Texte lu
La plupart des langues permettent une distinction lorsque l’on s’adresse à d’autres personnes, ce que l’on désigne par tutoiement et vouvoiement. La première façon est normalement réservée aux relations familières, tandis que la seconde indique une certaine distance ou une considération.
Imaginons maintenant les deux scènes
suivantes :
§
Deux personnes s’insultent copieusement tout en conservant
la distance du vouvoiement.
§
Dans la rue, une personne d’un certain âge est abordée en
ces termes par un adolescent : « Bonjour. S’il te plaît, pourrais-tu
m’indiquer où se trouve la rue... »
Malgré l’absence d’une once d’agression
dans cette demande, appuyée par la manière douce et bienveillante du jeune qui
s’enquiert de son chemin, la requête formulée ainsi sera souvent considérée
comme plus dérangeante, moins acceptable que la dispute qui respecte les
conventions de langage !
Cela semble paradoxal, et pourtant...
Pour expliquer cette attitude, il convient
de mettre en perspective des années de conditionnement sur ce qu’une relation
verbale peut contenir ou non, sur le respect des codes établis.
Ici, le tutoiement qui mesure la nature du
lien entre les personnes n’a pas sa place, il est ressenti comme un manque de
respect, une offense. Alors la conscience émotionnelle s’en empare, et l’on
devine la suite !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire