Texte lu
Dans l’un des nombreux débats d’idées qui les opposaient,
dont le thème portait sur la capacité de la physique à rendre compte de la
réalité objective du monde, Albert Einstein dit à Niels Bohr : « Ne
me dites pas que la Lune n’existe pas quand je ne la regarde pas ! »
Sans s’immiscer dans la joute oratoire auxquels se livraient ces deux génies, que
peut-on affirmer sur l’appréhension et la perception du monde par la
conscience ?
Risquons-nous à cette hypothèse : pour une conscience
donnée, fonctionnant normalement, la Lune, ou tout autre concept, existe dès
l’instant qu’elle s’en empare par les sens ou la pensée.
Il s’agit ici de la nature subjective des éléments, et non
de leur caractère réel, éliminant toute interaction.
On peut donc poursuivre en déclarant que tout existe par
elle, et pour elle : plus de conscience, plus d’expérience.
Mais alors, que peut-on rechercher ? Que pouvons-nous
apprendre de cet état de fait ?
Qu’il importe de porter notre attention à la conscience
elle-même, plutôt qu’à ses expressions, même lorsqu’elles émanent de ses plus
sublimes créations.
N’y a-t-il pas contradiction entre le fait de privilégier la
conscience à ses manifestations, dès lors où l’on s’engage à être attentif dans
ce que l’on fait, donc à ses propres expériences ?
Pour comprendre cette subtilité, il convient de détailler
plus avant ce processus :
L’attention, c’est le lien entre la conscience et
l’expérience.
L’existence du lien implique celle de l’expérience.
Tout est expérience, même lorsque l’on ne fait rien, car la
conscience demeure, et l’on peut simplement être attentif, sans but.
Donc, on peut maintenir l’attention dans ces moments
particuliers où « l’on ne fait rien ». Ces instants s’avèrent même
précieux, car si l’attention est présente, elle le sera d’autant plus
facilement lorsque l’on agit, l’activité servant alors de support.
L’attention crée, immédiatement, un changement de niveau de
conscience.
Ce changement ouvre la conscience à la connaissance de soi,
ce que nous sommes intimement, profondément, ultimement.
Donc : l'expérience est nécessaire, l'attention la relie à la conscience, et celle-ci, à l'origine de tout ce que nous sommes, livre ses potentialités.
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