Translate

04/11/2011

179. Faire le choix de la conscience

 

Texte lu


EN GUISE D’INTRODUCTION

Cela se passait dans un café « philo », ou chaque personne était conviée à s’exprimer sur le thème exposé : la liberté.

Voici, en résumé, ce qu’exprima l’une d’entre elles : « La devise : « Liberté, égalité, fraternité » est inscrite au fronton des édifices publics, mais dans cette société où nous vivons, notre existence ne vaut rien ! »

C’est court, c’est net, c’est abrupt, est-ce vrai ? Que peut-on faire ?
Il est possible de dégager une réflexion à partir de cette affirmation péremptoire qui nous interpelle ; après tout, ne sommes-nous pas engagés dans cette société qui, par le biais de la mondialisation, tend à devenir le modèle universel ?
Il est donc proposé de revenir à l’essentiel, ce que nous sommes profondément en tant qu’être humain, des êtres conscients. Cela nous permettra d’agir, non plus en référence d’un modèle sociétal quel qu’il soit, mais véritablement à partir de cette conscience.

Et tout cela, de la  façon la plus simple qui soit, en utilisant les capacités naturelles que chaque personne possède en elle-même, du fait de son existence, de sa constitution physique et psychique.

C’est ainsi que l’on peut définir la connaissance de soi, ce que l’on possède essentiellement en soi-même, et qui ne demande qu’à s’exprimer.
Il est donc proposé ici d’avancer pas à pas dans la compréhension de soi-même au-delà de ce qui nous anime au quotidien, non qu’il faille déconsidérer les activités qui emplissent nos existences, mais plutôt de les accomplir selon un niveau de conscience différent afin de placer la conscience au centre.

Serons donc abordés successivement :

- L’expression d’un être humain.

- Le modèle sociétal.

- Le choix de la conscience.

1. DÉFINIR L’ETRE HUMAIN

Comment définir un être humain ? Le plus simplement du monde : un être global, constitué d’un corps physique et d’une conscience.

1.1. Le corps physique

Il est issu de l’évolution du vivant.

Son histoire et son fonctionnement relèvent de sciences diverses : biologie, biochimie, génétique, médecine.

Pour subsister et se développer, il doit subvenir à des besoins fondamentaux qui sont, par ordre d’importance : respirer, boire, manger, se vêtir et se loger.

1.1.1. Respirer

A priori, cela ne devrait pas poser de problèmes : l’air est présent partout sur la planète !

Oui, mais sa qualité varie d’un endroit à l’autre ; la pollution, conséquence de l’activité industrielle, est à l’origine de nombreuses maladies de l’appareil respiratoire, et provoque 9 000 000 de morts par an dans le  monde !

Mais respirer, c’est gratuit !

Certes, mais il existe des bars à oxygène où, contre paiement, on peut respirer un air enrichi en oxygène et se refaire une santé pulmonaire ! Ces établissements fleurissent dans les villes fortement polluées.

1.1.2. Boire

L’eau, le deuxième élément le plus important pour le corps après l’oxygène de l’air.

Mais ce liquide n’est pas spontanément et immédiatement disponible, notamment lorsqu’il est potable.

Selon un rapport de l’ONU, pour l’année 2017 :

- 2,2 milliards de personnes (29 % de la population mondiale) n’ont pas accès à une alimentation domestique en eau potable. 144 millions boivent de l’eau non traitée, puisée dans les lacs et les cours d’eau.

- 4,2 milliards de personnes (55 % de la population mondiale) ne disposent pas de services d’assainissement gérés en toute sécurité.

1.1.3. Manger

On pourrait ici aligner également les chiffres mondiaux de la malnutrition, voire du nombre de personnes qui meurent de faim chaque année. A quoi bon...

Manger simplement à sa faim n’est pas évident pour tous.

A l’autre extrémité, pourrait-on dire, on constate l’augmentation galopante de l’obésité qui touche tous les pays, et particulièrement les personnes issues des familles à faible revenu : manger sainement et correctement coûte cher !

1.1.4. Se vêtir et se loger

Passons rapidement sur l’habillement, bien qu’il soit nécessaire (la distinction sociale s’observe aisément selon les vêtements portés), pour aboutir au logement.

On conçoit sans peine que l’exigence la plus onéreuse amplifie les écarts entre les personnes : des propriétaires de demeures vastes et somptueuses aux personnes sans domicile.

1.2. La conscience

1.2.1. Une définition nécessairement incomplète

Prenons comme postulat que la conscience émane du cerveau, c’est la conviction partagée par le consensus scientifique, la base du modèle sociétal dans lequel évolue l’humanité.

Le cerveau permet d’être conscient de son existence.

L’interaction des neurones (les cellules cérébrales) fait surgir la conscience.

On peut comprendre comment la conscience se manifeste, mais expliquer comment une conscience dotée de sens et de sentiments surgit de signaux électrochimiques reste l’un des plus grands mystères scientifique.

On retiendra cependant que la conscience demeure en lien étroit avec le cerveau, qu’elle témoigne de son évolution, révélant ainsi trois étapes : l’instinct, les émotions, l’intellect. 

On délaissera la partie instinctive, car indépendante de la volonté, pour se concentrer sur l’activité de la conscience impliquée par les émotions et la pensée.

Ainsi, un être humain se construit psychologiquement et intellectuellement tout au long de son existence, devenant la résultante des « nourritures » qu’il procure à sa conscience, comme des influences qu’il subit.

1.2.2. L’interaction du corps et de la conscience

Le corps (la matière) et la conscience (le psychisme) s’influencent mutuellement, affectant les états mentaux et physiques.

On parle de :

- Psychosomatique : troubles physiques provoqués par l’état psychique.

- Somatopsychique : action du corps sur le mental.

Il est important de connaître la possibilité de ces influences réciproques, et d’agir sur l’une et l’autre de ces parties afin d’atteindre et de maintenir un équilibre.

1.2.3. On vit dans sa conscience

1.2.3.1 Un exemple pour comprendre

Par l’intermédiaire des perceptions sensorielles, on découvre le monde. Plus exactement, on en appréhende une partie qui nous apparaît telle que notre cerveau la restitue à partir des informations transmises par les sens.

Ainsi, chaque espèce biologique possède sa propre appréciation du monde : le monde de l’Homme n’est pas celui du chien, et ces deux modèles diffèrent de celui de la mouche.

Naturellement, cela n’empêche pas certaines formes de communication, ou de réactions lorsque des espèces différentes se croisent.

Revenons à l’être humain.

Les perceptions, les sensations, la mobilité dans l’espace...Tout cela nous donne l’illusion que l’on « vit dans le monde ».

Mais en fait, tout cela se finalise dans la conscience.

Exemple :
On peut être à l’aise dans un studio, et à l’étroit dans un château !

Etonnant, non ? Surtout concernant la seconde affirmation.

Approfondissons.

Résidant dans un château classique de 1 000 m², on est invité à séjourner pour une période de quinze jours dans un château de 2 000 m², disposant de nombreux équipements de luxe et de loisirs (piscine intérieure chauffée, sauna, salle de spectacle...).

Après avoir bien profité de toutes ces infrastructures, on rejoint sa résidence, ce château de 1 000 m² qui paraît dorénavant limité et quelconque. Dès lors, un sentiment de frustration peut s’installer dans l’espace mental.

A contrario, une personne équilibrée peut se satisfaire de la superficie et du volume que lui offre un studio.

1.2.3.2 Conséquence

On apprécie de prendre soin de son lieu d’habitation, de le rendre confortable et accueillant.

Aussi, dès lors que « l’on vit dans sa conscience », il conviendrait, avant toute chose, de soigner son réceptacle : le mental.

Cela sera exposé et détaillé ultérieurement. Mais cette conscience vit en relation avec d’autres consciences, en subit les influences, et toutes doivent composer avec le modèle sociétal qui définit les règles, dicte les tendances.

Il convient donc au préalable d’étudier ce modèle sociétal.

2. LE MODÈLE SOCIÉTAL

2.1. L’origine

L’être humain est un « animal » grégaire. Les humains se rassemblent et adoptent des comportements similaires.

De cet instinct découle un regroupement en des lieux, facilité par la sédentarité.

C’est ainsi que depuis douze mille ans, les pays, les villes et les lieux de résidence se sont multipliés.

Ces différentes communautés nécessitèrent un ensemble de structures chargées d’organiser, de développer et de contrôler la vie sociale dans des secteurs aussi variés que : l’économie, la politique, le travail, la culture, les loisirs...

2.2. L’évolution

L’apparition, puis la résolution de conflits mondiaux, le développement des échanges commerciaux, les politiques de santé... aboutirent à la création  d’organisations internationales (ONU, OMC, OMS...) permettant d’engager le dialogue entre les représentants des nations et d’adopter des directives communes.

Il s’ensuivit également un mouvement de concentration des sociétés élevées au rang d’entreprises multinationales.

Tout cet ensemble se fond en un projet unique : la mondialisation, génératrice d’uniformisation dans nombre d’activités humaines (éducation, travail, culture...), et n’épargnant pas la réflexion et les opinions (la pensée unique).

2.3. La philosophie du modèle sociétal

Proposer, et surtout imposer un tel modèle à l’humanité par le biais de la mondialisation, suppose une idéologie bien ancrée à la base. Cela permet d’expliquer ou de justifier les orientations défendues par les autorités administrant et déployant ce paradigme.

Le modèle sociétal repose sur le matérialisme, avec comme finalité : l’affirmation de soi.

2.4. Implications et conséquences

L’affirmation de soi déployée dans un modèle matérialiste est fortement tributaire des ressources de tous ordres.

2.4.1. Un constat factuel

Sur Terre, les ressources (énergie, minerais, matières premières...) sont limitées.

Pour l’ensemble des organisations sociétales (administrations, services, exploitations, industrie...) les postes employant des êtres humains ne sont pas extensibles.

Répondre aux besoins fondamentaux de toute l’humanité s’oppose rapidement à l’expression de l’affirmation de soi.

L’enrichissement et la sélection des uns ne peuvent se faire qu’au détriment des autres.

Dans ce modèle, combien « valez-vous » est beaucoup plus signifiant que comment allez-vous !

2.4.2. Une tendance qui s’affirme

Cette tendance, c’est l’accroissement des inégalités et l’enrichissement exponentiel de quelques-uns.

A titre d’exemple, voici ce que l’on pourrait nommer : « La marche forcée du Monde » (forcée car elle se fait au détriment de la quasi-totalité de la population mondiale):

- En 2010, 388 personnes détenaient un patrimoine équivalent à celui de la moitié de l’humanité  la moins aisée (3,48 milliards de personnes).

- En 2019, cette richesse est concentrée entre les mains de 26 personnes, équivalent au patrimoine des 3,85 milliards de personnes qui composent dorénavant la moitié de l’humanité la moins aisée.

- En 9 ans, la proportion a été divisée par 15 !

- Ramené au patrimoine moyen d’une de ces personnes les plus riches, le ratio patrimonial s’établit comme suit :

* 2010 : 1 pour 8 965 000

* 2019 : 1 pour 148 077 000

Les défenseurs de l’ultralibéralisme économique évoquent la théorie du ruissellement : il faut encourager la prospérité afin que les personnes les plus aisées réinjectent leurs revenus dans le circuit économique, et que cela profite à tous.

Il y a bien ruissellement des revenus, mais dans le sens inverse : des plus pauvres vers les plus riches !

Comment en est-on arrivé-là ? Un changement radical est-il possible ?

3. L’ÉCHEC DES MOUVEMENTS RÉVOLUTIONNAIRES ET RÉFORMATEURS 

3.1. Le modèle institutionnel

On voit bien que le modèle sociétal est à l’origine d’inégalités effarantes entre les personnes, uniquement lorsqu’il s’agit de satisfaire aux besoins fondamentaux du corps.

S’interroger sur ces failles, en déceler les causes, rechercher des solutions, tout cela fait l’objet du politique.

La société organisée existe depuis des siècles, différents régimes économiques et politiques se sont succédés...Pour aboutir à des échecs successifs lorsqu’il s’agit de placer l’être humain au centre des préoccupations, tous les êtres humains, sans distinction ethnique ou sociale.

3.2. Les causes de cette faillite 

3.2.1. La généralisation du concept 

Si ce modèle sociétal complètement inégalitaire a été, et continue d’alimenter des foyers de contestation empruntant des formes diverses, des plus consensuelles (négociations) aux plus radicales (révolutions), tous ont fondamentalement échoué avec le temps, ne retenant principalement que l’aspect matériel, basé sur la consommation, négligeant l’essentiel : le relationnel humain.

3.2.2. Le choc de la dualité 

La dualité, c’est la séparation (« Moi » et « les autres »).

Dans un modèle sociétal reposant sur le matérialisme et le valorisant outrancièrement, cette citation de Sénèque en décline parfaitement l’un de ses ressorts pervers :

« Si tu veux être malheureux, compares-toi. » 

La séparation crée des intérêts divergents qui, dans un monde aux places et aux ressources limitées, engendrent des conflits. C’est ainsi que la plupart des problèmes sont abordés, par le biais du principe d’action et de réaction.

3.2.3. Le temps 

Warren Buffet, investisseur américain régulièrement classé dans le top 5 des personnalités les plus riches du Monde déclarait, lors d’une interview en 2005 à la chaîne CNN : « Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner. »

Première cause de la faillite globale : le temps.

L’oligarchie en dispose à loisir, elle peut attendre et surmonter comme si de rien n’était la plupart des conflits sociaux.

De plus, cette ploutocratie a tissé des liens puissants avec la plupart des gouvernements mondiaux qui « jouent » l’élite contre la population qu’ils sont censés représenter. Pas de manière frontale, mais par le biais de lois économiques qui leurs sont favorables et d’optimisations fiscales.

3.2.4. Le mimétisme 

La seconde cause de cet échec dans la relation entre la population et l’élite qui gouverne, et ce malgré le recours au suffrage universel, relève d’un mimétisme mental.

De façon lapidaire, on pourrait avancer la proposition suivante : c’est parce que nous sommes calculateurs, cupides, égoïstes, agressifs que nous élisons des personnalités politiques qui sont : calculatrices, cupides, égoïstes, agressives. Quand nous changeront, ILS CHANGERONT !

Cela peut paraître violent, mais reste malheureusement plausible. 

3.3. L’exemple de la Révolution française 

3.3.1. Présentation

Considérons la Révolution Française et ce qui en reste actuellement, car nombre d’institutions administratives et politiques en sont directement issues.

A l’époque, il s’agissait de renverser l’ordre établi, l’Ancien Régime reposant sur la monarchie absolue, puis constitutionnelle, et d’y substituer la République.

Deux principes : « Liberté, Egalité », figurent dans l’article premier de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789.

La Fraternité apparaît en 1790 dans un discours de Robespierre sur l’organisation des gardes nationales.

La devise : « Liberté, Egalité, Fraternité » est adoptée officiellement le 27 février 1848 (Deuxième République), puis par la Troisième République, inscription aux frontons des édifices publics.

Une nouvelle base reposant sur des idéaux prometteurs !

Mais déjà, le projet institutionnel, découlant des écrits de Sieyès (1748-1836), porte en lui-même des limites :

« Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. »

« Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. »

(Discours du 7 septembre 1789).

3.3.2. Un constat d’échec

Que reste-t-il actuellement de ces révolutions ?

- Un régime : la République.

- Des institutions politiques, administratives et judiciaires.

- L’élection des représentants au suffrage universel.

- La devise : « Liberté, égalité, fraternité ».

Mais qu’en est-il réellement dans les faits ? Comment cela se traduit-il dans le quotidien des citoyens de cette République ?

- En tant que telle, la République ne saurait être remise en cause, c’est un idéal politique et non plus un régime incarné par une personne.

- Les institutions à priori neutres et légitimes car régies par la loi qui s’applique à tous de façon objective, subissent les attaques frontales des puissances économiques par le biais de lobbies organisés, voire accrédités officiellement par ces mêmes institutions, notamment politique (commission européenne...).

- Le suffrage est toujours universel, mais :

* Pour les élections essentielles (Président, parlementaires...), les candidats doivent obtenir l’investiture de partis politiques, ou bénéficier de soutien économiques puissants.

* L’élection est une formalité transférant pour une période donnée (5 ans en France) tous les pouvoirs à ces représentants : absence de référendums d’origine populaire.

* L’influence médiatique (surtout la télévision), aux mains pour l’essentiel d’un petit nombre de personnes fortunées, est considérable dans les faits.

- Liberté, égalité fraternité ? 

 * Ces principes s’énoncent face à la loi : tous les citoyens y sont déclarés identiques, et bénéficient des mêmes droits.

* Cela est vrai en théorie, mais se dilue fortement dans le « solvant économique » et la notoriété.

* Ainsi, face à la justice, les prévenus disposent bien des mêmes droits, mais verront leur destin judiciaire se différencier s’ils peuvent disposer ou non d’une défense solide et renommée (cabinet d’avocats réputés versus avocat commis d’office).

* L’égalité est ainsi bien fragilisée, et la fraternité une utopie au regard de la population nationale.

* Qu’en est-il de la liberté ?

** Pour rappel, le modèle sociétal, qui prône l’affirmation de soi, repose sur une vision matérialiste de l’existence. La consommation peut être matérielle ou immatérielle : biens, services, pouvoir, influences.

** Dès lors, une hiérarchie spontanée et respectée s'instaure : celle qui classe les personnes selon leur capacité à consommer.

** Ainsi, la liberté est bien réelle, mais elle se mesure à l’aune de la capacité de possession : biens, services, influence, pouvoir.

** Conséquence : la liberté des personnes les plus riches est sans commune mesure avec celles qui se débattent au plus bas de l’échelle sociale (SDF, marginaux...).

3.4. Vous avez dit démocratie ?

3.4.1. Une volonté ancienne

Abraham Lincoln avait parfaitement défini ce que devait être l’expression de la démocratie : « La démocratie, c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. »

Dans les régimes dits démocratiques elle s’affirme par le vote et les référendums.

Mais bien rares sont les pays où leurs dirigeants confient pleinement ces responsabilités à la population, notamment en ce qui concerne le référendum où, lorsqu’il est maintenu, se transforme en plébiscite d’une cause ou d’une personne.

C’est la démocratie représentative, la qualité de citoyen ne sert plus qu’à transférer le pouvoir politique du peuple à des représentants, le plus souvent inféodés à des partis politiques.

En effet, pour être placé en situation d’éligibilité, la désignation et le soutien d’un parti politique s’avèrent indispensables, c’est l’investiture. Les députés suivent les consignes de leur parti en matière de vote.

3.4.2. L’élite et la démocratie

On invoque bien volontiers ces deux citations de Winston Churchill (1874-1965) à propos de la démocratie :

« La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes. »

« Le meilleur argument contre la démocratie est une conversation de cinq minutes avec l’électeur moyen. » 

La seconde citation mérite que l’on s’y attarde pour deux raisons essentielles.

D’abord parce qu’elle s’avère relativement bien partagée, et pas seulement dans les milieux élitistes. Les capacités de réflexion de l’électeur moyen semblent en effet bien limitées, notamment en matière de connaissance sur la vie de la cité.

Le consensus sur un tel avis ne devrait pas retenir l’attention car il reflète surtout le cynisme ou le dépit. 

La vérité est ailleurs, et ce sera l’objet de l’autre raison.

L’apprentissage de la citoyenneté n’est pas inné, cela nécessite de nombreuses années d’intéressement et d’analyses. Mais surtout, l’exercice de cette citoyenneté doit pouvoir porter ses fruits et s’appliquer pleinement, notamment par des référendums d’initiative populaire.

S’il est vrai que nombre de personnes ne détiennent pas les compétences suffisantes pour exprimer une opinion avisée sur les sujets sociétaux débattus par les instances politiques, il y a de multiples raisons à cela : 

- Le cursus éducatif comporte peu ou pas d’instruction civique.

- Les personnes sont trop accaparées par leur vie professionnelle et sociale.

- Les mass-médias ne favorisent pas l’éveil de l’intelligence, loin s’en faut.

- La professionnalisation de la politique et l’éloignement des citoyens par la démocratie représentative aux allures confiscatoires.

3.4.3. Le leurre du bulletin de vote

Voter est considéré comme l’acte fondateur de la démocratie.

Effectivement, comment contester cet acte par lequel les citoyens, appelés à désigner leurs représentants, s’expriment librement dans l’isoloir par leur seule conscience.

Alors que peut-on dire à propos de ce droit fondamental des libertés, acquis après de longues et ardentes luttes ? Qu’il s’est dilué au fil du temps, perdant progressivement de sa substance à mesure de l’emprise médiatique sur les consciences.

Déjà, Alexis de Tocqueville (1805-1859), célèbre pour ses écrits sur la démocratie, affirmait : « Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira. » C’est la conséquence d’un travail lent et opiniâtre mené par des cercles restreints qui disposent de moyens médiatiques considérables capables d’influencer l’opinion.

Deux siècles après, le pouvoir d’influence s’exerce essentiellement par le biais des médias.

C’est ainsi qu’en France, neuf milliardaires, par les actifs qu’ils possèdent,  totalisent : 90 % des quotidiens vendus, 55 % de l’audience télévisuelle et 40 % de l’audience radiophonique.

Sachant qu’il y a corrélation  entre le temps de présence télévisuel des candidats à la plus haute fonction politique et le résultat électoral, il est facile de l’influencer.

4. QUE FAIRE ?

Ces comportements déconcertent, comment peut-on voter, le plus souvent avec régularité, pour une équipe qui applique une politique de régression sociale, favorisant la classe financière dominante ?

Une réponse : le niveau de conscience.

Il y aurait donc un lien évident entre le modèle sociétal et l’expression du niveau de conscience global de la population ? En guise de réponse : Gandhi et Hitler furent tous deux plébiscités par la population.

C’est là une piste intéressante à explorer.

5. LE CHOIX DE LA CONSCIENCE

5.1. Un nouveau départ

Lorsque l’être humain est évoqué, pour le distinguer du règne animal qui l’inclut, on a recours à cette formule lapidaire : « L’être humain est conscient d’être conscient. »

Il est donc possible d’envisager un travail personnel sur la conscience, de la comprendre pour mieux la connaître, et la connaître pour mieux SE connaître ! Ceci en liaison avec l’argumentaire déployé au chapitre 1.2.3. On vit dans sa conscience. Une prise de conscience en quelque sorte !

Agissant ainsi, on réintègre la conscience à la place qui lui est dévolue naturellement : la première, plutôt que de l’inféoder au modèle sociétal, dont on connaît les ravages globaux sur le vivant (pas uniquement l’être humain), d’en faire un outil pour se frayer un passage dans ce dédale de chausse-trapes afin d’ancrer l’affirmation de soi. 

5.2. A-t-on le libre choix ?

Il s’agit donc de prendre un nouveau départ dans ce modèle sociétal qui fait office d’ornière, où la routine et les habitudes façonnent les existences.

Face à cela, une nouvelle façon d’être peut émerger de la conscience. Pour cela, deux conditions sont nécessaires : le libre arbitre et la volonté.

A priori, cela semble aller de soi : le libre arbitre n’est-il pas une faculté naturelle de l’être humain, et la volonté, cela se forge et se maintient. 

On pourrait donc éluder aisément ces étapes. Mais ce serait méconnaître les efforts engagés par une fraction non négligeable des biologistes, neuroscientifiques et psychologues,  pour réduire l’être humain à une « machine » bio-électrochimique, dénué du libre arbitre et réduit à n’être qu’un média pour l’évolution des gènes qui le constituent. 

Quels sont les arguments avancés par les tenants de « l’être biomécanique » ?

5.2.1. L’hégémonie de l’inconscient

C’est une évidence, dès le réveil et jusqu’au moment où l’on se rendort, nous agissons consciemment. Et bien non ! 90 % des actes accomplis durant ce laps de temps sont menés de façon inconsciente.

Cela ne signifie pas que nous agissons sans savoir ce que l’on fait, mais que les postures, les attitudes, les gestes sont gérés par l’inconscient. 

Une raison à cela : économiser l’énergie cérébrale nécessaire pour accomplir toutes ces actions.

Au préalable, ces différentes opérations devront être répétées et mémorisées. De plus, le guidage inconscient permet l’aisance et la fluidité.

Un exemple : la conduite d’une voiture.

- Durant l’apprentissage, il faut faire attention à tout, et surtout se rappeler du fonctionnement des différentes commandes.

- Ainsi, lorsque l’on aborde un rond-point, il faut : réduire l’allure du véhicule, changer de vitesse, observer la circulation des autres véhicules déjà engagés sur le rond-point, et décider de s’y engager, de changer de vitesse à nouveau et d’accélérer.

- Durant l’apprentissage de la conduite, cette succession de manœuvres, de gestes et d’observation visuelle est difficile à enchaîner aisément. Combien de fois le véhicule aura calé avant que l’on ne maîtrise l’ensemble. Mais avec le temps et l’expérience tout cela se déroule avec aisance, presque sans y penser, et sans surveiller les gestes à exécuter.

- Une fois tout cela mémorisé, c’est l’inconscient qui est aux commandes.

Ainsi, la plupart des actions sont automatiques et inconscientes. Cela permet notamment d’agir, même lorsque la perception consciente est dans l’incapacité de dicter l’action : au base-ball, on frappe la balle du lanceur alors que sa vitesse est trop élevée pour distinguer sa position dans l’espace.

Par ailleurs, il est aisé de comparer la même action effectuée par deux personnes, dans les conditions suivantes :

- La première a subi un entrainement régulier et maîtrise parfaitement les gestes.

- La seconde personne aborde l’activité pour la première fois.

- L’activité cérébrale des deux personnes montre :

* Le cerveau de la personne entrainée est presque au repos.

* Celui de la personne qui découvre la tâche est en pleine activité. 

L’expérience renouvelée régulièrement engendre de nouvelles compétences cérébrales qui aboutissent à des automatismes, on effectue les tâches pratiquement sans y prêter attention.

Le « flow » : 

- C’est un état de conscience atteint par une personne lorsqu’elle est complètement absorbée par son activité.

- Dans cet état particulier, les circuits neuronaux fonctionnent sans interférence avec la pensée, et son cortège de sensations, émotions, intellect, mémoire.

- C’est l’attention portée à des niveaux très élevés, sans effort.

- Ce mode de fonctionnement est notamment expérimenté par : les pratiquants exercés de méditation, les musiciens professionnels, les sportifs de haut niveau.

5.2.2. La réalité du libre arbitre ?

Si 90 % de nos actes sont guidés par l’inconscient, que reste-t-il au libre arbitre ?

Et comme si cela ne suffisait pas, les neurosciences apportent leur pierre à cet édifice de « déconstruction et de remise en cause » du libre arbitre, fortifiant ainsi le modèle matérialiste par le « tout génétique », réduisant l’être humain à un simple média utilisé par les gènes pour leur évolution.

Dans cette perspective s’insère l’expérience de Libet (1973) :

- On place un capteur sur les doigts de personnes volontaires.

- Les personnes bougent un doigt à leur convenance, en repérant l’instant par une trotteuse sur un cadran situé devant elles.

- Les personnes sont placées sous électroencéphalogramme pour mesurer le signal électrique préparatoire aux mouvements.

- Décomposition de l’ensemble :

* Le signal débute 600 millisecondes avant le mouvement.

* L’activité électrique dans le cerveau qui prépare le mouvement débute 400 millisecondes avant la décision de bouger.

* La décision de bouger se produit 200 millisecondes avant le mouvement.

 - Ainsi, le cerveau initie nos actions avant que l’on décide de les entreprendre.
L’expérience démontre le contrôle de l’inconscient pour des actions connues et répétées.  

Amélioration de l’expérience de Libet :

- Les personnes sont placées dans un appareil IRM.

- Elles peuvent choisir de bouger les doigts de la main droite ou de la main gauche.

- L’activité cérébrale en IRM précédait parfois le mouvement de plusieurs secondes.

- On pouvait dès lors prédire si c’était la main droite ou la main gauche qui allait bouger.

- Cela est observé dans 60 % des cas.

Les progrès de l’imagerie médicale proclament-ils la victoire inconditionnelle des déterministes : le cerveau obéit à ces lois, toutes nos actions ne sont que la conséquence de réactions chimiques cérébrales, qui dépendent des perceptions, de l’environnement, des gènes, excluant toute notion de libre arbitre.

Cela montre :

- l’efficacité du cerveau à gérer au mieux les tâches répétitives.

- Celles-ci sont dévolues à l’inconscient dès lors que la partie consciente s’en est bien acquittée.

- Le cerveau respecte le principe de moindre action, l’une des grandes lois de la nature, afin de minimiser les dépenses d’énergie.

Ces expériences ne concernent que des tâches rudimentaires.

La conscience, l’intellect et le raisonnement sont capables de tâches éminemment plus complexes, où le libre arbitre est bien présent, comme celles de concevoir et fabriquer des appareils utilisant une technologie analysant l’activité cérébrale...puis de conclure sur le déterminisme pur et dur et l’absence du libre arbitre !

5.3. Comprendre la conscience

Cela semble un dessein bien ambitieux ! En admettant que l’on puisse s’y atteler convenablement, pourrait-on espérer y trouver de la nouveauté ?

Certainement pas, mais porté par la réflexion détaillée au Chapitre 1.2.3. (On vit dans sa conscience), il apparaît tout à fait légitime de s’informer sur les contenus et le mode de fonctionnement de la conscience afin d’interagir au mieux avec elle, et possiblement y découvrir une nouvelle manière d’être, bien éloignée des dogmes sociétaux, fondamentalement ancrée dans l’essentiel : l’attraction originelle.

5.3.1. « Je pense, donc je suis » ?

5.3.1.1. Le contexte historique

Cette célèbre formule de René Descartes (1596-1650), extraite du « Discours de la méthode » (1637), a fait couler beaucoup d’encre.

Elle assoit le concept fondamental de perception de l’existence. C’est ainsi que Descartes modifia cette formule en 1641, lui préférant : « Je suis, j’existe », dans son ouvrage : « Les méditations métaphysiques ». Il considère ainsi que la certitude d’exister est une évidence qui découle de la pensée, résistant ainsi au doute méthodique : l’être qui pense ne peut douter de son existence. 

C’est bien joli tout cela, mais...

Mais quoi ?

5.3.1.2. Petite réflexion ironique

Dans cette perspective du « cogito », la pensée devient la fondation de la personnalité, elle lui permet d’être. A cela il convient d’ajouter le « je », signifiant que nous en sommes le maître.

Est-ce la réalité ?

Prenant cette affirmation au mot, on pourrait en déduire : « Je pense à un arbre, je suis un arbre ! »

Il serait limité de s’en tenir à cette boutade. Mais voyons plus avant.

5.3.1.3. Rappelé par la réalité

Sommes-nous maître de nos pensées ? Il est relativement facile de prendre le contre-pied de cette proposition.

A partir de faits rapportés, ou pour l’avoir vécu, une telle situation n’est pas rare dans une existence :

- Une personne accomplit un acte particulier, provoquant les réactions suivantes :

- Les proches : « Qu’est-ce qui t’arrive ? On ne te reconnaît plus ! »

- Soi-même : « Je ne sais pas, c’était plus fort que moi ! »

A l’exception des arcs réflexes (exemple : retirer rapidement sa main que l’on avait posé malencontreusement sur une plaque chauffante), tous les actes et les paroles que l’on commet émanent de pensées préalables, conscientes ou inconscientes.

La situation décrite précédemment met à mal l’affirmation cartésienne.

Pour confirmer « l’indépendance » de l’activité mentale, rien de tel que le mécanisme des pensées parasites. Elles s’invitent à tout moment, encombrant à loisir tout l’espace mental. Vouloir les empêcher par une action directe de la volonté, c’est provoquer leur déferlement.

5.3.2. Anatomie de la conscience

Après ce constat amer de l’échec cartésien, qui peut être vécu comme une faillite personnelle : l’incapacité à dompter ses propres pensées, il ne faudrait pas se décourager.

D’abord comprendre, pour ensuite s’adapter. Il est donc proposé de scruter la conscience, de voir ce qu’elle recèle pour régler notre quotidien.

Certains éléments avancés dans ce chapitre pourront provoquer des réactions oscillant entre l’étonnement et l’incompréhension. La difficulté, car elle est bien concrète, surgit lorsque l’on applique ces éléments au quotidien car ils affectent radicalement la conscience que l’on a des êtres et du monde.

On va donc progresser pas à pas avec des exemples appropriés.

5.3.2.1. La conscience qui perçoit

Commençons par une évidence : nous connaissons le monde qui nous entoure à partir des perceptions que nous en avons.

Ces perceptions sont renouvelées à chaque fois que les informations captées par les organes des sens parviennent au cerveau.

Par ailleurs, l’éducation suivie et les informations collectées par différents supports complètent, élargissent, affinent les informations collectées.

Cette perception du monde est propre à l’espèce humaine, si l’on pouvait dialoguer avec : un poisson, une mouche, un chien et leur demandions comment ils voient le monde, nul doute qu’il apparaîtrait bien différent.

On peut donc avancer ce postulat : il y a au moins un monde pour chaque espèce vivante (au moins car la connaissance de ce monde dépend des perceptions, et de leur état de fonctionnement ; un changement de ces perceptions – déficience, développement – en altérerait la perception et donc le rendu).

Il convient maintenant de nommer ces perceptions :

- Les sensations corporelles et psychiques.

- Les émotions.

- L’activité de l’intellect.

Quelle en est leur origine ? 

- L’appareil sensoriel.

- L’influx nerveux.

- Les parties concernées du cerveau (la zone mammalienne : émotions ; le cortex : l’intellect).

5.3.2.2. Le mental

Qu’est-ce que le mental ? Attention, cela va aller très vite : le réservoir de toutes les perceptions mentionnées précédemment, plus la mémoire.

5.3.2.3. L’ego

C’est le passage obligé de tous les êtres humains, il gère l’ensemble des informations permettant d’interagir avec tout ce qui n’est pas soi...et avec soi !

Quelques explications :

- Pour synthétiser : l’ego, c’est la personnalité, la touche personnelle qui, à la fois, nous identifie et nous distingue en tant qu’être humain...parmi tous les autres êtres humains.

- L’ego se manifeste lorsqu’il est confronté avec tout ce qui nous est extérieur (tout ce qui n’est pas soi), qu’il s’agisse : des représentants des trois règnes (minéral, végétal, animal – pour rappel, le règne animal inclut les humains !) ; des objets ; des situations ; l’univers...

- Il se montre également lorsque l’on interagit avec soi-même, que l’on engage un « dialogue intime » avec nos pensées, ou que l’on y soit confronté » (ce qui est « soi »).

- Toutes ces situations ont une base commune : elles reposent sur le principe d’action et de réaction. Chaque fois que l’ego est impliqué, c’est par l’interdépendance entre l’action et la réaction.

Il vient en troisième position dans le champ de conscience, après la partie qui perçoit et le mental.

On l’accable de tous les maux le rendant responsable des comportements déviants.

En fait, il n’en est rien. Il a même un rôle crucial, celui qui va décider de l’impact des perceptions logées dans le mental.

5.3.2.4. L’œil du cyclone

L’œil du cyclone est cette partie caractéristique non affectée par ce phénomène météorologique dont elle émane.

Ainsi, l’œil du cyclone représente une zone de 40 à 60 km située en son cœur, caractérisée par : un ciel dépourvu de nuages, une température clémente et l’absence de pluie.

Au-delà de cette zone, et pour toute l’étendue du cyclone, ce n’est qu’assaut de bourrasques venteuses et de pluies diluviennes.

Quelle relation avec la conscience ? Et surtout avec la thématique détaillée présentement ?

- L’œil du cyclone, c’est la conscience qui perçoit.

- Au-delà de cette zone de tranquillité et d’équanimité, on aborde le rivage des turbulences, fruit de l’association des contenus du mental et de l’ego.

5.4. Vivre consciemment

5.4.1. Réexaminer la perception des événements

Le chapitre 5.3.2. , consacré à l’anatomie de la conscience, distingue trois parties : celle qui perçoit, le mental et l’ego. Ces trois structures participent pleinement à la perception des événements.

Un événement peut se rapporter à : une impression, une sensation, un sentiment occasionné par tout ce qui est susceptible d’interagir avec la conscience.

Cela peut donc concerner : les sensations corporelles ou psychiques, les impressions émanant du monde extérieur, l’introspection, les pensées parasites, tous types de relations sociales.

C’est très vaste, mais la conscience l’est tout autant !

Soit donc un événement, quel qu’il soit, que l’on nommera  par la lettre  A. Tant qu’à faire, commençons par la première !

- A est perçu par la conscience.

- Il fait dorénavant partie intégrante du mental, dans la catégorie qui lui correspond.

- Puis il est versé dans le grand réservoir de la mémoire, qu’elle soit consciente ou inconsciente.

C’est son traitement par l’ego qui apportera la touche finale, celle qui provoquera une réaction éventuelle de la personne, « locataire » de cette conscience.

5.4.2. Quelques exemples

Il est temps de proposer des exemples concrets, puisés dans l’expérience quotidienne, car ce partage de la conscience en zones particulières, même explicité, ne reste qu’un jeu de l’intellect et l’on peut se demander avec raison : comment l’intégrer dans la vie de tous les jours ? Et surtout, quelle utilité ?

Parmi les perceptions évoquées, on retiendra : les sensations corporelles, les impressions psychiques, les émotions.

5.4.2.1. Les sensations corporelles

Le corps possède sa propre intelligence, fruit de millions d’années d’évolution. Il gère ainsi une myriade d’opérations qui, pour la plupart, se déroulent sans intervention consciente, et sans perceptions particulières.

Mais de temps à autre, il envoie des signaux : pour indiquer un problème, une agression externe pouvant mettre en péril l’intégrité physique.

Cette sensation est bien définie, on lui a donné un nom : la douleur.

Selon sa localisation, son intensité et sa durabilité, plusieurs attitudes sont possibles, mais la douleur signifie qu’il faut agir, provoquer une intervention consciente.

S’ensuit la gestion de la  douleur :

- Consulter un médecin pour en connaître la cause, s’informer sur sa persistance dans la durée.

- Prendre un analgésique, faire un travail sur soi et en supporter les élancements.

L’intervention de l’ego :

- On quitte ici le domaine de la douleur (qui intéresse le corps) pour aborder celui de la souffrance (qui concerne le mental).

- L’ego va donc puiser dans le mental toutes les ressources disponibles afin de disserter sur le sujet : « Moi et la douleur » : pourquoi cela m’arrive-t-il à moi ? Je fais pourtant attention ! Et untel, il fait bien moins attention à sa santé que moi, et il n’a rien !...

La conscience qui perçoit :

Pour elle, la douleur est une information comme une autre, ni plus ni moins. Mais l’on s’en doute, cela suscite un questionnement.

- Peut-on se maintenir à ce niveau ? 

- Comment procéder ? 

- Qu’est-ce que cela nous apporte ? 

Ce questionnement bien légitime sera détaillé avec des réponses appropriées au chapitre 5.4.3. après l’examen complet des différentes perceptions.

5.4.2.2. Les émotions

C’est la clé de voûte du changement de niveau de conscience. Bien comprises, c’est-à-dire convenablement « transmutées », elles ouvrent une voie royale pour s’installer et agir à partir de la conscience qui perçoit.

Il convient donc de les étudier avec minutie.

a) Apparition des émotions

Il y a 65 millions d’années, après la disparition des dinosaures, les mammifères qui cohabitaient avec l’espèce dominante, mais à l’abri dans les galeries souterraines de leur terrier, purent s’établir à la surface du globe.

Disposant de ressources et d’espaces nouveaux, ils vécurent une évolution de leur cerveau, l’éclosion de la partie limbique, renommée mammalienne (le cerveau spécifique à tous les mammifères).

Cette mutation s’accompagna de deux aptitudes essentielles : le lien affectif entre la femelle et sa progéniture, la capacité d’apprendre de ses erreurs.

Avec ce lien affectif, les émotions faisaient leur apparition dans la grande chaîne évolutive du vivant.

b) Emotions et intellect

En tant que mammifère, l’être humain est doté du cerveau mammalien, et donc de la capacité à vivre des émotions.

D’apparition beaucoup plus récente dans l’évolution de son cerveau, le cortex et le néocortex participeront au développement de l’intelligence.

L’évolution des sociétés a développé et amplifié les formes de divertissements offertes aux êtres humains. Cela s’est corrélé avec l’accroissement des désirs, donc des émotions.

L’intellect s’est associé aux émotions pour en diversifier les expressions.

Puis le modèle sociétal s’est focalisé sur la consommation, usant de tous les outils du marketing pour inciter les personnes à se livrer sans retenue au consumérisme. Pour ce faire, la publicité use et abuse de références émotionnelles.

C’est un fait avéré que l’on ne peut faire appel à la raison pour tenter de convaincre une foule. On peut d’ailleurs qualifier une foule comme une entité dont l’émotionnel est partout et l’intelligence nulle part.

Ainsi, lorsqu’un conflit s’instaure entre l’émotionnel et l’intellect, le dénouement survient bien souvent au détriment de ce dernier.

Plus encore, d’allier, l’intellect se plie au service des émotions.

C’est ainsi que le recours au langage émotionnel envahit progressivement de nombreux espaces lorsqu’il s’agit de convaincre un grand nombre de personnes, notamment dans la sphère politique.

c) La perception émotionnelle

Elle investit le corps, aussi bien que le psychisme.

Un exemple : le sentiment amoureux

- Lorsque l’on aperçoit l’être aimé, on peut ressentir : des palpitations cardiaques, des frissons...

- Le mental n’est pas en reste : de la sensation d’être pétrifié à l’exaltation, une palette d’impressions psychiques s’offre aux amoureux.

d) L’ego et la conscience émotionnelle

Les émotions sont des postulantes de choix dans le déclenchement du mécanisme de l’ego.

Cela découle des trois éléments cumulatifs suivants :

- La perception la plus puissante après les besoins vitaux (soif, faim...) [les émotions recherchées peuvent même concurrencer hardiment les besoins vitaux et les surpasser : certains cas d’addiction aux jeux vidéo se poursuivent malgré les signaux émanant du cerveau reptilien].

- Le ressenti au niveau corporel.

- La perception psychique.

L’ensemble procure une excitation immédiatement reconnaissable, dont l’ego s’empare facilement car cela entre naturellement en résonance avec la personnalité : on s’identifie aisément avec les émotions, comme l’on peut être reconnu à travers elles.

e) Transformer les émotions

Revenons sur ce qui a été mentionné au début de ce chapitre sur les émotions.

Les émotions, par la puissance psychique qu’elles génèrent, sont à même de déstabiliser l’équilibre de la conscience, de la faire basculer d’un niveau vers un autre, beaucoup moins ancré.

C’est donc en gérant convenablement les émotions que l’on pourrait envisager d’installer la conscience dans cet état de perception non affectée.

Que signifie « gérer convenablement » ses émotions ? Doit-on les faire disparaître ? Est-ce possible ? Cela ne conduit-il pas irrémédiablement à « endosser » la personnalité d’un monstre froid ?

Beaucoup de questions et une touche appuyée d’inquiétude.

1) Des générations de servitudes

La conscience émotionnelle est très puissante, de 65 millions d’années d’âge, elle surpasse le cortex ne comptant que 3,5 millions d’années à son actif.

Par ailleurs, les émotions tiennent une place prépondérante dans nos existences : elles « évaluent » notre bonheur ou notre malheur, donnent des indices forts d’intérêt aux personnes aimées.

Nous sommes éduqués, conditionnés ainsi depuis des générations.

Vouloir s’extraire du joug de la dualité, c’est vécu comme un renoncement aux émotions, et donc de se considérer et passer pour un monstre froid auprès des personnes que nous estimons, que nous aimons.

2) Une autre façon d’être

Tout simplement, remplacer les émotions par la sensibilité.

Mais est-ce si simple ?

3) Un exemple pour comprendre

Deux personnes apprécient grandement de se laisser porter par les vagues.

Durant un séjour en bord de mer, elles vont pouvoir s’adonner à leur passion commune.

La première est avide d’émotions, tandis que la seconde y substitue la sensibilité.

Appelons « E » la première personne, et « S » la seconde ; voyons comment chacune aborde cette activité ludique.

- « E » observe les vagues qui se succèdent et viennent mourir sur le rivage. Elle en repère une, au loin, plus haute et plus vaste que les autres. Elle se précipite à sa rencontre, savourant par avance ce duo bouillonnant. Une fois en prise avec le rouleau, plus rien d’autre ne compte que l’émotion ressentie, arrachant des cris de jubilation !

- « S » aborde l’observation et la sélection d’une vague de la même façon. Une fois portée par elle, une seule pensée se manifeste, faire un avec cette enceinte d’eau, vivre avec la plus haute sensibilité les sensations éprouvées.

5.4.2.3. Les autres perceptions

Il s’agit des sensations psychiques autres qu’émotionnelles, et l’activité de l’intellect.

Ce qui a été mentionné pour les douleurs physiques et les émotions suffit amplement pour ce type de perceptions.

En effet, de par l’intensité ressentie en subissant une douleur physique ou en vivant des émotions, ce qui permettrait de se maintenir malgré tout dans la conscience qui perçoit conviendrait aisément aux autres perceptions.

5.4.3. Une aide précieuse

Intuitivement, on appréhende aisément qu’entre : la conscience qui perçoit, le mental et l’ego, l’équilibre s’inscrit naturellement dans le premier état : la conscience qui perçoit.

Mais l’on comprend aussi facilement qu’atteindre cet état, et plus encore d’y demeurer, relève d’un défi constant.

Alors, doit-on y renoncer, poursuivre son chemin comme avant, et n’y voir qu’un beau rêve vaguement entrevu ?

La difficulté s’inscrit souvent davantage dans le pressentiment, dans l’anticipation d’une entreprise nouvelle que dans l’action elle-même.

Il n’est pas question ici de contourner l’obstacle ou d’en affaiblir les difficultés, mais d’en proposer une approche rationnelle par l’analyse objective de résistances rencontrées et l’explication claire des moyens pour y faire face.

5.4.3.1. Les difficultés rencontrées

Elles émanent tout d’abord du mental et de l’ego, et tendent à rompre l’équilibre lorsque l’individu souhaite se maintenir et agir à partir de la conscience qui perçoit.

En effet, il ne peut empêcher : 

- Toutes les perceptions du mental (sensations corporelles et psychiques, émotions, activités de l’intellect), ainsi que la mémoire.

- l’expression de l’ego qui s’empare avec aisance de toutes ces informations.

Il faut s’y résigner...Les mots ont un sens, s’y adapter serait plus conforme à la démarche que l’on souhaite entreprendre, parce que révélant une neutralité bienveillante !

Donc, on s’adapte au fonctionnement organique du cerveau : tant que celui-ci agit, il alimente le mental et son contenu, maintient l’ego dans son rôle.

Mais il ne faudrait pas négliger les contraintes externes, du simple fait que la conscience est plongée dans un milieu pour le moins hostile, et souvent incompatible : le modèle sociétal.

Et parmi les ramifications qui organisent ce modèle, la première d’entre elles, la famille, peut s’opposer frontalement lorsqu’elle décèle que l’un de ses membres choisit la liberté de conscience à la servitude sociale. 

5.4.3.2. Le recours à l’attention

L’attention est une capacité de la conscience. Inscrite en elle, elle en modifie l’expression et le niveau lorsqu’on l’exerce.

Par ses effets, elle transfère spontanément dans l’état de la conscience qui perçoit. Que demander de plus ! Principalement deux choses : comment être attentif, et surtout, de bien distinguer l’attention de la concentration.

a) Une mise au point nécessaire

Si les mots ont un sens, et il est bien de s’y référer afin de s’exprimer clairement et susciter une compréhension optimum des interlocuteurs, il est parfois nécessaire d’apporter des compléments d’information lorsque les définitions proposées par les ouvrages de référence ne correspondent pas du tout aux notions que l’on souhaite diffuser.

C’est justement le cas lorsque l’on s’attache au concept de l’attention, et qu’il faille le distinguer radicalement de la concentration.

En effet, voyons d’abord les définitions proposées par des ouvrages de référence pour ces deux termes :

- Attention : « Capacité de concentrer volontairement son esprit sur un objet déterminé ; Tension de l'esprit vers un objet à l'exclusion de tout autre. »

- Concentration : « Action de concentrer, fait de se rassembler, de se réunir ; état de ce qui est ainsi réuni »

Deux éléments en découlent : forte similarité entre les deux définitions qui ne permettent pas de différencier ces états ; insistance sur la concentration et la tension.

Or, lorsqu’il s’agit des états de conscience manifestés, perçus, ainsi que de leurs effets respectifs, « Attention » et « Concentration » diffèrent totalement.

Oublions donc ici la rhétorique et les dictionnaires pour s’appliquer à la perception, aux ressentis et aux effets de ces deux manières d’être, procurées par l’attention et la concentration.

b) Etre attentif

Etre attentif, c’est comme « poser un regard au fil de l’eau » sur le monde ; porter par le « courant », on observe les paysages qui se succèdent. 

On accueille simplement les informations qui se présentent au mental : que la source soit externe (informations sensorielles) ou interne (pensées).

L’énergie psychique dépensée est minimale car l’attention emplit le champ du mental, rendant très difficile l’intrusion des pensées parasites.

Qu’est-ce qu’une pensée parasite ? Toute pensée qui se présente au mental sans y avoir été invitée !

Il ne faudrait donc pas assimiler le qualificatif de « parasite » avec le côté négatif ; une pensée « positive » faisant intrusion dans l’espace mental mérite également l’appellation de « parasite ».

L’attention place les excès de la conscience ordinaire (émotionnel et intellect) en retrait : pour la partie émotionnelle, cela se comprend aisément – les émotions incontrôlées -, quant à l’intellect, il s’agit de l’hypermentalisation créant des scénarios à profusion.

C’est de cette façon qu’elle place et maintient la personne dans la conscience qui observe.

c) La concentration

La concentration nécessite un effort constant car une lutte s’engage pour stabiliser la pensée sur l’objet de la concentration, et ne pas se laisser distraire par les autres pensées intrusives. C’est pour cela que la concentration entraine rapidement une fatigue psychique.

Par ailleurs, la concentration n’écarte pas la conscience ordinaire avec son cortège de désirs et d’injonctions.

d) Deux exemples

Ces deux exemples vont permettre de distinguer les postures attentives et concentrées dans des situations faisant intervenir principalement : les émotions (Cas n° 1), et la réflexion (Cas n° 2).

1) Cas n° 1 : le promeneur distrait

Une personne se promène dans la rue. Face à elle, et dans son alignement, une autre personne se dirige vers elle. Des écouteurs sur les oreilles, occupée à regarder une tablette connectée, elle ne l’a pas aperçue.

Pour éviter que les deux personnes ne se heurtent frontalement, au moins l’une d’entre elles devra dévier sa trajectoire.

- La personne qui se promène est concentrée :

* Elle a bien compris, observé et intégré la situation.

* Elle va modifier sa trajectoire pour ne pas heurter son vis-à-vis.

* Mais elle ne manquera pas d’adresser des reproches, en pensées ou en paroles, à la personne distraite si son caractère l’incline à un tel comportement.

- La personne qui se promène est attentive :

* Elle a bien compris, observé et intégré la situation.

* Elle va modifier sa trajectoire pour ne pas heurter son vis-à-vis.

* Sa conduite, dictée par les effets de l’attention sur le mental est naturelle, l’incitant à s’adapter spontanément aux situations rencontrées, sans l’expression d’un jugement quelconque.

2) Cas n° 2 : le sniper 

Un tireur isolé est positionné dans une zone de conflit armée.

Bien installé pour s’assurer un certain confort dans l’attente, à l’abri des regards, il attend patiemment que des cibles humaines se présentent dans son objectif.

Il sait ce qu’il doit faire : abattre sans états d’âme l’ennemi qui lui a été désigné par le commandement dont il dépend.

Il est bien concentré sur son but, mais n’est pas attentif.

Qu’est-ce qui indique ce défaut d’attention ?

L’attention place en retrait la conscience ordinaire, cette partie directement associée au modèle sociétal.

Une personne attentive se positionne naturellement au niveau de la conscience en tant que telle, non affectée par des choix inhérents aux aléas du moment et aux conflits éventuels.

Il y a la conscience, et les expériences de conscience : la première unit tous les êtres en tant que conscience, les secondes les séparent et les opposent, éventuellement jusqu’à la scission suprême : le meurtre.

e) Questions-réponses

Certains effets de l’attention peuvent laisser perplexes, et pouvoir la distinguer pratiquement de la concentration semble relever d’une prouesse.

Examinons cela pas-à-pas.

1) Ne pas distinguer les pensées parasites positives ou négatives

Si, pour la conscience qui observe, il n’y a pas de différence entre des pensées, paroles, actions, qu’elles soient positives ou négatives, le choix est toujours possible une fois que l’élément concerné intègre le mental. 

Cela n’a rien à voir avec la réaction égotique. C’est le rôle de l’attention d’empêcher cette manifestation égotique, sans soustraire la réflexion et le discernement, bien au contraire !

2) Devenir un monstre froid

En cultivant l’attention au quotidien, reléguant ainsi de plus en plus, et donc de mieux en mieux les productions émotionnelles, ne risque-t-on pas de devenir un monstre froid dans nos relations envers autrui, et notamment avec les personnes que l’on aime ?

Les sentiments que l’on éprouve pour d’autres personnes sont tellement liés aux émotions que l’on ressent, même physiquement, qu’ils nous semblent inséparables à jamais.

En fait, il n’en est rien, ce n’est que le fruit d’un conditionnement hérité et renforcé au fil des générations successives qui nous ont précédées.

L’émotion n’est rien, la sensibilité est tout !

Comment va procéder l’attention face aux émotions ressenties, incluant celles dédiées aux êtres chers ?

- Elles vont se dissiper progressivement, emportant avec elles les ressentis physiques et les impressions psychiques.

- Les « vagues » émotionnelles ne disparaissent jamais complètement, fonctionnement du cerveau oblige, mais ne subsisteront que d’infimes « vaguelettes » sans conséquence, ou facilement écartées.

Et qu’advient-il des relations privilégiées avec les personnes aimées ?

- La sensibilité va progressivement se substituer aux émotions qui rappelons-le, c’est très important, véhiculent essentiellement des ressentis, mais ne se confondent pas avec le sentiment réel unissant les êtres.

- La sensibilité porte naturellement à la compréhension et la compassion. L’observation sensible écarte les perceptions qui parasitent le mental, notamment la sensiblerie qui tend à s’incruster avec force dans le cadre des relations sentimentales.

3) La sensibilité dans les relations affectives

Comme le sujet est d’importance, voyons concrètement ce qu’il est possible d’envisager.

Peut-on appliquer ce comportement aux personnes avec lesquelles nous sommes liés sentimentalement ?

- La véritable question est : comment la personne aimée réagira à cette absence apparente d’émotions ?

- En effet, les émotions sont des signaux puissants que l’on émet, et surtout que l’on recherche, dans une relation sentimentale. Ne pas les percevoir peut conduire à la rupture.

- Que faire ?

- Etre pédagogue, expliquer le plus clairement possible sa manière d’être à la personne aimée.

Les émotions ne sont que l’expression d’une excitation née dans un cerveau vieux de 65 millions d’années, pas la réalité de l’affection véritable.

5.4.3.3. La respiration consciente

a) La difficulté à demeurer attentif

Se concentrer nécessite un support, un point de concentration vers lequel on ramène constamment le mental lorsqu’il s’échappe.

Or, l’attention se distingue de la concentration par l’absence de focalisation. C’est un art qui se pratique sans effort.

Mais être simplement attentif se heurte rapidement à la distraction que procurent notamment les pensées parasites. Il y a certes bien d’autres éléments perturbateurs susceptibles de dévier l’attention, mais il importe de s’attarder quelques instants sur les pensées parasites qui semblent s’intensifier rapidement dès lors que l’on s’emploie à demeurer attentif.

b) Cerveau et zone de confort

Le cerveau apprend à discerner les zones de confort de son hôte pour les entretenir et les maintenir.

Une zone de confort n’est pas objective par nature car il n’existe pas de cerveau identique, chacun étant modelé par les habitudes de vie de la personne.

Mais il y a des constantes. Sollicités de toutes parts par l’afflux d’informations qui se présentent, les humains développent une multitude de pensées qui se manifestent spontanément dans l’espace mental.

Comme les techniques d’apaisement du mental ne font pas partie des enseignements de base que l’on reçoit durant son éducation, qu’elles nécessitent une recherche et un investissement personnel, la saturation mentale par les pensées parasites devient rapidement un objectif cérébral pour élaborer une zone de confort les intégrant.

Dans ces conditions, l’application à rester attentif s’oppose à cette zone de confort induite.

Au début, les effets de l’attention vont assez rapidement disperser l’afflux de pensées parasites, plaçant en retrait la conscience ordinaire qui les engendre.

C’est à ce moment que le cerveau intervient contre notre volonté, considérant qu’il s’agit d’une entrave à cette zone de confort qu’il a « patiemment » créée, et qui fait la part belle aux pensées parasites. 

c) Le recours à la plasticité cérébrale

Mais le cerveau évolue au gré des informations qu’il assimile, et surtout par le biais des apprentissages : c’est la plasticité cérébrale.

Utilisant cette transformation libératrice, il convient de ne pas se décourager et d’insister en faisant de l’attention une pratique quotidienne et régulière.

Progressivement le cerveau substituera cette nouvelle manière d’être à la zone de confort initiale où les pensées parasites dominaient.

d) La respiration consciente

1) Respirer consciemment

La respiration est une fonction qui peut être accomplie inconsciemment ou consciemment.

Le plus souvent, elle relève d’un mécanisme réalisé inconsciemment. C’est d’ailleurs une sauvegarde pour permettre le sommeil et les états d’inconscience.

Mais il est possible de prendre le contrôle de la  ventilation pulmonaire.

De nombreux effets bénéfiques en résultent pour l’organisme et le psychisme. Une description de ceux-ci a été présentée (Un dialogue entre amis : chapitre 3.3.2.), on n’y reviendra pas ici, où il est question du lien unissant l’attention et la respiration consciente.

Comment respirer consciemment ? Rien de plus simple, mais il importe de respecter quelques règles afin d’optimiser au mieux cette fonction et d’en faire le support idéal de l’attention :

- Deux phases successives : inspiration, expiration.

- Inspiration : inspirer consciemment par le nez, de façon fluide et constante, jusqu’à cessation naturelle du mouvement par insuffisance de la force d’expiration.

- Expiration : expirer consciemment par le nez, de façon fluide et constante, jusqu’à cessation naturelle du mouvement par insuffisance de la force d’expiration.

- Trois éléments à respecter : la respiration est silencieuse ; le passage d’un mouvement à l’autre - inspiration, expiration - se fait naturellement ; on peut maintenir cette respiration consciente aussi longtemps qu’on le souhaite, et sans fatigue (ce n’est donc pas une respiration profonde et forcée).

- Points importants : la respiration peut être interrompue par des soupirs ; si l’on ressent le besoin d’insérer une pause entre les deux mouvements : rétention poumons pleins - après l’inspiration -, ou poumons vides - suivant l’expiration -, il convient de le faire, car c’est le corps qui décide de l’optimisation du mouvement pour son bien-être.

2) Respiration consciente et attention 

Il suffit maintenant de lier la respiration consciente à l’attention.

Le but étant d’être attentif naturellement dans les différentes situations que l’existence offre au quotidien.

Au début, cela n’est pas facile :

- Confusion entre attention et concentration.

- Pensées parasites.

- Distraction...

Il faut donc être vigilant. Cela doit s’exercer chaque fois que l’on passe de l’attention à l’inattention.

Mais pour maintenir l’attention au départ, il est bien de recourir à la respiration consciente. En effet, la respiration est présente en continu, on peut donc se caler sur elle à tout moment en l’exprimant consciemment.

L’attention a été présentée comme le fait de : 

- « poser un regard au fil de l’eau sur le monde ».

- « d’accueillir simplement les informations qui se présentent au mental ».

On doit donc aborder la respiration consciente de la même façon. Un peu comme un équilibriste qui avance sur son fil en contemplant le paysage, le but étant de suivre la respiration juste ce qu’il faut pour la rendre consciente, tout en restant à l’écoute des différentes perceptions qui s’offrent à soi.

Une seule manière d’y parvenir : la pratique !

5.5. Les entraves au choix de la conscience

Voilà, on a décidé de faire le choix de la conscience !...

Mais la notion même de choix implique qu’il n’en est pas ainsi naturellement. Si opter parmi une sélection diverse peut s’avérer aisé ou sans contrainte ultérieure, il n’en est pas ainsi lorsque l’on choisit la conscience et son évolution, plutôt que cette même conscience inféodée au modèle sociétal. De plus, il faut compter avec les résistances internes liées aux conditionnements socioculturels transmis de génération en génération.

5.5.1. La résistance externe : le modèle sociétal

Si l’évolution de la conscience mène à la compréhension et à la compassion, on comprend aisément le fossé qui sépare actuellement ce cheminement du modèle sociétal avec son idéologie dominante (la mondialisation) et ses différents systèmes oppressifs imbriqués (matérialisme, structures pyramidales, oligarchie, asservissement...).

Vu de l’extérieur, faire de choix de la conscience c’est s’opposer frontalement à ce modèle. Il n’y a pas d’échappatoire, et cela concerne toute l’existence, du moins tant que ce modèle perdurera.

Comme si cela ne suffisait pas, d’autres contraintes se surajoutent, et non des moindres car elles proviennent souvent de relations sociales très proches : parents, conjoint, amis.

En effet l’incompréhension perçue par les personnes adoptant le modèle ambiant est proportionnelle à la proximité relationnelle entretenue avec celles qui font le choix de la conscience.

Ces dernières doivent donc être suffisamment déterminées pour ne pas fléchir sur cette voie exigeante.

Vu de l’intérieur, ce conflit n’en est pas un dès l’instant où les personnes s’ancrent suffisamment dans une posture attentive.

5.5.2. La résistance interne : le fonctionnement du cerveau

Depuis Cro-Magnon, le cerveau n’a pas évolué fondamentalement. Si l’intellect s’est bien développé, croissant en capacité, est à même de transformer le monde et son environnement, la partie émotionnelle a conservé sa primauté, son ascendant lors d’un conflit entre émotion et raison.

Ce sont des informations primordiales qu’il faut garder à l’esprit : par son histoire et son fonctionnement, le cerveau est d’abord un obstacle lorsque l’on fait le choix de la conscience, qu’on refuse de l’inféoder au modèle sociétal.

Mais plus important, il devient un allié avec cette nouvelle façon d’être que l’on installe chaque jour, qui devient la référence, élabore une nouvelle zone de confort.

5.6. La conscience ou l’évolution personnelle

De l’apparition de la vie à l’expression du vivant incluant les êtres humains, une progression accompagnée par la théorie de l’évolution.

Cette chaîne évolutive a nécessité l’apport de deux éléments incontournables : le temps et la multitude pour chaque espèce concernée.

Les processus de transformation et de mutation s’inscrivent donc dans la durée et n’aboutissent que s’il y a une population suffisante.

Inutile d’envisager une évolution physiologique personnelle s’insérant dans une seule existence.

Mais qu’en est-il de la conscience ?

C’est le véhicule privilégié pour engager une évolution qui ne peut être que personnelle !

5.6.1. Quelques pistes

Il ne s’agit pas de vivre intensément.

Ce type d’existence, comme on le conçoit, et comme il est perçu, adhère fortement au modèle sociétal : par un suivisme inconditionnel, ou animé par une rébellion obstinée. Soit en sacrifiant au principe d’action et de réaction.

La conscience, c’est soi !

Ce truisme, cette vérité évidente, elle le devient lorsque l’on pose un regard intérieur sur son existence.

Un regard doux et paisible, mais sans concessions.

5.6.2. Biologie et conscience

Lorsque l’on évoque l’évolution, le qualificatif de darwinien s’impose presque immédiatement. Et la conséquence en est l’impact de l’environnement dictant les conditions de cette évolution, et qui aboutissent à la sélection naturelle parmi les espèces concernées.

Ici, le milieu est tout, il impose ses conditions.

Cela concerne l’être biologique que l’on est.

Rien de tel s’agissant de l’évolution de la conscience.

5.6.3. Le renouvellement permanent 

Les conditions de l’existence peuvent susciter l’envie d’évoluer en conscience, mais à l’origine demeure la décision individuelle, intime ; elle est soutenue par deux piliers : le libre arbitre et la volonté.

Une façon de s’engager dans ce processus évolutif de la conscience consiste, par l’attention, d’agir à partir de la conscience qui observe.

Alors, la transformation est immédiate. Elle se maintient tant que l’attitude d’observance subsiste, et se retrouve à chaque recentrage de la conscience.

Le renouvellement est permanent, non pas à la façon d’une personne qui serait en quête de nouveauté, avide d’expériences inédites, dont les racines puisent et s’alimentent toujours de substances mentales, mais parce que cela s’appuie sur l’attention et dissipe toutes velléités du mental. Alors le chemin emprunté, spécifique à chacun, reste neuf d’instant en instant.

5.6.4. L’action au-delà de la veille 

On vit trois états distincts et caractéristiques : la veille, le rêve, le sommeil profond.

Dans les deux premiers, l’ego est présent, le rêveur intègre sa personnalité.

Si, au-delà de la veille, il n’est pas envisageable de demeurer conscient (on exclut ici les rêves lucides et les états particuliers d’absorption que les traditions spirituelles ont largement évoqués sous diverses appellations : samadhi, nirvana, satori...En effet, ce descriptif s’adresse avant tout aux personnes « ordinaires », ignorantes de ce type d’expériences psychiques), il est possible d’influencer ou d’approcher les deux autres états par une attitude appropriée durant la veille.

Le cerveau enregistre toutes les perceptions survenant durant la veille, même celles qui relèvent de l’inconscient.

Mais il doit faire le tri. A cette fin il utilise le sommeil, et notamment la production onirique pour tout classer, mémoriser ce qui doit l’être, et rejeter le reste.

Durant le sommeil profond, la conscience n’est pas active, on perd la notion d’identité, et donc d’ego.

En étant attentif durant la veille, on évite la dispersion, la confusion, des états où les perceptions non contrôlées laissent filtrer un maximum d’informations. On réduit ainsi le foisonnement de l’activité onirique, la plus énergivore du cerveau.

De plus, l’attention, contrairement à la concentration, installe une relaxation naturelle, non imposée ; il en résulte une réduction de l’amplitude des ondes cérébrales qui peut atteindre celles du sommeil profond.

5.6.5. Etre simplement conscient 

Abordant la conscience et son évolution, il est tentant d’envisager et d’intégrer des notions de spiritualités, qui régissent son destin au-delà de l’existence.

Un chapitre entier a été consacré à ce sujet, les personnes intéressées par cette thématique peuvent s’y reporter.

Etre simplement conscient, c’est le socle, la base de l’attitude appropriée pour vivre l’existence présente.

En effet, si la conscience présente diverses facettes (Observatrice, mental, ego) incluant la dimension spirituelle, elle redevient unitaire lorsqu’on l’aborde par son aspect témoin.

6. RÉSUMÉ

- La conscience est le préalable.

- Le modèle sociétal, conséquence de la sédentarisation de l’espèce humaine, émane de la conscience.

- Si la conscience évolue, le modèle évolue.

- Jusqu’à présent, le modèle sociétal repose sur une hiérarchie pyramidale, avec abandon de souveraineté de la base à l’égard de l’élite dirigeante.

- Le dogme du modèle sociétal repose sur l’affirmation de soi.

- Cette affirmation de soi s’exerce dans un cadre matérialiste, elle s’incarne par les possessions et la capacité de consommer.

- Ce modèle économique se déploie dans un monde aux places et aux ressources limitées.

- Les conséquences sur la population mondiale : inégalités, misère, violences.

- L’être humain est une conscience incarnée dans un corps physique.

- Le corps physique a des besoins fondamentaux : respirer, boire, manger, se vêtir et se loger.

- Lorsque ces besoins sont satisfaits juste ce qui est nécessaire, l’excédent est vécu dans la conscience. 

- Il est possible de faire le choix de la conscience et de son évolution :

* Cela dépend de deux critères : libre arbitre et volonté.

* Vivre dans sa conscience nécessite de « l’aménager » pour la rendre confortable.

* Il faut donc la connaître.

- Les trois aspects de la conscience :

* La conscience qui observe :

** Elle voit passer, avec neutralité, tous les événements pouvant survenir dans une existence.

** Elle est tel un écran de cinéma sur lequel on projette différentes catégories de films (comédie, drame, fantastique...), celui-ci n’est pas affecté par la nature de la vidéo.

* Le mental :

** Il contient toutes les sensations, les impressions et les expériences vécues de l’existence, qu’elles soient physiques ou psychiques.

** C’est donc la mémoire de l’existence.

* L’ego :

** C’est l’expression de la personnalité.

** Il saisit les contenus du mental pour s’identifier à eux ; qu’ils soient externes (tous les événements relationnels), ou internes (interaction avec les pensées).

** Il occupe un rôle crucial, décidant de l’impact des perceptions logées dans le mental.

- Agir à partir de la conscience qui observe :

* Est-ce plausible ? Voyons deux exemples :

* Une douleur se manifeste :

** Cette information se présente à la conscience qui observe.

** Puis l’événement est capté par le mental : le ressenti (la réponse du réseau nerveux) est bien réel, impossible d’y échapper ; une décision est prise (tenter de calmer cette douleur par différents moyens, consulter un médecin...).

** Enfin, l’ego s’en empare : pourquoi cela m’arrive-t-il ? Qu’ai-je bien pu faire pour mériter cela ?

** Nous sommes des êtres sensibles, le corps est autonome et dispose de différents signaux pour manifester un problème, la douleur en est un très puissant. Donc, inutile d’envisager la suppression de ce symptôme.

** Mais la saisit par l’ego de cette manifestation corporelle n’apporte aucune information supplémentaire susceptible de résoudre le problème qui se pose ; elle ne fait que l’amplifier en ajoutant une dimension psychique.

** Se maintenir au niveau de la conscience qui observe permet : de conserver les idées claires et d’agir au mieux pour solutionner l’incident ; de réduire les tensions musculaires par le calme induit, et peut-être diminuer ainsi l’intensité de la douleur ; d’empêcher la manifestation égotique et son cortège de complications psychiques.

* Faire face à une émotion vive :

** Cette information se présente à la conscience qui observe.

** Puis l’événement est capté par le mental : qu’elle soit positive ou négative, l’émotion perçue affecte le corps et le mental.

** Par cette double implication (corps, mental), l’ego s’identifie rapidement au ressenti émotionnel, facilitant grandement l’enregistrement, le maintien et le rappel mémoriel.

** Un travail personnel peut là aussi être engagé pour demeurer dans la conscience qui observe.

- L’attention : une façon naturelle d’agir à partir de la conscience qui observe

* Distinguer l’attention de la concentration :

** Etre attentif : c’est accueillir simplement, sans jugement, toutes les informations qui se présentent au mental, que la source soit externe (perceptions, sensations) ou interne (pensées). 

Il n’y a pas d’effort particulier pour maintenir l’attention.

** Etre concentré : cela suppose une sélection préalable, et donc de stabiliser la pensée sur l’objet de la concentration.

Il y a donc une tension permanente pour conserver la concentration.

* Les effets de l’attention :

** La conscience ordinaire : on définit ainsi la partie de la conscience qui gère les émotions et l’intellect.

** L’attention place les excès de la conscience ordinaire en retrait : les émotions incontrôlées et l’hypermentalisation (création des scénarios à profusion).

** L’attention maintient ainsi la personne dans une posture observatrice.

- La respiration consciente : une aide pour être attentif

* Respirer consciemment :

** La respiration est une fonction qui s’exerce inconsciemment (le plus souvent) ou consciemment.

** Méthodologie :

*** Inspiration : inspirer consciemment par le nez, de façon fluide et constante, jusqu’à cessation naturelle du mouvement par insuffisance de la force d’expiration.

*** Expiration : expirer consciemment par le nez, de façon fluide et constante, jusqu’à cessation naturelle du mouvement par insuffisance de la force d’expiration.

*** Trois éléments à respecter : la respiration est silencieuse ; le passage d’un mouvement à l’autre - inspiration, expiration - se fait naturellement ; on peut maintenir cette respiration consciente aussi longtemps qu’on le souhaite, et sans fatigue (ce n’est donc pas une respiration profonde et forcée).

*** Points importants : la respiration peut être interrompue par des soupirs ; si l’on ressent le besoin d’insérer une pause entre les deux mouvements : rétention poumons pleins - après l’inspiration -, ou poumons vides - suivant l’expiration -, il convient de le faire, car c’est le corps qui décide de l’optimisation du mouvement pour son bien-être.

* Respiration consciente et attention :

** L’idéal : être vigilant. Cela doit s’exercer chaque fois que l’on passe de l’attention à l’inattention afin de retrouver cet état initial.

** Mais cela est difficile au début : pensées parasites, distraction, confusion entre attention et concentration.

** La respiration est présente en continu, on peut ainsi se caler sur elle.

** On peut aborder la respiration consciente comme l’attention : la suivre juste ce qu’il faut pour la rendre consciente, tout en restant à l’écoute des différentes perceptions qui s’offrent à soi.

- Les obstacles au choix de la conscience :

* Faire le choix de la conscience, c’est revenir au fondamental de l’être, mais de nombreux obstacles surgissent lorsqu’on entreprend cette quête.

* Le modèle sociétal : 

** Repose sur l’affirmation de soi, et génère donc une forme d’opposition.

** C’est à l’encontre du choix de la conscience, recourant à la connaissance de soi, et fondé sur l’unicité de cette conscience.

* Les proches : 

** La famille et les amis, ils sont comme des cellules composant le corps social élaboré par le modèle sociétal.

** Conditionnés par ce modèle, ils acceptent mal l’itinéraire emprunté par l’un des leurs, cheminant sur la voie de la conscience.

* Soi-même : l’on devient souvent son propre opposant à ce changement radical :

** Influence des proches, de l’environnement social.

** Le fonctionnement du cerveau : façonné, modelé par le modèle sociétal dans lequel les personnes sont incluses, et qui s’oppose frontalement au choix de la conscience, il déploie des stratagèmes de résistance.

* Le syndrome du monstre froid : 

** Les émotions constituent un obstacle majeur au choix de la conscience, notamment lorsque l’on souhaite se maintenir dans la posture d’observance.

** Or le vécu émotionnel est souvent privilégié dans les relations sociales, vouloir le bannir, c’est passer pour un monstre froid. Existe-t-il une alternative ?

** Il convient de substituer la sensibilité aux émotions. La véritable sensibilité, et non pas la sensiblerie, conjure tous les affects drainés par la charge émotionnelle ; portant l’attention au plus haut degré, elle déploie naturellement un état abouti de compréhension du vécu dénué de jugement.

- Les soutiens :

* Faire le choix de la conscience reste un choix personnel. Cette alternative produira une transformation profonde du psychisme.

* Le changement induit est la réponse aux obstacles cultivés et nourris par le modèle sociétal. 

* Ce n’est pas un état de satisfaction ou d’exaltation, mais une qualité d’être où il n’y a rien à retirer et rien à rajouter.

- L’évolution personnelle :

* Comme toutes les espèces, l’être humain évolue. Les fondements de ce processus sont décrits dans la théorie de l’évolution darwinienne.

* Cette transformation s’accomplit par l’action conjointe de l’environnement, d’une population et du temps. On ne saurait concevoir une transformation physiologique évolutive inscrite dans une seule existence.

* Il en est tout autrement pour la conscience, ce véhicule privilégié  dont l’évolution ne peut être que personnelle.

* Libre arbitre, volonté, faire le choix de la conscience, attention pour agir à partir du centre qui observe, tout cela prédispose à emprunter la voie évolutive de la conscience.

* On peut dès lors appliquer naturellement cette ligne directrice : « Comprendre, accepter, s’adapter, ne pas juger », et garder à l’esprit cet axiome : « Il n’existe aucune force dans l’univers qui peut faire que ce qui fut ne l’a jamais été, mais je peux changer à tout moment ».
















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire