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13/05/2012

17. Matérialisme, vous avez dit matérialisme ?

     Texte lu



     Bien sûr, car l’on ne saurait trouver un meilleur terme pour désigner le fondement de la société humaine, et au-delà même de cette organisation, la propre nature de l’être humain que les sciences s’emploient à décrire et connaître un peu mieux chaque jour.

     Et si l’on délaissait la matérialité dans son aspect le plus trivial : possession, cupidité, égoïsme, pour se concentrer sur ce que l’on observe en première instance : des êtres évoluant dans un monde tridimensionnel, tout comme eux, qui accomplissent le plus souvent des tâches matérielles. Certes, la pensée reste bien présente en amont, mais finira par céder la place en dernier ressort lorsque l’expression, l’échange, la communication interviennent : nous ne sommes pas de purs esprits !

     La pensée a été évoquée dans ce processus, affinons un peu sur ce sujet. A l’exception des actes réflexes, tous nos agissements émanent de la pensée, qu’elle soit consciente ou inconsciente. Cela constitue la base comportementale, ce qui s’observe au niveau unitaire,  à l’échelon de la personne.
     Mais l’on sait que les personnes, en tant que « cellules », forment un « corps social », et que celui-ci s’inscrit dans une société hiérarchisée dont les lois, règlements et coutumes définissent le cadre où elles évoluent. La mise en place des organisations peut être contrainte, orientée ou résulter d’un libre choix. Inutile de poursuivre dans cette voie, de s’interroger sur les forces et faiblesses des différents systèmes économiques et politiques, de chercher le plus adapté à l’épanouissement personnel et collectif, cela ne correspond nullement à la réflexion engagée. Il s’agit ici de cerner une notion particulière, le matérialisme, d’essayer d’en trouver les fondations et là, peut-être, de le considérer autrement.

     Reprenons l’analyse à partir de faits observés. Le modèle pyramidal inspire l’ensemble des structures humaines, qu’elles relèvent du social, de l’économique ou du politique et ce schéma est parfait pour véhiculer et enraciner des comportements souhaités. Par la suite, il convient de rechercher le média idéal pour diffuser les idées directrices ; si la peur et la contrainte ont pu faire la preuve de leur efficacité, on touche à la perfection lorsque la population s’y emploie de façon consentie, voire avec  zèle !
     Quelle est donc cette idée dominante que l’on décèle dans l’ensemble des projets sociétaux : la consommation. Dès lors tout doit être mis en oeuvre pour que, tel un ruissellement, le besoin de consommer irrigue copieusement l’espace mental des populations. Cette stratégie se trouve d’ailleurs confortée par la satisfaction sensorielle, et surtout entretenue par le désir émotionnel.

     Structures sociétales, actes de consommation, intervention des sens, plaisirs éprouvés...Aucun doute, nous sommes bien dans l’antre du matérialisme !
     Que dire de plus ?...Rien, mais de différent, peut-être...Derrière toute conduite matérialiste se profile un mode de pensée, aux origines souvent diverses (itinéraire personnel ou influence externe), mais émanant directement d’une certaine forme de conscience.
     Cette observation préfigure un premier pas, celui qui mènera à une ouverture d’esprit si la curiosité, l’intérêt, et la volonté s’en mêlent pour élargir la perspective. Ayant découvert la cause première de l’aliénation : la pensée qui, en s’amplifiant, peut devenir obsessionnelle, il faut agir au même niveau, assainir le champ où elle prospère.
     Pour cela, attention et respiration consciente révèleront que la reconquête de cet espace s’avèrera bien plus proche et accessible qu’il n’y paraissait, de ce que la pensée dominante laissait supposer.

     Ainsi, il ne faudrait pas parler de matérialisme, mais d’idéalisme, philosophie qui rapporte l’existence à la pensée. Idéalisme, et non pas spiritualisme, d’abord parce que la pensée (inconsciente, consciente, émotionnelle, intellectuelle) élabore le scénario de vie en amont, et qu’il y a de belles choses à faire, simplement, sans calcul, lorsque l’attention suscite naturellement la compréhension et la compassion.

     

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