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03/01/2012

148. Ego et zone de confort


Texte lu


La zone de confort est l’apanage du cerveau, il l’élabore, la renforce et la maintient.

Naturellement, le cerveau procure à son hôte, la conscience, un « lieu », une « place » qui lui correspond, où elle apprécie de s’y retrouver.

Cette zone de confort porte-t-elle bien son qualificatif ? Oui pour la personne concernée, mais pas nécessairement de façon générale.

Ainsi, la zone de confort d’une personne dépressive contient tous les ingrédients contribuant à maintenir cet état particulier, et surtout de le rendre sécurisant. Car le cerveau, reconnaissant les symptômes et ce qu’ils créent comme attitudes, produit un environnement psychique adapté. D’où la difficulté, lorsque l’on observe la situation de l’extérieur, à comprendre comme il est possible de se complaire dans cet état pathologique.

Ce processus peut être généralisé. Postulons donc : « Autant de personnes, autant de zones de confort ».

Comme pour les empreintes digitales, il n’existe pas deux cerveaux identiques pour toute l’humanité. Dès lors, si des similitudes apparaissent dans les zones de confort, chacune possède sa touche personnelle.

Donc, qu’est-ce qui peut être à l’origine de cette « zone », et comment expliquer les similarités ?

Le cerveau se modélise tout au long de l’existence : chaque action l’affecte, et d’autant plus qu’elle se répète, c’est l’apprentissage et la plasticité cérébrale.
Il convient donc de s’interroger sur les éléments susceptibles de modeler durablement cet organe. On peut citer : l’éducation, les conditionnements, les affects.

Or, tout cela s’avère étroitement lié au modèle sociétal dans lequel « surnagent » les personnes, et qui imprègne durablement .les consciences. Ajoutons à cela la mondialisation et l’uniformisation qui en résulte, on obtient ces comportements récurrents et les zones de confort similaires.
Et l’ego dans tout cela ?

Eh bien il se construit patiemment, faisant son miel de tout ce que captent et restituent les émotions et les réflexions plus ou moins conditionnées. Il devient ainsi un expert dans l’édification des zones de confort pour mieux s’y installer !
On reconnaît bien là l’entité perverse dénoncée à l’envie par nombre de mouvements religieux, spirituels et philosophiques, le gardien du seuil empêchant l’accès à la connaissance de soi !

Doit-on, après ce constat amer, en rester là ?

Non ! Alors, reprenons…

L’ego permet à la personnalité de se structurer, et surtout de s’adapter à son environnement psychosocial.

Or, cet environnement ne s’est pas fait en  un jour, mais résulte d’une accumulation de pensées savamment architecturées pour élaborer le modèle sociétal. L’ego crée donc un lien puissant entre ce modèle et la zone de confort.
Mais ce qui se fait peut se défaire.

Et ici aussi, c’est l’ego qui intervient, susceptible et capable de fournir ce travail de déconstruction mentale.

Comment cela ? Tout simplement à partir du libre arbitre, de la volonté et de l'attention.

Donc, ne méprisons pas l'ego, ne le considérons plus comme un obstacle insurmontable sur le chemin de l'évolution personnelle. Si nous le voulons, il deviendra un allié sûr, indéfectible, le canal privilégié pour accéder à la connaissance de soi, là où toutes les zones de confort sont abolies.

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