Texte lu
Plus les connaissances en informatique progressent, plus
le lien entre le cerveau et cette nouvelle science se renforce et semble
devenir indissociable.
Lorsque l’on pense « informatique », on pense
« programmation ».
Alors, qu’en est-il de la programmation dans, et avec ce
noble organe ?
Commençons par les définitions propres à
l’informatique :
- Programmer :
écrire un programme
- Programme :
ensemble d’opérations élémentaires pouvant être exécutées par un ordinateur.
- Logiciel :
ensemble des programmes nécessaires au fonctionnement d’un système
informatique.
De l’informatique au cerveau :
- Programmer :
le cerveau va définir des programmes associés à des tâches, des fonctions, des
comportements…
- Programmes
: du fonctionnement basique d’un neurone à l’élaboration complexe de réseaux
synaptiques.
- Le
« système d’exploitation » : la conscience.
- Une
suite de logiciels : les différents niveaux de conscience (corporel,
psychiques).
De la divergence aux désillusions :
Cerveau et informatique :
les progrès rapides de cette science qui envahit le quotidien apportent des
connaissances qui séduisent et réconfortent lorsque l’on envisage de
l’appliquer au cerveau : tellement de similitudes !
Mais il convient d’abandonner
cette voie. Une comparaison nous en explique les raisons.
Le système d’exploitation, la
mémoire vive et le disque dur :
On suppose déjà présents :
le matériel nécessaire (processeur, carte mère…) et leurs connexions (secteur,
réseaux).
Progressivement, les données
s’accumulent selon les recherches et les centres d’intérêt, classées par types
de dossiers et de fichiers.
L’essentiel relève d’une
démarche volontaire, de choix raisonnés et souhaités.
Certes, des données intruses,
cachées, peuvent s’incruster, mais des outils permettent de les déloger ou les
neutraliser.
La maîtrise est de rigueur,
les aléas restent l’exception.
La conscience et ses
différents états :
Ce que l’on considère comme
essentiel (l’intervention personnelle, les décisions conscientes) n’est que la
partie émergée de l’iceberg.
L’inconscient, la partie
immergée, s’attribue la plupart des fonctions (gestion du corps, habitudes,
techniques assimilées…).
La partie consciente sous
influence : historique familial, conditionnement sociétal.
Une importance inégale :
l’intellect et l’émotionnel.
Les deux mémoires :
La mémoire objective :
indispensable, ne serait-ce que pour agir au quotidien sans réapprendre
systématiquement les gestes et les attitudes qui conviennent.
La mémoire subjective :
elle imprègne les événements d’émotions.
Un constat alarmiste :
Il y à la classification bien
structurée des programmes, l’accès sans surprise aux données qu’ils permettent.
Et puis il y a :
La perturbation de la pensée
« juste » par la pensée elle-même (parasitisme, émotions
difficilement contrôlées).
La maîtrise impossible de ces
courants subversifs : le commutateur électrique permet d’allumer ou
d’éteindre la lumière à volonté, le « clic » de souris d’ouvrir ou de
fermer un programme ; mais le cerveau n’éteint jamais sa composante
émotionnelle, comme un gaz qui diffuse, elle envahit facilement tout l’espace
mental.
Dans un moment de lucidité
l’on s’aperçoit que tout cela forme un ensemble homogène, une sorte de créature
psychique née du relationnel ambiant, se nourrissant de lui, tapie en
arrière-plan, mais avec laquelle il faut
composer.
Tels apparaissent les
« chemins de la désillusion et de la déception ». Ils sont néanmoins
salutaires s’ils suscitent une réaction, qu’ils débouchent sur une prise de
conscience nécessaire.
Simple et vaste à la fois : commencer à ETRE :
Si l’ordinateur est la
conception humaine qui se rapproche le plus du cerveau, il s’en éloigne par sa
capacité à produire des états de conscience parasitaires et non souhaités,
mêmes s’ils provoquent une certaine excitation vécue comme des points
d’ancrage.
Mais rien n’est perdu car il
existe des interactions susceptibles de redonner le contrôle de l’hôte sur cet
organe incomparable, de ne plus subir les interférences issues des pensées
parasites.
Être attentif dans ses actes
et attitudes au quotidien, recourir à la respiration consciente pour faciliter
l’état d’attention sont des techniques simples pour y parvenir.
Certes, de par sa structure,
rien n’est jamais acquis avec le cerveau (présence permanente de la conscience
émotionnelle, même lorsqu’elle est placée en retrait), mais il est possible de
faire une force de cette contrainte : l’obligation de vigilance qui
soutiendra l’attention, aidera à maintenir la respiration consciente.
Mais deux ressources
essentielles du cerveau permettront d’installer ces processus dans la
durée : l’apprentissage et la plasticité cérébrale.
Du chemin de la découverte à
l’installation :
Découverte, même fugace, de
cet état particulier amené par l’attention et/ou la respiration
consciente ; ce changement de niveau de conscience immédiat qui se
manifeste quand la conscience ordinaire reste en retrait (pensées intrusives
spontanées de nature émotionnelle, hypermentalisation).
Cette perception éphémère
devient rapidement un point d’ancrage de la conscience si l’on persévère dans
cette qualité d’être.
C’est le rôle de
l’apprentissage qui se traduira, avec le temps, par la production de synapses
dévolues à ce comportement particulier. Par la plasticité cérébrale induite,
l’état d’attention s’installe plus aisément et durablement.
Distinction perçue de la
concentration et de l’attention : cette dernière, non seulement ne produit
pas de fatigue, mais procure une énergie psychique.
Simple : l’accès par la
respiration consciente :
Respiration : fonction
indispensable, continue et disponible à tout moment.
Consciente : il est aisée
de reprendre la main sur cette fonction le plus souvent inconsciente.
La vastitude :
C’est tout simplement ce
niveau de conscience particulier que l’on expérimente par cette méthode.
Mais ne nous trompons pas, et
surtout ne nous laissons pas emporter par une vague d’enthousiasme avant ou
pendant cette pratique.
Vaste relativement à
« étriqué », étriquée comme peut l’être une existence
« normale », qui se conforme statistiquement à la norme.
C’est-à-dire :
Être ballotté par les
événements.
Subir plutôt qu’agir.
Être le jouet des pensées
parasites et l’esclave de la conscience émotionnelle.
En fait, le terme
« vaste » devient synonyme de « naturel » : vivre une
existence en harmonie avec la nature véritable de la conscience lorsque
celle-ci, libérée du modèle sociétal, exprime sa plénitude.
Une plénitude manifestée au quotidien, "dans le monde", sans être "du monde".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire