentrices d’un diplôme validant un cursus dans ce domaine s’avèrent légitimes pour instruire le sujet. On peut, mais est-ce la seule voie possible ?

     Eprouver, observer et déceler les réactions de la conscience, remarquer de quelle façon elle s’apaise après un trouble, développer une pratique permettant de supporter avec calme et sérénité les vicissitudes de l’existence, constater que ce changement de niveau de conscience utilise des aptitudes que chaque être possède en lui-même (respiration, attention), tout cela peut éclore en soi, en tous lieux, et à l’écart des « temples » universitaires.

     Puis, le manifester, être avant de transmettre. Insister sur la volonté personnelle et le libre arbitre. Alors, cela peut devenir cohérent pour autrui, mais n’acquiert véritablement de sens que si l’assimilation s’accomplit.

21/03/2012

70. Oui mais toi, c’est pas pareil !

     Texte lu



     Cette réflexion, on peut l’entendre de la bouche de proches auxquels l’on essaye de transmettre ce que l’on a découvert en soi pour les aider à surmonter leurs difficultés, à trouver en eux, par l’observation et la patience, cet espace de calme et l’apaisement. Espace d’où ils pourraient résoudre leurs problèmes plus facilement.

     Cela n’a rien d’une critique, il convient de comprendre cette exclamation comme elle se doit, l’expression d’un ressenti doublé d’une proximité.    
     Le vécu, c’est l’incapacité d’effectuer ce travail sur soi, d’en éprouver les bienfaits.
     Par ailleurs, l’affinité et la connaissance personnelle qu’elle implique peuvent accentuer ce trait. Etre à la fois si proche et si éloigné, une condition à l’origine de réactions émotionnelles bien compréhensibles.


     Que faire, sinon réaffirmer l’importance de la pratique, que la transformation peut prendre différents aspects, qu’il convient d’exercer sa vigilance afin de déceler, ne serait-ce qu’un bref instant, cet espace de quiétude entre deux pensées parasites, de savoir qu’il existe, que ce n’est pas un leurre, mais l’expression d’un certain niveau de conscience accessible.

20/03/2012

71. Une forme de prière

     Texte lu



     Prier, c'est solliciter une demande, pour soi ou pour les autres, même lorsque l'on se borne à dire : « Mon Dieu, que ta volonté soit faite ». Nous sommes toujours dans un processus d’invocation, d’intercession auprès d’une entité, quelle qu’elle soit.

     On peut distinguer trois formes de prière : l’action, la parole et la pensée.
     La première expression étonne a priori, et demande quelques explications. Il s’agit de considérer l’action comme la manifestation concrète d’une aspiration spirituelle : les actions deviennent des offrandes, le corps se fait prière.
     La parole est une évidence, les mots ont un sens, en l’occurrence ici, signifier une requête, qu’elle soit personnelle ou non.
     La pensée : c’est le média originel, l’élément rassembleur qui sous-tend l’ensemble, définit le cadre et choisit l’expression.

     Mais la prière, quelle que soit son mode, procède d’une volonté, elle s’inscrit complètement dans le schéma d’action et de réaction, bien ancrée dans la conscience ordinaire, reflet puissant de sa dimension émotionnelle : exaucée, on exulte, déclinée, on désespère. Doit-on, dès lors, cesser de prier, renoncer à ses effets, son espérance et se résigner ?
    
     Cela résulte d’un choix personnel dans lequel il convient de ne pas interférer.

     Alors ? Simplement exprimer le fait que l’attention peut être considérée comme une forme de prière.

     Elle purifie le mental des affres de la conscience émotionnelle, donne la capacité d’entretenir une relation véritable entre les êtres, sans calcul ni intérêt, manifeste ce lien fondamental : la conscience, une et indivisible.

19/03/2012

72. Acteurs et spectateurs

     Texte lu



     Acteurs et spectateurs, deux protagonistes bien différents réunis à l'occasion de films, représentations théâtrales, ou spectacles, donc dans des circonstances éloignées de la vie quotidienne. Peut-être pas...
     L'acteur accompli s'investit pleinement dans son rôle, il devient le personnage, délaissant sa personnalité. Puis il y a ceux gratifiés de seconds rôles, créant du lien, mais qui ne mènent pas l’intrigue. Enfin les spectateurs, qui observent, commentent, vivent la représentation par procuration, et peuvent être affectés psychologiquement.

     Une autre scène maintenant, qui offre un jeu en temps réel, une confrontation permanente des personnages : ce théâtre continuel, c’est l’existence.
     On y retrouve les premiers rôles, trop absorbés dans leur quotidien pour s’apercevoir qu’ils « jouent », incapables de prendre du champ, d’ouvrir leur conscience à d’autres perspectives.
     Les seconds rôles suivent le flot, subissent plus qu’ils n’interviennent, oscillent entre le doute et l’espoir.

     Enfin les spectateurs qui, après réflexion, ont le choix d’adopter le modèle et tenter de s’y faire une place, ou de changer radicalement. Comment cela ? En accomplissant de son mieux les tâches qui leur sont dévolues, en s’abstenant de juger, en se situant au-delà de cette diversité des apparences, en saisissant l’unité manifestée par la conscience, union qui émerge lorsque l’on ne s’attache plus au rôle transitoire que l’on joue.

18/03/2012

73. Les certitudes

     Texte lu



     Avons-nous des certitudes ? Un questionnement étonnant si l’on veut bien y prêter attention : le terme « certitude » associé à une interrogation. Mais au-delà de cette curiosité linguistique, que reste-t-il ?

     Quelle peut être la conséquence des convictions, par exemple. D’abord à les porter en permanence comme des fardeaux. Mais de s’en trouver léger, confiant. Pour refuser de changer et d’évoluer.


     Et alors ? C’est tout.

17/03/2012

74. Touiller, touiller, touiller...

Texte lu
     


     Touiller quoi, le café ? Non, les pensées !

     Dès que la conscience attentive disparaît, ou que le mental n’est pas concentré sur une activité, le fil des pensées apparaît, et l’on s’empresse de saisir le petit bout qui dépasse, pour l’étirer, l’étirer, l’étirer...
     Comme un liquide que l’on touille, transformant une surface calme, étale, en une production incessante de vagues et de tourbillons. Ainsi s’amorce et s’entretient l’agitation des pensées. Qu’elles soient parasites, communes ou attrayantes, elles émanent toutes de ces remous engendrés par la petite cuiller virtuelle.


     Alors, pourquoi continuer à touiller ?

16/03/2012

75. Un peu de physique ?

     Texte lu



     Avant de s’aventurer dans ce domaine, une rapide mise au point s’impose. Ce texte n’est pas destiné qu’ aux personnes maîtrisant certaines lois de la physique, et il n’a surtout pas l’arrogance de vouloir exclure une partie du lectorat.
     Il est la conséquence d’un rapprochement entre les effets de l’attention et le transport d’une source d’énergie familière : l’électricité.

     L’électricité domestique, celle que nous utilisons à domicile pour faire fonctionner les appareils électriques, nous parvient par des câbles.
     L’énergie d’origine, fournie par des centrales, se transforme pour partie en chaleur, il y a déperdition entre le flux transmis et le flux réceptionné : on parle de résistance, c’est la propriété que possèdent les matériaux à s’opposer au passage du courant électrique.

     Maintenant quelques définitions :

§         la conductivité : c’est la capacité d’un matériau à permettre le passage du courant électrique.

§         la supraconductivité : phénomène physique défini par l’absence de résistance électrique, la conductivité est absolue, il n’y a plus de perte d’énergie. Mais cela nécessite d’atteindre des températures très basses.


     Revenons à l’attention. Etre attentif, c’est créer un état de conscience « supraconducteur », il n’y a plus de résistance (les pensées parasites), et nul besoin de déployer une énergie considérable pour établir et maintenir ces conditions !

15/03/2012

76. Etre bien avec soi-même...et les autres ?

     Texte lu




     Peut-on être bien avec soi-même, et pas avec autrui ? Pour répondre de façon satisfaisante à cette question, il conviendrait de préciser les notions suivantes : « comment définir le fait de se sentir bien ? », et « de quelle partie de soi-même s’agit-il ? ».

     Il est possible de regrouper ces deux éléments en se focalisant sur la conscience concernée. Si les sentiments éprouvés émanent de l’intellect, et surtout de l’émotionnel, alors oui, mille fois oui, la satisfaction, le plaisir personnel se suffisent amplement et peuvent coexister avec un mépris souverain de l’humanité !

     Mais lorsque, libéré de l’emprise de la conscience ordinaire, la perception s’exerce avec l’attention, alors cette conscience s’élargit par l’unité retrouvée : être bien avec soi-même suscite la compréhension qui exclut la séparation.

14/03/2012

77. Ah, là, là !

         Texte lu



     Ah, là, là, il fait froid !

     Ah, là, là, il fait chaud !

     Ah, là, là, il pleut !

     Ah, là, là, il y a du vent !


     Ah, là, là ? Je ne sais pas pourquoi, mais : « Ah, là, là ! »

13/03/2012

78. La satisfaction d’avoir raison

          Texte lu



     Le fait d’avoir raison autorise-t-il d’agir immédiatement ? Etre certain de son bon droit et procéder ainsi serait comme traverser une rue au feu rouge sans s’assurer que les véhicules respectent les règles de circulation et se trouvent bien à l’arrêt.

     Rappelant cet impératif, ce type de pensée peut surgir : « si en plus d’être respectueux des règles et des observances, il faut surveiller le comportement des autres ! ».

     La maîtrise de l’information permet de mieux aborder les chemins de l’existence : le comprendre, l’accepter et s’y maintenir par l’attention est une chose naturelle, le vivre comme une contrainte systématique alimente la conscience émotionnelle.

12/03/2012

79. Le temps comme seule limite ?

          Texte lu



     Le temps physique est bien défini, et chaque journée nous offre vingt-quatre heures.
     Dans ce créneau, nous devons insérer : des activités régulières liées aux nécessités physiologiques (sommeil, nourriture), les obligations sociales (études, travail, échanges sociaux...). Une fois cela accompli, les envies peuvent se partager les heures disponibles.
     Le cadre semble dès lors bien défini : il n’y a pas d’ambiguïtés sur la dimension temporelle, et l’envie se conçoit comme la réalisation de désirs.

     Peut-on en rester là ? Plus rien n’a-t-il été omis ? Si, l’essentiel : la conscience, et notamment son état particulier.
     En effet, chaque acte, toute velléité constitue l’aboutissement d’une pensée préalable, et celle-ci doit trouver un espace disponible d’où elle puisse naître et se développer. Or, cela n’est possible que si l’espace mental nécessaire à ce développement ne soit pas le siège d’autres pensées intrusives et parasites, notamment émotionnelles, dont la capacité à se propager et envahir toutes la conscience n’est plus à démontrer.
      Lorsqu’il en est ainsi, le critère temporel n’intervient plus, de même que l’intérêt porté à quelques activités que ce soient : il y a renoncement après l’incapacité d’en provoquer l’amorce.

     Dans cette situation, nous sommes seuls responsables, provoquant la  cause, en vivant les effets.
     Mais cela s’étend aisément aux interactions sociales où, saturés par la conscience émotionnelle, nous n’accordons pas à notre entourage, et par extension à autrui, la présence, l’écoute, l’aide.

     Est-il possible d’agir différemment ? Oui, à condition d’appréhender le problème à la source.
     Comme pour un fleuve débutant par un filet d’eau, il est plus facile d’opérer en amont, plutôt  que de faire face à un déferlement tumultueux.

     Ainsi, dès l’apparition des premières pensées parasites, il convient d’user de l’attention ou de la respiration consciente pour endiguer le flux. S’employant ainsi, on découvrira dans la conscience des ressources insoupçonnées pour mener à bien et gérer au mieux l’espace, le temps et les relations.

11/03/2012

80. Le paradoxe de la croyance

          Texte lu



La croyance, c’est cette capacité étonnante du cerveau d’offrir à son hôte, en l’absence éventuelle de réflexions préalables, et surtout d’éléments probants, la possibilité de fonder une certitude, seul contre l’avis de tous, quels que soient les arguments opposés.
     Ce processus mental se suffit donc à lui-même pour accaparer un  esprit, mais s’il trouve des ramifications à travers d’autres consciences, il se renforce considérablement, déployant une vigueur insoupçonnée.
     Aussi, ce phénomène étonnant fera-t-il l’objet de deux approches, l’une abordant la croyance en elle-même, l’autre ayant trait à son partage.

    « On croit tous en quelque chose », ou « on a besoin de croire ». Ces remarques banales nous semblent d’évidence. Est-ce une certitude ?
     Les statistiques de l’ONU révèlent que près de 85 % de la population mondiale se réfère à une croyance religieuse ou spirituelle, il y aurait donc 15 % d’athées. Mais cela signifie-t-il que ces personnes n’éprouvent pas le besoin de croire en quelque chose ?
     Plutôt que d’apporter une réponse dont la portée et la valeur
seraient limitées, il semble plus intéressant de s’attarder sur la notion de croyance en elle-même.

     Tout d’abord, qu’est-ce que la croyance ? Le fait de croire à, ou en quelque chose, le tenir pour vrai sans preuves ou vérifications. On peut donc opposer la croyance à la certitude.

     Voyons sur un exemple bien connu des élèves en géométrie : dans un espace plan sans courbure (on exclut donc la sphère), la somme des angles d’un triangle vaut 180°. A partir de cette information, on décide de dessiner quelques triangles, dont on aura mesuré les angles pour en faire la somme : le résultat correspond bien à ce qui était annoncé, du moins, selon la précision des figures.
     On peut « croire » qu’il en sera de même pour tous les triangles, ou manifester un doute. Dans le second cas, une démonstration rigoureuse de ce théorème s’impose. Dès lors, nul besoin de croire que cette propriété concerne tous les triangles, l’assurance s’est installée définitivement, y recourir ne nécessite qu’un minimum d’énergie : retrouver l’information, désormais enregistrée et classée dans la mémoire de l’intellect.

     Qu’en est-il de la croyance ? Dans les milieux où elle s’affirme (religions et spiritualités), elle ambitionne de rivaliser avec la certitude, voire de la surpasser avec la foi, d’où le paradoxe évoqué.
     En effet, l’évidence ne se laisse pas apprivoiser facilement, elle repose sur des règles rigoureuses (démonstrations scientifiques) patiemment élaborées, alors que la foi suppose tout le contraire : moins l’on cherche à savoir, plus l’on s’abandonne aux vérités révélées, plus l’acte de foi est intense.
     Alors, de la croyance naît la conviction. La conviction, c’est l’énergie nécessaire qu’il convient de déployer en permanence pour transformer une croyance en certitude ; de métamorphoser un château de cartes en forteresse imprenable : mais pour le regard extérieur, l’édifice peut s’effondrer à tout instant.

     Sur quoi repose la croyance ? Une information, une étude, un sentiment, un besoin. Un seul de ces éléments suffit pour générer une croyance, il s’agit de l’amorce, pérennisée par un long processus d’entretien.
     Donc la croyance naît, soit d’une réflexion (étude), soit d’une émotion (sentiment). Cela permet de répondre à la question initiale, non posée mais déduite des remarques introductives : « d’où provient ce besoin de croire en quelque chose ? »
     Pour cela, au moins deux ingrédients s’avèrent nécessaires : la naissance du besoin, et la capacité de l’exprimer. Cette aptitude existe et porte un nom : la conscience ordinaire, surtout dans son aspect émotionnel ; quant au « besoin », on peut y mettre le pluriel sans hésiter, il suffit pour cela d’observer le spectacle permanent de la société : inégalités, frustrations, violences...


     Reste le dernier point : peut-on s’abstenir de croyances, sans pour cela être pétri de certitudes ? Oui, lorsque la conscience attentive se manifeste.

10/03/2012

81. La croyance se partage

     Texte lu




     Dans le texte précédent (§ 80. Le paradoxe de la croyance), il fut mentionné que l’une des ambitions de la croyance consistait à « métamorphoser un château de cartes en forteresse imprenable ». Si une pensée unique peut réaliser ce tour de force, elle n’y parviendra que mieux en s’associant : la croyance se partage, et c’est ainsi que naissent les religions et les spiritualités, qu’elles trouvent une assise et gagnent en expansion.

     Il semble donc intéressant d’étudier ce socle sur lequel tout semble reposer.
     La croyance rassemble (l’être humain est un « animal grégaire »), elle constitue le ciment qui donne la cohésion au groupe, lui permet de se réunir autour d’une doctrine, qu’elle soit d’inspiration religieuse ou de nature laïque. Chaque personne impliquée dans cette perspective y puise de l’énergie (effet de groupe) et trouve la sécurité (identification et partage).
     Cela est perçu dès le début de la fréquentation, permettant au groupe initial de durer et de prospérer, du moins, tant qu’il réussit à capter les consciences.

