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01/04/2012

59. On revoit le film

     Texte lu




     On accepte volontiers la qualification de parasites pour les pensées négatives, mais l’on refuse le plus souvent de  traiter à l’identique celles qui se manifestent également de façon spontanée, mais que l’on se complaît à maintenir, voire agrémenter.

     Ainsi, profitant d'un moment d'inoccupation, la mémoire s'empare d'un événement passé et s'y attarde obligeamment.
     Pourquoi ? La satisfaction de le revivre parce que l'on y excellait ; ou, fort de l'expérience acquise, on en reconstitue la trame, on refait le scénario en s’attribuant le beau rôle, celui ou enfin, tout nous réussit, même s'il faut modifier radicalement le texte des personnages !
     La preuve que tout s'ordonne pour le mieux, l'excitation que l'on éprouve à revivre cela, et la jubilation entretenue par cette mémoire qui nous autorise autant de séances que l'on souhaite! Alors, pourquoi se priver de ces moments merveilleux ?

     Ces pensées agréables, que l’on aime réactiver, sont de nature émotionnelle ; les solliciter systématiquement agite le contenu de ce réservoir indifférencié qu’est la conscience émotionnelle, et qu’aucune paroi étanche ne sépare les pensées selon leur catégorie : positive ou négative. Et lorsque le contenu déborde, toutes s’avèrent concernées.

     Mais l’on s’attache à cette intimité que l’on partage avec nos pensées positives. Que faire ? Par quoi remplacer ces instants privilégiés ?
     Et si, dès que la vague émotionnelle nous porte et nous emporte, nous décidions de recourir à l’attention, au besoin en utilisant la respiration consciente pour se dégager de cette emprise. Alors pourrions-nous peut-être nous apercevoir que ces instants de calme et de sérénité retrouvés éclipsent complètement cette satisfaction vécue dans la remémoration, simple turbulence mentale, illusion entretenue, incapable de résoudre les problèmes d’antan.
     

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