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03/02/2012

117. On ne nous apprend pas à être

Texte lu 



     Du déjà vu et du déjà lu dans ce nouveau texte, mais bon, rafraîchir la mémoire ne fait pas de mal, et puis on peut l’aborder au hasard !

     On ne nous apprend pas à être, mais de se conformer à des modèles biens établis et institutionnalisés : éducation, formation, travail, retraite. Prêt pour la réussite ? Mais laquelle ? Familiale, professionnelle, sociale ? Qu’importe, elles relèvent toutes d’un schéma sociétal qui, depuis des siècles, charrie des inégalités et de la souffrance.
     Mais ce n’est pas moi qui veux cela ! Cette réponse semble jaillir du plus profond de notre être lorsque l’on s’attarde sur le « bord du chemin » et que l’on constate les dégâts !
     D’ailleurs, je donne régulièrement à des œuvres caritatives. Certes, je n’oublie pas de le déduire de mes impôts, mais c’est normal, je pourrais ne pas donner !
     Et puis, qu’y a-t-il de mal à souhaiter la réussite de ses enfants, qu’ils puissent s’élever socialement ? En cela, je ne fais que suivre l’exemple et les conseils prodigués par mes parents : eux ils savent !

     Pourtant, lorsque le tourbillon des activités quotidiennes s’atténue, que la télévision n’accapare pas mon esprit, que je me retrouve seul avec moi-même, j’éprouve un sentiment bizarre, une impression curieuse : de réagir plutôt que d’agir, de ne pas avoir de prise sur les événements, de rester à la surface des phénomènes. Alors, quelque chose de plus profond tente d’affleurer.
     Mais bien vite je le repousse, car ce que je perçois m’effraie ! Tout ce que j’ai construit patiemment, conçu, façonné, amassé, ne serait qu’un leurre, un déguisement pour parader et intégrer le « cortège » d’une forme de société ayant renoncé à l’essentiel : la conscience.
     Je reprends rapidement consistance à mesure que ma mémoire rassemble ma vie : la famille, le patrimoine accumulé transmissible à la descendance : j’existe !


     Le soulagement et l’apaisement retrouvés, une voix intérieure, très faible, comme en écho, murmure : et si seul l’être importait ?

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