Texte lu
Ainsi, profitant d'un moment
d'inoccupation, la mémoire s'empare d'un événement passé et s'y attarde
obligeamment.
Pourquoi ? La satisfaction de le revivre
parce que l'on y excellait ; ou, fort de l'expérience acquise, on en
reconstitue la trame, on refait le scénario en s’attribuant le beau rôle, celui
ou enfin, tout nous réussit, même s'il faut modifier radicalement le texte des
personnages !
La preuve que tout s'ordonne pour le
mieux, l'excitation que l'on éprouve à revivre cela, et la jubilation
entretenue par cette mémoire qui nous autorise autant de séances que l'on
souhaite! Alors, pourquoi se priver de ces moments merveilleux ?
Ces pensées agréables, que l’on aime
réactiver, sont de nature émotionnelle ; les solliciter systématiquement
agite le contenu de ce réservoir indifférencié qu’est la conscience
émotionnelle, et qu’aucune paroi étanche ne sépare les pensées selon leur
catégorie : positive ou négative. Et lorsque le contenu déborde, toutes
s’avèrent concernées.
Mais l’on s’attache à cette intimité que
l’on partage avec nos pensées positives. Que faire ? Par quoi remplacer
ces instants privilégiés ?
Et si, dès que la vague émotionnelle nous porte et nous emporte, nous décidions de recourir à l’attention, au besoin en utilisant la respiration consciente pour se dégager de cette emprise. Alors pourrions-nous peut-être nous apercevoir que ces instants de calme et de sérénité retrouvés éclipsent complètement cette satisfaction vécue dans la remémoration, simple turbulence mentale, illusion entretenue, incapable de résoudre les problèmes d’antan.
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