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25/02/2012

95. Le problème est résolu : ah oui ?

          Texte lu



     Le téléphone sonne, décrochant le combiné, l’interlocuteur est reconnu immédiatement : un ami de longue date. Après les salutations d’usage et quelques phrases introductives, un flot ininterrompu de parole semble charrié d’une source inépuisable. La source, rapidement identifiée comme la conscience émotionnelle, il convient simplement d’être attentif pour bien cerner la teneur du discours, puis d’attendre le moment propice, le besoin physiologique de reprendre son souffle, par exemple, et tenter d’apaiser la personne.

     Les faits relatés montrent qu’il s’agit d’un problème préoccupant, selon les critères de l’ami, mais résolu au mieux.
     Alors une question, simple en apparence, surgit : « pourquoi évoquer un problème, et surtout en revivre pleinement les affres qu’il a provoquées, une fois réglé intégralement ?
     Pourquoi, en effet se remémorer par la pensée les troubles psychiques éprouvés antérieurement, et qui n’ont plus lieu d’être ? Cela semble aberrant a priori, mais bien moins qu’il n’y paraît a posteriori.

     Esquissant la question, une réponse brute survient : « pour parler, raconter ce qui se passe. ». Est-ce, non pas la bonne, mais la raison profonde ? Pour répondre à cette question, observons plus avant le processus initial.
     Présente naturellement lorsque cette conscience domine, la charge émotionnelle en constitue le moteur, puis l’excitation ressentie, dont on pourrait mesurer l’intensité à l’aune de l’afflux verbal, enfin la mémoire, véritable « joyau technologique » susceptible de lier tous ces ingrédients, et de les repasser en boucle.
     Si l’excitation peut puiser sa substance dans l’intellect, celui-ci reste au service de l’émotionnel qui enclenche le mouvement : un mouvement « perpétuel » en quelque sorte, du moins, tant que l’ensemble perdure.

     Dès lors, l’on s’aperçoit que régler un problème peut ne pas suffire. Ce type d’expérience est révélateur du niveau de conscience dominant.

     Une solution ? Œuvrer pour réduire l’emprise de la conscience émotionnelle. La placer en retrait par l’attention ou la respiration consciente dès qu’elle se manifeste.

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