Texte lu
« Tu
vas encore parler du temps ? ! »
« J’en
ai bien peur, oui... »
« C’est
moi qui aie peur, en appréhendant le TEMPS que cela va durer ! »
« Je
vais essayer de synthétiser. »
« Oui,
car tu sais ce qu’on dit entre nous (les amis) ? »
« Non. »
« Il
y a un mot qu’il faut éviter de prononcer avec Patrick, c’est le temps. »
« D’accord.
Message reçu. Mais c’est important. »
« Bon,
alors vas-y... »
« Nous
sommes cernés par le temps, il s’impose dans toutes nos actions. »
« C’est normal. »
« Oui. »
« Alors ? »
« C’est le temps de la conscience ordinaire. »
« C’est-à-dire ? »
« Celle par laquelle nous existons dans le modèle
sociétal, et qui intègre le facteur temporel. »
« Comment ? »
« Par exemple en estimant la durée nécessaire à
l’accomplissement d’une tâche, au sens large. »
« C’est plutôt une bonne chose, cela permet d’estimer,
de choisir, de planifier. »
« Pour les tâches « techniques », c’est évident. »
« Donc, où est le problème ? »
« La contamination. »
« La contamination ? »
« Oui. La notion de temps se propage, envahit tout le
mental, et l’on devient persuadé que rien ne peut se produire sans lui,
notamment le changement. »
« C’est vrai. »
« C’est vrai pour tout ce qui nécessite un savoir-faire
ou un apprentissage. »
« Et où veux-tu en venir ? »
« A la thématique abordée : le temps et le
changement de niveau de conscience. »
« Bah là aussi il faut du temps pour intégrer ce
concept. Ainsi, lorsque tu évoquais l’attention et la respiration consciente
comme moyen d’y parvenir, cela nécessite bien une durée pour prendre
connaissance des instructions et des explications, notamment sur le
fonctionnement de la conscience, et de la réaction du cerveau. »
« En effet. »
« Encore une fois, où est le problème ? »
« C’est le parasitage lié au temps. »
« Explique-toi. »
« Accéder à des informations, les comprendre et les
appliquer prend du temps, inutile de revenir sur ce point. »
« Mais c’est après cette phase que le temps interfère
et perturbe le processus. Etre réellement attentif provoque un « saut de
conscience » à l’origine de ce changement de niveau. Bien sûr, cela peut
être très bref, surtout au commencement, mais l’effet escompté s’est produit,
et cela suffit pour l’éprouver et le renouveler. Une fois revenu dans l’état de
la conscience ordinaire, le temps fait son office, aidé en cela par la mémoire,
il réintroduit des pensées parasites : c’est compliqué, c’est trop tard,
pour quel résultat, à quoi bon... »
« D’accord, je comprends, et comment remédier à
cela ? »
« En revenant à l’attention, au besoin par la
respiration consciente, plaçant ainsi la conscience dans une « zone »
exempte du temps psychologique. »
« C’est bien, ça n’a pas été trop long. »
« Ouf ! Je le redoutais... »
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