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29/12/2011

153. Il est des prisons agréables


Texte lu


On accepte bien volontiers la dénomination de pensées parasites pour celles que l’on qualifie de négatives. Mais pour les autres, qui se manifestent aussi spontanément, que l’on se complaît à maintenir, voire à enrichir par le biais de scénarios improvisés, c’est absurde !

Ainsi, l’idée de les inclure également dans la catégorie des pensées parasites n’effleure pas l’esprit une seconde !

D’ailleurs, quel problème y aurait-il ?

Le plus souvent, ces pensées agréables que l’on aime à réactiver encore et encore sont de nature émotionnelle. Elles sollicitent donc la conscience émotionnelle, agitant le contenu indifférencié de son réservoir, dont aucune paroi étanche ne sépare les pensées selon leur nature.

Cette agitation, outre qu’elle entretient et renforce le lien privilégié avec la conscience émotionnelle, peut faire déborder l’ensemble : « l’eau propre », et « l’eau sale ». Et là : gare à la douche !

Il convient, par mesure préventive, de se priver des émotions positives que les souvenirs distillent à profusion lorsqu’on les évoque par l’intermédiaire de la mémoire.

Et par quoi les remplacer, car l’on répugne à se priver de cette faculté ?
Par rien !

Comment ?

Par l’attention, ou la respiration consciente, ces outils qui neutralisent la conscience ordinaire, celle-là même qui nous fait regretter cette attitude radicale.

Une autre façon d’aborder ce sujet :

Dans un autre texte, il fut établi que l’on vivait dans notre conscience. Cette demeure est vaste, pourvue de nombreuses dépendances !
Parmi elles, il est possible d’y trouver des prisons où, paradoxalement, l’on aime à s’y retrouver, à y purger des peines, le plus souvent sans remise…et à vie !
Étonnant ! Pas vraiment…

Il est difficile de se libérer, ou de s’évader, lorsque l’on cumule les fonctions de geôlier et de prisonnier !

Mais tout d’abord : quelles sont ces prisons ? Et qu’elle peine y purge-t-on ?
Il s’agit d’espaces mentaux aménagés où l’on vit des scénarios divers, et variés au gré de nos fantasmes. Ils peuvent refléter des scènes vécues antérieurement, être la trame de canevas réécrits indéfiniment à partir d’éléments réels, ou de pures fictions dont l’on serait le héros.

Puis le temps, qui renforce ces impressions émanant de vécus virtuels, crée un paradoxe : l'inversion de la notion de liberté. Celle-ci s'attache à ces scènes, au mieux potentielles, alors qu'elle devrait survenir qu'une dissipés ces lieux d'enfermement psychiques, lorsque l'attention accomplit son oeuvre : la libération immédiate, non surveillée, sans mise à l'épreuve !

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