Translate

03/04/2012

57. Ce qui nous empêche de changer immédiatement

Texte lu
     


     A priori, pour changer, il faut du temps, donc une transformation ne peut survenir instantanément. Voilà qui résout la question et conclut ce texte. Un record !

     Qui élucide ce questionnement, ou semble le faire ? Et si le temps n’était pas la solution, mais le problème ?
     Il convient tout d’abord de s’accorder sur le type de temps concerné. Y en aurait-il plusieurs ? Au moins deux : le temps physique, et le temps psychologique. Le premier mesure objectivement les durées quel qu’en soit leur contenu, tandis que le second évalue la perception psychique des événements. Le changement évoqué ici étant de nature psychologique, on s’attachera donc au temps psychologique.

     D’abord, quelques notions sur la gestion du temps par le cerveau et la conscience.
     On peut distinguer les pensées et les actes conscients qui nécessitent l’intention, de ceux qui relèvent de l’inconscient. Dans cette seconde catégorie figurent les gestes et les comportements accomplis machinalement, que l’on pourrait croire issus de la volonté, mais qui procèdent bien de l’inconscient car ils correspondent à des attitudes courantes, maintes fois répétées et mémorisées par le cerveau afin qu’ils s’accomplissent spontanément avec une énergie minimum.
     Au quotidien, cette catégorie rejoint l’ensemble des pensées et des actes inconscients qui représentent en moyenne 90 % de l’activité cérébrale. On en déduit que la pensée volontaire se limite au 10 % restant, c’est bien peu !

     Après cette incursion dans la gouvernance et le partage des tâches accomplies par le cerveau au quotidien, revenons sur la notion de temps.
     Le temps, pour faire simple, c’est ce qui inclut le passé, le présent et le futur.
     Commençons par l’inconscient qui gère 90 % des pensées et des actes, il vit un éternel présent. Pourquoi ? Cela lui suffit pour accomplir ses multiples tâches : surveiller le bon fonctionnement du corps en temps réel, être dans l’action pour commander les actes habituels et spontanés.
     La pensée consciente dispose, quant à elle, de tout le spectre temporel : passé, présent et futur. Comment cela ? Par l’intermédiaire de la mémoire, gardienne du passé, en agissant consciemment dans le moment présent, en faisant des projections mentales sur le devenir au moyen de l’intellect et de la réflexion.
     Ainsi, même si ces pensées ne représentent que 10 % de l’activité quotidienne, la gestion du temps et la mémoire dont elles disposent suffisent pour imposer la conduite souhaitée.

     Dès lors, si un changement personnel est envisagé, la pensée consciente possède toutes les ressources pour le mener à bien. A priori, oui, mais...
     Mais c’est omettre l’éducation, les préjugés, les interactions sociales...Tous ces éléments inculqués et mémorisés au fil des années, et qui pèsent considérablement sur la capacité de changement. Voilà ce qui empêche la transformation souhaitée de s’installer durablement, sauf...
     Sauf si la conscience, même réduite aux 10 % d’intervention, décide d’agir sur la même strate temporelle que l’inconscient : le présent.

     De quelle façon ? Par l’attention qui s’inscrit également dans le présent, et provoque un changement immédiat.
     Il est souvent mis à rude épreuve, accompagné de l’impression  lancinante qu’il ne s’installera jamais définitivement. Alors, il faut reprendre la main et revenir à l’attention.
     Etre attentif établit le changement dans l’immédiat. La durée figure la composante temporelle qui distingue  les consciences dans la capacité à maintenir cet état. Un conflit s’instaure entre l’attention et les « pensées parasites » émanant de la conscience ordinaire, responsables de ce « décrochage ». C’est la différence objective entre les êtres, le reste est affaire de subjectivité personnelle, c’est le regard que l’on porte, le jugement que l’on émet, cela ne compte pas.

     Comprenant cela, si l’on souhaite ardemment ce changement de niveau de conscience et l’inscrire dans la durée, que peut-on faire ? Une voie possible, la volonté empruntant inlassablement ce chemin : pensées parasites > attention ou respiration consciente > pensées parasites > attention ou respiration consciente > pensées parasites > attention ou respiration consciente...
     

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire