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16/02/2012

104. Avertissement important sur l’attention

          Texte lu



     Il a été signalé qu’il suffisait d’éprouver, ne serait-ce qu’un bref instant, les effets de l’attention (dissipation des pensées parasites, lucidité...) pour valider cet état de conscience que l’on porte en soi et le renouveler par la suite. Cela est vrai, et ne requiert aucun ajout.

     Mais cet espace sans limite qui s’ouvre à soi, naissant d’une sorte de fulgurance, peut susciter l’effroi.
     Comment un état de conscience fondée sur l’attention, qui expulse les pensées parasites, peut-il installer la crainte ?
     Ce type de pensées ne se limite pas aux manifestations négatives, loin  de là. Elles séduisent aussi avec brio, si bien qu’on les recherche et qu’on les stimule avidement pour en goûter les effets : pensons (c’est le cas de le dire !) aux multiples scénarios, vécus ou imaginés, que l’on aime à réactiver sans cesse !
     Intégrant cette pratique, le cerveau inscrit la procédure dans une zone de confort qu’il aménage spécialement pour son hôte (nous-mêmes !).
     Dès lors, comment pourrait-il s’accommoder lorsque le « vide » mental de l’attention s’établit, envahit la zone choyée ? Il ne le peut, ou très difficilement, provoquant ce sentiment de malaise, voire de frayeur.

     Pour passer outre, il faut comprendre : quelle est la nature de ce vide ? Une façon évidente d’en saisir sa structure consiste à spécifier ce qu’il remplace, ce que contenait le mental avant l’intervention de l’attention.
     Tous les phénomènes agrégés par le temps, élaborés patiemment jour après jour, que l’on nomme habitudes, conditionnements ; l’expression du  reflet que l’on observe dans le miroir sociétal et le regard des autres, la substance même de notre personnalité : l’ego.
     Alors oui, perdre cela soudainement peut soumettre la conscience ordinaire à rude épreuve.


     L’attention, en provoquant un changement immédiat et radical de niveau de conscience, installe l’être véritable au-delà des apparences et des constructions mentales. Il faut le dire. Mais il convient de rappeler également que le choix de poursuivre ou renouveler cette expérience relève du libre arbitre et de la volonté : des créations de l’ego qui vit cette frayeur, mais accepte paisiblement sa dissolution pour voir s’établir la liberté véritable.

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