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09/02/2012

111. Des expériences de conscience, simplement

     111.  Des expériences de conscience, simplement




     A l’origine s’établit la conscience, unique, et pourtant si différente ; singulière par sa nature reliant chaque être, mais distincte à travers les expériences accomplies. De cette séparation naissent l’appréciation et le jugement qui l’accentuent plus encore.
    
          Parti d’un tronc unique (la conscience), et mû par la résultante d’un ensemble de forces intentionnelles, machinales ou contraintes, on s’achemine progressivement vers la multiplicité et la différenciation symbolisées par le foisonnement des branchages.
     Pourquoi cela ? Et peut-on réintégrer la source une fois les dernières tiges atteintes ?

     La prolifération repose sur deux éléments : l’ensemble des situations possibles afférentes aux activités humaines, et le vécu particulier teintant l’expérience d’une touche personnelle. Ainsi, plus l’on s’avance dans l’individualité, plus la séparation s’instaure et s’impose, éloignant toute velléité unificatrice.

     Est-ce rédhibitoire ? Sommes-nous en présence d’un liquide qui, se colorant par la diffusion de quelques gouttes de teinture, se voit empêcher par la flèche du temps de retrouver son aspect initial ?
     Essayons une hypothèse hardie : en elle-même, une expérience de conscience est neutre.
     Cela surprend, incitant même au comble du paradoxe, mais voyons plus avant.
     L’expérience acquiert sa « saveur » lorsque la conscience ordinaire s’en empare : la réflexion l’estime selon des critères socio-éducatifs, et l’émotionnel rajoutant éventuellement des « épices ». L’ensemble élaborant le ressenti, l’appréciation.
     Cette lecture particulière, mais tellement commune et banale, privilégie l’expérience au détriment de ce qui la rend possible.

     Ce processus s’avère-t-il irrémédiable ? Sommes-nous contraints d’agir ainsi ?
     Non, une voie distincte s’offre à qui s’en donne la peine. Une voie ouvrant des perspectives d’unification, préservant ce lien indéfectible et privilégié avec la conscience.
     Cet autre niveau d’appréciation se manifeste lorsque l’attention s’affirme, qu’elle guide l’action, l’expurgeant de sa charge émotionnelle, de ses calculs.

     Abordées ainsi, les expériences de conscience mènent à la connaissance de soi, préludent à la compréhension et la compassion, des expressions naturelles de l’unification.

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