Translate

16/12/2011

166. Vivre l'instant présent


Texte lu


Une petite anecdote pour commencer. Dans l’un de ses spectacles, une humoriste faisait remarquer que la locution latine « Carpe diem » avait pour anagramme (intervertir les lettres d’un mot ou d’une phrase pour composer un autre mot ou une autre phrase) : « ça déprime » ! Tout un programme !...
Que signifie : « Carpe diem » ?

Cette expression est extraite des Odes du poète latin Horace (- 65 ; - 8). La citation complète est : « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ». Pour le poète, il s’agissait de profiter de chaque jour, non pas au sens d’en jouir pleinement, mais d’apprécier les plaisirs simples, de vivre en harmonie avec la nature.

Actuellement, cette devise est plutôt comprise comme une invitation à vivre au présent, très en vogue parmi les représentants du développement personnel, de la spiritualité et de la connaissance de soi : vivez l’instant présent, savourez le pouvoir du moment présent ! Une recette a priori infaillible !
Peut-on, en toute confiance, se fier à cette recette miracle ?

C’est comme pour tout : il faut voir par soi-même, développer son esprit critique, faire preuve de sagacité.

Et tout d’abord, cette trouvaille humoristique (« Carpe diem » = « ça déprime »), doit-on simplement en rire ?

Le conseil de vivre le moment présent s’adresse souvent aux personnes accablées, dépressives, et qui ne parviennent pas à s’intégrer dans une société considérée comme porteuse de tous les maux dont elles sont accablées. Mais un fil commun relie la diversité des problèmes rencontrés : le temps, ou plutôt la durée qui ajoute au tourment.

Alors l’instant présent est considéré et vécu comme l’intervalle minimum du temps qui passe : le vivre, c’est se concentrer dessus et le multiplier indéfiniment.

Lorsque les pensées parasites saturent l’espace mental, vivre l’instant présent nous conduit face à la souffrance, assailli par tout ce que l’on redoute, les regrets du passé et l’appréhension du futur.
Est-il possible de dépasser, à la fois ce trait d’humour, et les désillusions de l’instant présent ?

Une piste consiste à se départir de l’approche intellectuelle, d’éviter l’affrontement interne, et de revenir au fondamental.

L’approche intellectuelle : c’est toute la littérature abondante vouée aux vertus de « l’instant présent » que l’on peut bannir.

L’affrontement interne : c’est l’approche guerrière mue par le principe d’action et de réaction. Une lutte où les combattants sont des parties de soi-même, donc un conflit perpétuel à l’issue incertaine.

L'essentiel : la conscience et son changement de niveau. Progressivement, aidé par l'attention, la respiration consciente et l'observation de ce qui se passe en soi-même, il est possible d'amener et d'étendre cette transformation.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire