Translate

15/04/2012

45. A tort ou a raison

     Texte lu



     Prenons un exemple, puis étudions-le.

     Est-ce que l’on peut dire à une personne, complètement immergée dans le matérialisme, qu’elle a tort et devrait reconsidérer sa situation ?

     On peut le dire...Mais est-ce bien raisonnable ?

     Est-ce que le rêveur a tort de rêver ? La question ne se pose pas, il rêve, tout simplement.
     Et pourquoi rêve-t-il ? Car c’est l’expression naturelle de sa physiologie. Il semble qu’à partir de ce constat les chemins divergent, le matérialisme, même forcené, reste un choix, aucune nécessité psychique ou physiologique ne l’impose. La cause est entendue, mais poursuivons l’analogie.
     Si le rêve est partagé par toutes les personnes, son contenu, sa richesse, sa signification, son souvenir même varient radicalement d’un individu à l’autre. Cet état particulier de la conscience intéresse à la fois les scientifiques, les psychologues, mais constitue également le support de voies spirituelles séculaires : interprétations chamaniques, yoga nidra, yoga tibétain du rêve et du sommeil...
     Dans cet espace particulier, un écart considérable distingue la personne ne se souvenant pas de ses rêves, de celle capable de les vivre lucidement et d’en diriger le contenu. Mais cette dernière catégorie ne concerne qu’une partie infime de la population des rêveurs...comme la fraction qui échappe aux filets du matérialisme !

     Beau rétablissement, et juste à la fin ! Mais comment assimiler ces « prisonniers de la matérialité » aux rêveurs ?
     De la même façon que le rêveur prend conscience de son rêve lorsqu’il s’éveille, la personne subissant l’emprise de la matérialité n’en comprend le pouvoir attractif qu’une fois dégagée de cette fascination, qu’elle « s’éveille » par elle-même à d’autres réalités.
     Donc, convient-il, comme pour le rêveur, de ne pas sortir brutalement la personne de son état de conscience, mais d’attendre le moment propice et lui tenir des propos susceptibles de l’amener à une compréhension de sa situation afin qu’elle puisse changer par elle-même.
    
     Si l’on choisit l’affrontement, persuadé d’avoir raison et d’agir pour la bonne cause, deux tendances divergentes, mais bien éloignées du but que l’on s’est assigné peuvent apparaître :
    
§         la consternation pouvant se prolonger par un abattement, voire une dépression face à l’incapacité d’accepter, puis de surmonter une image sociale désastreuse ;

§         l’agressivité procurant l’énergie qui renforcera la tendance acquise, manifestant plus encore l’affirmation de soi.
                           
     Cette seconde attitude peut apporter la conviction d’être « dans le vrai », considérant son  interlocuteur comme un « doux rêveur »...On y revient !

     Donc, si l’on souhaite évoquer cet aspect des choses (essayer de désengager une personne que l’on estime enlisée dans le matérialisme ambiant), trouver l’opportunité d’aborder le sujet, et si la personne acquiesce, poursuivre sans contrainte, et  respect.
     Cela étant posé, il ne faudrait pas ignorer les conditions premières, essentielles à la transformation :

§         être soi-même bien engagé dans la démarche ;

§         la volonté de changer doit rester personnelle.

     

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire