Texte lu
Encore un texte sur l’ego (§ 19. La primauté de l’ego) ? Oui, il le mérite, vu la place qu’il occupe dans notre quotidien !
Lorsque l’on subit une déception, des
réactions émotionnelles persistantes
peuvent s’installer. Parfois, l’entretien méticuleux qu’on y apporte renforce
cet état négatif. Comment cela est-il possible ?
Par l’expression même de l’ego, celle que
manifestent les consciences émotionnelle et intellectuelle, forgeant à la fois
l’individualité et l’appartenance au groupe par l’imitation. Cela peut paraître
compliqué, mais pas tant que ça. L’ego, à l’origine de la personnalité, établit
donc une distinction avec les autres individus, mais par un choix reposant sur
des critères multiples (réflexion, intérêt, influence), il peut être amené à
rechercher la similitude, le conformisme auprès de certains modèles
comportementaux.
Revenons à la question : pourquoi
maintenir et affermir ce sentiment négatif qui nous ronge de l’intérieur ?
C’est en effet paradoxal : par
nature, nous ne souhaitons pas souffrir, mais sous certaines conditions, nous
n’hésitons pas à prolonger le tourment initial, fruit d’un acte externe
(conflit, blessure...).
Tout d’abord, il convient de définir ce
phénomène.
Il se distingue de l’effet initial :
le ressenti immédiat de l’action perturbatrice, quelle qu’elle soit. Comme un sillage, il n’en conserve que
la trace, maintenue en mémoire sous la forme de souvenirs que la conscience
peut activer à loisir, notamment lorsque l’émotionnel est de la partie.
Puis survient la mise en perspective.
C’est la réponse sociale, la contribution de la personnalité au groupe
dont elle estime s’être intégrée : famille, amis, collègues,
voisins...L’affirmation de soi apportera une réponse à l’événement.
Le principe de substitution.
Le temps, dit-on, guérit toutes les blessures. Même si cette règle n’est pas
absolue, il dissipe néanmoins les souffrances. Aussi, pour maintenir le
souvenir alerte, convient-il d’user d’ingrédients qui le rende supportable,
voire stimulant : la rancune ou la vengeance s’y emploient parfaitement,
créant et maintenant un état d’excitation.
Certes, toutes ces situations émanent de
l’ego, mais contrairement aux apparences, celui-ci affiche une nature
fondamentalement neutre.
A la naissance, le corps, comme l’ego,
apparaît nu. Ce dernier se verra progressivement « revêtir » avec la
compréhension, l’éducation et l’observation. Il ne possède pas une personnalité
autonome, ce n’est aucunement un double psychique qui nous influence, il
renvoie simplement l’image que nous entretenons au quotidien par nos
préférences, nos répulsions, nos
conditionnements.
Baignant dans un climat d’altruisme et de
compassion, il présenterait un tout autre visage, et ne s’appliquerait pas à
entretenir des sentiments négatifs, ne convoiterait pas avidement des épisodes
de revanches !
Dès lors, oublions la notion d’ego, ne l’accablons pas, ne le rendons pas responsable de tous les maux que nous subissons, mais souvenons-nous, lorsqu’il prend trop d’importance, que des réponses existent : se centrer sur l’attention et la respiration consciente pour le nourrir différemment, lui permettre d’exprimer notre véritable nature, celle qui recherche la compréhension, la compassion, et l’unité avec tout ce qui EST.
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