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15/12/2011

167. Programmer le cerveau


Texte lu


Plus les connaissances en informatique progressent, plus le lien entre le cerveau et cette nouvelle science se renforce et semble devenir indissociable.

Lorsque l’on pense « informatique », on pense « programmation ».

Alors, qu’en est-il de la programmation dans, et avec ce noble organe ?

Commençons par les définitions propres à l’informatique :

-      Programmer : écrire un programme

-      Programme : ensemble d’opérations élémentaires pouvant être exécutées par un ordinateur.

-      Logiciel : ensemble des programmes nécessaires au fonctionnement d’un système informatique.

De l’informatique au cerveau :

-      Programmer : le cerveau va définir des programmes associés à des tâches, des fonctions, des comportements…

-      Programmes : du fonctionnement basique d’un neurone à l’élaboration complexe de réseaux synaptiques.

-      Le « système d’exploitation » : la conscience.

-      Une suite de logiciels : les différents niveaux de conscience (corporel, psychiques).

De la divergence aux désillusions :

Cerveau et informatique : les progrès rapides de cette science qui envahit le quotidien apportent des connaissances qui séduisent et réconfortent lorsque l’on envisage de l’appliquer au cerveau : tellement de similitudes !
Mais il convient d’abandonner cette voie. Une comparaison nous en explique les raisons.

Le système d’exploitation, la mémoire vive et le disque dur :

On suppose déjà présents : le matériel nécessaire (processeur, carte mère…) et leurs connexions (secteur, réseaux).

Progressivement, les données s’accumulent selon les recherches et les centres d’intérêt, classées par types de dossiers et de fichiers.

L’essentiel relève d’une démarche volontaire, de choix raisonnés et souhaités.

Certes, des données intruses, cachées, peuvent s’incruster, mais des outils permettent de les déloger ou les neutraliser.

La maîtrise est de rigueur, les aléas restent l’exception.

La conscience et ses différents états :

Ce que l’on considère comme essentiel (l’intervention personnelle, les décisions conscientes) n’est que la partie émergée de l’iceberg.

L’inconscient, la partie immergée, s’attribue la plupart des fonctions (gestion du corps, habitudes, techniques assimilées…).

La partie consciente sous influence : historique familial, conditionnement sociétal.

Une importance inégale : l’intellect et l’émotionnel.

Les deux  mémoires :

La mémoire objective : indispensable, ne serait-ce que pour agir au quotidien sans réapprendre systématiquement les gestes et les attitudes qui conviennent.

La mémoire subjective : elle imprègne les événements d’émotions.

Un constat alarmiste :

Il y à la classification bien structurée des programmes, l’accès sans surprise aux données qu’ils permettent.

Et puis il y a :

La perturbation de la pensée « juste » par la pensée elle-même (parasitisme, émotions difficilement contrôlées).

La maîtrise impossible de ces courants subversifs : le commutateur électrique permet d’allumer ou d’éteindre la lumière à volonté, le « clic » de souris d’ouvrir ou de fermer un programme ; mais le cerveau n’éteint jamais sa composante émotionnelle, comme un gaz qui diffuse, elle envahit facilement tout l’espace mental.

Dans un moment de lucidité l’on s’aperçoit que tout cela forme un ensemble homogène, une sorte de créature psychique née du relationnel ambiant, se nourrissant de lui, tapie en arrière-plan, mais avec laquelle  il faut composer.

Tels apparaissent les « chemins de la désillusion et de la déception ». Ils sont néanmoins salutaires s’ils suscitent une réaction, qu’ils débouchent sur une prise de conscience nécessaire.

Simple et vaste à la fois : commencer à ETRE :

Si l’ordinateur est la conception humaine qui se rapproche le plus du cerveau, il s’en éloigne par sa capacité à produire des états de conscience parasitaires et non souhaités, mêmes s’ils provoquent une certaine excitation vécue comme des points d’ancrage.

Mais rien n’est perdu car il existe des interactions susceptibles de redonner le contrôle de l’hôte sur cet organe incomparable, de ne plus subir les interférences issues des pensées parasites.

Être attentif dans ses actes et attitudes au quotidien, recourir à la respiration consciente pour faciliter l’état d’attention sont des techniques simples pour y parvenir.

Certes, de par sa structure, rien n’est jamais acquis avec le cerveau (présence permanente de la conscience émotionnelle, même lorsqu’elle est placée en retrait), mais il est possible de faire une force de cette contrainte : l’obligation de vigilance qui soutiendra l’attention, aidera à maintenir la respiration consciente.

Mais deux ressources essentielles du cerveau permettront d’installer ces processus dans la durée : l’apprentissage et la plasticité cérébrale.

Du chemin de la découverte à l’installation :

Découverte, même fugace, de cet état particulier amené par l’attention et/ou la respiration consciente ; ce changement de niveau de conscience immédiat qui se manifeste quand la conscience ordinaire reste en retrait (pensées intrusives spontanées de nature émotionnelle, hypermentalisation).

Cette perception éphémère devient rapidement un point d’ancrage de la conscience si l’on persévère dans cette qualité d’être.

C’est le rôle de l’apprentissage qui se traduira, avec le temps, par la production de synapses dévolues à ce comportement particulier. Par la plasticité cérébrale induite, l’état d’attention s’installe plus aisément et durablement.

Distinction perçue de la concentration et de l’attention : cette dernière, non seulement ne produit pas de fatigue, mais procure une énergie psychique.

Simple : l’accès par la respiration consciente :

Respiration : fonction indispensable, continue et disponible à tout moment.

Consciente : il est aisée de reprendre la main sur cette fonction le plus souvent inconsciente.

La vastitude :

C’est tout simplement ce niveau de conscience particulier que l’on expérimente par cette méthode.

Mais ne nous trompons pas, et surtout ne nous laissons pas emporter par une vague d’enthousiasme avant ou pendant cette pratique.

Vaste relativement à « étriqué », étriquée comme peut l’être une existence « normale », qui se conforme statistiquement à la norme.

C’est-à-dire :

Être ballotté par les événements.

Subir plutôt qu’agir.

Être le jouet des pensées parasites et l’esclave de la conscience émotionnelle.

En fait, le terme « vaste » devient synonyme de « naturel » : vivre une existence en harmonie avec la nature véritable de la conscience lorsque celle-ci, libérée du modèle sociétal, exprime sa plénitude.

Une plénitude manifestée au quotidien, "dans le monde", sans être "du monde".


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