Texte lu
Est-il possible de se réclamer d’une religion, de suivre une voie spirituelle, et de se comporter violemment au quotidien, que ce soit en pensées, en paroles ou en actions ?
Malheureusement oui. De façon globale, il
suffit de mettre en parallèle la violence qui sévit dans le monde, toutes les
violences, notamment celle qui naît de l’indifférence et de l’égoïsme,
acceptant sans broncher la misère endémique qui sévit sur l’ensemble des
continents, et la statistique onusienne affirmant que plus de 80 % de la
population mondiale affiche une croyance spirituelle.
Et n’invoquons même pas toutes les
exactions, les abominations et les tortures commises par le passé au nom de la
religion : croisades, Inquisition...
Mais laissons là les grands nombres, bien
qu’ils hurlent une réalité dramatique, épouvantable, pour s’intéresser à la
conduite individuelle, dont la somme, ne l’oublions pas, définit complètement
la façon d’être de l’humanité.
Comment peut-on à la fois développer des
convictions religieuses ou spirituelles fermes, et manifester de la violence au
quotidien, à l’origine de nombreuses souffrances envers autrui ?
Cela paraît effectivement illogique,
insensé, absurde !
En effet, l’engagement spirituel doit
normalement transformer la nature psychique de l’être impliqué dans cette voie,
l’incliner vers le bien.
Fondée en théorie, cette idée se heurte en
pratique à l’expression habituelle des niveaux de conscience :
l’émotionnel et l’intellect.
En elle-même la conviction
spirituelle, si vaste soit-elle, s’exprime d’abord par une pensée, une parmi
d’autres dans ces vastes réservoirs que
constituent les consciences émotionnelle et intellectuelle. Ainsi, peut-on
émettre l’hypothèse que la manifestation du religieux ne découle pas seulement
des pensées qui s’y rattachent objectivement (description impartiale du
comportement attendu des personnes ayant choisi cette voie particulière), mais
d’une pensée résultante propre à chaque individu.
Dans la conscience, tout devient possible,
et des rapprochements inattendus, voire carrément invraisemblables peuvent
éclore à chaque instant.
Deux exemples :
§
être à l’origine d’actes destructeurs, mais convaincu, à
terme, d’agir pour le bien ;
§
subir l’influence d’un entourage proche, auquel on accorde
toute confiance, et qui nourrit notre émotionnel ;
Que déduire de cela ?
Que les pensées et les mots qui les décrivent, si sublimes soient-ils, ne valent que par l’expression des êtres. La conscience, et elle seule, détient le fin mot de l’histoire.
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