Texte lu
A priori, pour changer, il faut du temps, donc une transformation ne peut survenir instantanément. Voilà qui résout la question et conclut ce texte. Un record !
Qui élucide ce questionnement,
ou semble le faire ? Et si le temps n’était pas la solution, mais le
problème ?
Il convient tout d’abord de s’accorder sur
le type de temps concerné. Y en aurait-il plusieurs ? Au moins deux :
le temps physique, et le temps psychologique. Le premier mesure objectivement
les durées quel qu’en soit leur contenu, tandis que le second évalue la
perception psychique des événements. Le changement évoqué ici étant de nature
psychologique, on s’attachera donc au temps psychologique.
D’abord, quelques notions sur la gestion
du temps par le cerveau et la conscience.
On peut distinguer les pensées et les
actes conscients qui nécessitent l’intention, de ceux qui relèvent de
l’inconscient. Dans cette seconde catégorie figurent les gestes et les
comportements accomplis machinalement, que l’on pourrait croire issus de la
volonté, mais qui procèdent bien de l’inconscient car ils correspondent à des
attitudes courantes, maintes fois répétées et mémorisées par le cerveau afin qu’ils
s’accomplissent spontanément avec une énergie minimum.
Au quotidien, cette catégorie rejoint
l’ensemble des pensées et des actes inconscients qui représentent en moyenne 90
% de l’activité cérébrale. On en déduit que la pensée volontaire se limite au
10 % restant, c’est bien peu !
Après cette incursion dans la gouvernance
et le partage des tâches accomplies par le cerveau au quotidien, revenons sur
la notion de temps.
Le temps, pour faire simple, c’est ce qui
inclut le passé, le présent et le futur.
Commençons par l’inconscient qui gère 90 %
des pensées et des actes, il vit un éternel présent. Pourquoi ? Cela lui
suffit pour accomplir ses multiples tâches : surveiller le bon
fonctionnement du corps en temps réel, être dans l’action pour commander les
actes habituels et spontanés.
La pensée consciente dispose, quant à
elle, de tout le spectre temporel : passé, présent et futur. Comment
cela ? Par l’intermédiaire de la mémoire, gardienne du passé, en agissant
consciemment dans le moment présent, en faisant des projections mentales sur le
devenir au moyen de l’intellect et de la réflexion.
Ainsi, même si ces pensées ne représentent
que 10 % de l’activité quotidienne, la gestion du temps et la mémoire dont
elles disposent suffisent pour imposer la conduite souhaitée.
Dès lors, si un changement personnel est
envisagé, la pensée consciente possède toutes les ressources pour le mener à
bien. A priori, oui, mais...
Mais c’est omettre l’éducation, les
préjugés, les interactions sociales...Tous ces éléments inculqués et mémorisés
au fil des années, et qui pèsent considérablement sur la capacité de
changement. Voilà ce qui empêche la transformation souhaitée de s’installer
durablement, sauf...
Sauf si la conscience, même réduite aux 10
% d’intervention, décide d’agir sur la même strate temporelle que
l’inconscient : le présent.
De quelle façon ? Par l’attention qui
s’inscrit également dans le présent, et provoque un changement immédiat.
Il est souvent mis à rude épreuve,
accompagné de l’impression lancinante
qu’il ne s’installera jamais définitivement. Alors, il faut reprendre la
main et revenir à l’attention.
Etre attentif établit le changement dans
l’immédiat. La durée figure la composante temporelle qui distingue les consciences dans la capacité à maintenir
cet état. Un conflit s’instaure entre l’attention et les « pensées
parasites » émanant de la conscience ordinaire, responsables de ce
« décrochage ». C’est la différence objective entre les êtres, le
reste est affaire de subjectivité personnelle, c’est le regard que l’on porte,
le jugement que l’on émet, cela ne compte pas.
Comprenant cela, si l’on souhaite ardemment ce changement de niveau de conscience et l’inscrire dans la durée, que peut-on faire ? Une voie possible, la volonté empruntant inlassablement ce chemin : pensées parasites > attention ou respiration consciente > pensées parasites > attention ou respiration consciente > pensées parasites > attention ou respiration consciente...
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