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31/03/2012

60. Le jeu de la barbichette

     Texte lu



     Connaissez-vous le jeu de la barbichette ? « Je te tiens, tu me tiens,  par la barbichette, le premier de nous deux qui rira aura une tapette ! ».
     Cette petite chansonnette accompagne la gestuelle qui consiste à saisir le menton de son compère, se regarder dans les yeux, guetter la première expression d’un rire, ce qui vaudra une petite claque sur la joue de la personne qui rira. Ce jeu est pratiqué par les enfants.

     Bien. Maintenant, quelle relation entre ce jeu enfantin et un thème en relation avec la conscience ? La conscience n’est-elle pas à l’origine de tout phénomène humain ? Certes, mais encore ?
     C’était une introduction amusante, une référence aux joies de l’enfance afin de mettre l’accent sur la liaison puissante pouvant exister entre deux consciences, symbolisées ici par la « prise ferme du menton, l’observation inquisitrice, et volonté affirmée de ne pas céder. »

     Cette situation se produit lorsque l’on a été, ou que l’on s’estime lésé dans un conflit, une altercation, ou simplement dans un échange relationnel.
     Considérons un évènement de ce genre impliquant deux personnes que l’on nommera A et B. On peut décomposer la péripétie en trois temps : A tourmente B ; B en souffre sur l’instant ; le temps passe, A est sorti de l’environnement de B, mais ce dernier conserve la mésaventure bien présente, la réactivant au gré des vagues émotionnelles.
     Les variantes de ce scénario sont multiples, mais une constante demeure : désormais, B s’inflige lui-même sa souffrance. Il tient toujours « le menton de A », mais là, plus question de rire.

     Ne vaudrait-il pas mieux être en paix avec soi-même ? Car il s’agit bien de cela désormais.
     Bien sûr, il y a eu cet épisode fâcheux, mais s’il reste présent à la mémoire, semblant gravé dans le marbre et prenant de l’ampleur avec le temps, nous en devenons les seuls artisans, méticuleux...et responsables ! Cette souffrance, que nous appréhendons lorsqu’elle provient d’autrui, nous l’acceptons volontiers, issue de notre fait.
     Pourquoi ? Parce qu’elle est dorénavant couplée à l’excitation, ce moteur puissant alimenté par la conscience émotionnelle, responsable du ressentiment, de la haine et de la rancune. Mais cette persistance suppose le déploiement et le maintien continuel d’une énergie.

     Nous avons le choix, développer de l’énergie pour souffrir, ou pour être en paix.
     Mais en fait, la tranquillité et la sérénité nécessitent-elles pareillement une dépense d’énergie ?
     Etre simplement attentif, s’installer dans la respiration consciente et se positionner dans l’instant lorsque les turbulences mentales se manifestent, on peut y accéder ainsi.
               Alors, faut voir !...

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