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01/05/2012

29. Un dialogue intérieur

     Texte lu



     Voici exposé ici un dialogue imaginaire, mais livré dans son intégralité, entre une personne confiant ses désirs sans retenue, et sa petite voix intérieure.

- La personne : « Parfois, lorsque le mental n’est pas occupé, je ressens un certain trouble qui prend la forme d’interrogations diverses. »

- La petite voix : « Donc, durant ces moments furtifs, tu t’interroges ? »

- La personne : « Oui, et ce n’est pas facile ! »

- La petite voix : « En effet. L’idéal serait d’avoir l’esprit toujours affairé. »

- La personne : « Pas facile non plus ! »

 - La petite voix : « Pour le moins. Voyons, parle sans retenue, qu’est-ce que tu aurais envie de faire si tu pouvais obtenir ce que tu voulais ? »

- La personne : « Devenir riche et puissant pour profiter du système ! »

- La petite voix : « Système mis en place par la société, donc par ceux qui la dirigent actuellement. Et dans cette logique, asservir et profiter d’autrui ? »

- La personne : « Oui, c’est la conséquence dans une organisation aux ressources limitées et reposant sur le commerce. »

- La petite voix : « Bien, ceci étant dit, tu devras te préparer correctement pour réaliser ton ambition. Il faut être fort pour parvenir à cela et en jouir à loisir. Prends le temps qu’il faut et observe ce qui se passe en toi. »

     Un certain laps de temps s’écoule après l’initiation de ce dialogue intérieur.

- La petite voix : « Alors ? »

- La personne : « Je suis devenu puissant, je domine des millions de personnes, j’ai développé toute une stratégie pour cela, que c’est exaltant ! »

- La petite voix : « Je n’en doute pas. Réfléchi bien, passe tout en revue, n’oublie rien, alors ? »

- La personne : « La satisfaction, non, l’excitation est permanente !... »

- La petite voix : « Oui... »

- La personne : « ...Mais il convient d’être vigilant, de rester sur ses gardes, car cela attise beaucoup de convoitise et de jalousie, et dans ce milieu et ce contexte, difficile d’avoir une confiance absolue dans son entourage, même proche. »

- La petite voix : « Alors ? »

- La personne : « Le désir persiste, mais l’expérience m’incite à l’exprimer  différemment. »

- La petite voix : « De quelle façon ? »

- La personne : « En renonçant au pouvoir, à la contrainte permanente qu’il suppose, mais en m’adonnant à la satisfaction de mes autres désirs. »

- La petite voix : « C’est moins dangereux. En quelque sorte ; vivons heureux, vivons caché...Mais avec tout le confort ! »

- La personne : « C’est tout à fait cela ! »

- La petite voix : « Bien. Maintenant que tu t’es débarrassé de ton inquiétude, profite de cette accalmie afin d’observer encore en toi. »

- La personne : « C’est merveilleux ! Ce plaisir d’accumuler dans le secret, de se sentir protégé et de profiter pleinement de tout ce que les services et les biens matériels peuvent nous offrir ! »

- La petite voix : « Je suis très heureux pour toi, tu sembles avoir enfin ce que tu mérites ! Est-ce tout ? »

- La personne : « Non...Il faut sans arrêt maintenir cela pour satisfaire le niveau le contentement recherché, voire trouver de nouveaux plans pour parvenir à l’euphorie ! »

- La petite voix : « Je vois, c’est agaçant. Continue cette analyse. »

- La personne : « Cela serait mieux de partager. Je dispose de ressources suffisantes pour entretenir plusieurs villages ! En donner une partie ne mettrait pas mon économie en péril, et surtout, j’ai l’impression que cela soulagerait un peu ma conscience, comme si cet acte altruiste pouvait éclaircir et assainir quelques coins obscurs de celle-ci. »

- La petite voix : « C’est vraisemblable. En tout cas, félicitations, une belle progression depuis le début de tes réflexions ! Peut-être en profiteras-tu pour approfondir ton exploration personnelle et décrypter tes ressentis intimes ? »
             
- La personne : « Faire le bien...c’est bien !... »

- La petite voix : « Mais ?... »

- La personne : « Mais j’ai le sentiment que cette volonté de mieux faire cache quelque chose de plus profond, plus intense, et qui s’esquive lorsque l’on veut le débusquer. »

- La petite voix : « Et il se situerait où ce : «  Plus profond, plus intense «  ? »

- La personne : « Je ne sais pas. »

- La petite voix : « Tu ne sais pas, mais tu le pressens, c’est important ! Prends le temps qu’il faut, examine à nouveau... »

- La personne : « Au début, c’est comme de petits interstices, de petites failles d’où jailliraient des «  bulles de tranquillité, de paix, de sérénité « ... » 

- La petite voix : « C’est vraiment étonnant ! Mais je t’en prie, continue, et excuse-moi de t’avoir interrompu... »

- La personne : « De rien. Alors, l’envie de comprendre, d’en savoir plus sur ce phénomène s’installe puissamment...mais en douceur ! Et cette perception intense et intime à la fois que sous cette surface apparente se cache une immensité, un continent à découvrir et défricher ! »

- La petite voix : « Et tu voudrais être le Christophe Colomb de ce nouveau continent ? »

- La personne : « C’est cela, oui ! »

- La petite voix : « Si l’intention est bien différente, à mille lieues de tes désirs premiers, l’idée est la même : conquérir et jouir de cette découverte. Avant de te précipiter dans cette quête, essaye la simplicité et la tranquillité, laisse venir ce qui doit et observe naturellement. »

- La personne : « Je m’en remets à ton conseil. »

- La petite voix : « Alors ? »

- La personne : « Cela change tout ! Si l’ardeur initiale ne provoque pas, comme lors de mes premières expériences une excitation impliquant son renouvellement constant, le désir de connaître engendre une satisfaction qui, à la longue, agit comme une force de pesanteur cumulative. La simple observation, l’attention tranquille, ouvrent des horizons, soulèvent des voiles, découvrent des pans inconnus de la conscience, mais cela n’affecte pas le mental et les émotions, cela ne pèse pas !... »

          - La petite voix : « C’est bien, je te laisse maintenant... »

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