Texte lu
Prenons un exemple, puis étudions-le.
Est-ce que l’on peut dire à une personne,
complètement immergée dans le matérialisme, qu’elle a tort et devrait
reconsidérer sa situation ?
On peut le dire...Mais est-ce bien
raisonnable ?
Est-ce que le rêveur a tort de
rêver ? La question ne se pose pas, il rêve, tout simplement.
Et pourquoi rêve-t-il ? Car c’est
l’expression naturelle de sa physiologie. Il semble qu’à partir de ce constat
les chemins divergent, le matérialisme, même forcené, reste un choix, aucune
nécessité psychique ou physiologique ne l’impose. La cause est entendue, mais poursuivons
l’analogie.
Si le rêve est partagé par toutes les
personnes, son contenu, sa richesse, sa signification, son souvenir même
varient radicalement d’un individu à l’autre. Cet état particulier de la
conscience intéresse à la fois les scientifiques, les psychologues, mais
constitue également le support de voies spirituelles séculaires :
interprétations chamaniques, yoga nidra, yoga tibétain du rêve et du sommeil...
Dans cet espace particulier, un écart
considérable distingue la personne ne se souvenant pas de ses rêves, de celle
capable de les vivre lucidement et d’en diriger le contenu. Mais cette dernière
catégorie ne concerne qu’une partie infime de la population des rêveurs...comme
la fraction qui échappe aux filets du matérialisme !
Beau rétablissement, et juste à la
fin ! Mais comment assimiler ces « prisonniers de la
matérialité » aux rêveurs ?
De la même façon que le rêveur prend
conscience de son rêve lorsqu’il s’éveille, la personne subissant l’emprise de
la matérialité n’en comprend le pouvoir attractif qu’une fois dégagée de cette
fascination, qu’elle « s’éveille » par elle-même à d’autres réalités.
Donc, convient-il, comme pour le rêveur,
de ne pas sortir brutalement la personne de son état de conscience, mais
d’attendre le moment propice et lui tenir des propos susceptibles de l’amener à
une compréhension de sa situation afin qu’elle puisse changer par elle-même.
Si l’on choisit l’affrontement, persuadé
d’avoir raison et d’agir pour la bonne cause, deux tendances divergentes, mais
bien éloignées du but que l’on s’est assigné peuvent apparaître :
§
la consternation pouvant se prolonger par un abattement,
voire une dépression face à l’incapacité d’accepter, puis de surmonter une
image sociale désastreuse ;
§
l’agressivité procurant l’énergie qui renforcera la
tendance acquise, manifestant plus encore l’affirmation de soi.
Cette seconde attitude peut apporter la
conviction d’être « dans le vrai », considérant son interlocuteur comme un « doux
rêveur »...On y revient !
Donc, si l’on souhaite évoquer cet aspect
des choses (essayer de désengager une personne que l’on estime enlisée dans le
matérialisme ambiant), trouver l’opportunité d’aborder le sujet, et si la
personne acquiesce, poursuivre sans contrainte, et respect.
Cela étant posé, il ne faudrait pas
ignorer les conditions premières, essentielles à la transformation :
§
être soi-même bien engagé dans la démarche ;
§
la volonté de changer doit rester personnelle.
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