     Cependant, le réconfort procuré par l’adhésion à une « église » contient des limites, impose des contraintes.
     La frontière apparaît lorsque des interrogations légitimes reçoivent des réponses insatisfaisantes, un mutisme, ou le déni ; alors les fondations tanguent, éprouvant la cohésion, et les liens se distendent.
     L’asservissement exige de ne pas franchir les lignes de démarcation. Adhérer, c’est accepter de porter une « laisse » psychique, qui peut offrir du champ, de la latitude, mais transmet une vive tension au disciple soudain épris d’un désir de connaître au-delà de ce qui lui est proposé. Initialement, la soif de savoir est souvent bien accueillie, même encouragée : « tu as des questions, c’est tout à fait normal, et nous sommes là pour t’apporter des réponses. ». Mais ceux qui demeurent insatisfaits, continuent d’interpeller, évoquent d’autres explications doivent s’éloigner d’eux-mêmes s’ils veulent éviter l’exclusion. C’est le prix à payer pour la mutualisation.

     En a-t-on fini avec la croyance ? Est-elle limitée à l’effet du groupe ? Non, et l’on peut accentuer son paradoxe.
     La croyance n’a nul besoin d’autres personnes pour être partagée , cela peut se produire « en interne », avec soi-même !
     Les informations acquises sur une croyance par divers medias (livres, vidéos, Internet), dès lors qu’elles suscitent une étude régulière, un engouement et une ferveur, deviennent substantielles. Elles créent un point de référence, un refuge où l’on aime à « se trouver », comme la fréquentation d’un groupe partageant nos idéaux !

     Si la croyance se partage, la connaissance de soi se vit seule. Elle débute d’ailleurs par une solitude complète dans le milieu utérin, lorsque le foetus perçoit ses premières sensations, interagit avec son environnement. Se poursuivant avec le libre arbitre, elle est susceptible d’accéder à l’expression de la pleine conscience.

     Alors, souhaitant s’engager sur le chemin de la connaissance de soi, doit-on appréhender cette solitude ? Non, car outre les trésors qu’elle permet de découvrir en soi, cette connaissance, par la conscience qu’elle développe naturellement, dissipe les attentes, substitue à l’espérance la beauté de l’instant.


         

09/03/2012

82. La vie sociale, combien de divisions ?

          Texte lu





     On connaît, ou non, la réponse de Staline à Laval qui lui demandait de respecter les libertés religieuses dans son pays : « Le Pape, combien de divisions ? ». Il s’agissait là de compagnies et d’armements militaires. Ceci pour replacer cette citation dans son contexte original.

     Concernant la vie sociale, cela s’entend en matière de séparations : le morcellement des activités, des comportements, des manières d’être et de penser au quotidien.
     Toutes ces attitudes sont censées définir, donner du sens à l’existence. Mais ne participeraient-elles pas plutôt à l’éparpillement de ce qui constitue l’unicité de l’être, sa nature profonde ?

     La question posée, il convient de préciser ces éléments abordés.
     Les divisions qu’elles sont-elles ? Les classes sociales, les engagements (politiques, philosophiques, religieux...), les affiliations (jeux, loisirs...). On peut même y adjoindre la famille, qui certes provient d’une fonction biologique, mais s’inscrit également dans un cadre législatif évolutif.
     Toutes ces structures créent des catégories réunies par une appartenance commune, mais ce lien spécifique oublie l’essentiel : la conscience indivisible. Cette fragmentation répond au modèle ambiant reposant sur deux réponses : acceptation (volontariat ou soumission), ou refus et marginalisation.

    On pourrait rétorquer avec raison que la vie en société témoigne avant tout à la satisfaction du plus grand nombre, tout en garantissant la liberté de chacun, soit en maintenant un équilibre constant entre aspirations et restrictions, latitudes et obligations. Que ce modèle, loin d’être parfait, à vocation de s’améliorer. Mais ce serait omettre à la fois : la nature grégaire de l’être humain, il aime à se regrouper pour partager des intérêts, des valeurs communes ; et l’attraction de la conscience émotionnelle. Ces deux éléments combinés semblent pouvoir assurer un bel avenir aux divisions.


     Alors ? Il est possible d’intégrer le modèle social, celui qui, pour l’instant, permet à la majorité des personnes « d’exister », sans renoncer à l’essentiel : demeurer éveillé à cette conscience unificatrice, naturellement, sans vouloir imposer quoi que ce soit, être comme l’onde qui tranquillement se maintient et se propage à partir d’un centre.