Texte lu
Connaissez-vous le jeu de la barbichette ? « Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette, le premier de nous deux qui rira aura une tapette ! ».
Cette petite chansonnette accompagne la
gestuelle qui consiste à saisir le menton de son compère, se regarder dans les
yeux, guetter la première expression d’un rire, ce qui vaudra une petite claque
sur la joue de la personne qui rira. Ce jeu est pratiqué par les enfants.
Bien. Maintenant, quelle relation entre ce
jeu enfantin et un thème en relation avec la conscience ? La conscience
n’est-elle pas à l’origine de tout phénomène humain ? Certes, mais
encore ?
C’était une introduction amusante, une
référence aux joies de l’enfance afin de mettre l’accent sur la liaison
puissante pouvant exister entre deux consciences, symbolisées ici par la
« prise ferme du menton, l’observation inquisitrice, et volonté affirmée
de ne pas céder. »
Cette situation se produit lorsque l’on a
été, ou que l’on s’estime lésé dans un conflit, une altercation, ou simplement
dans un échange relationnel.
Considérons un évènement de ce genre
impliquant deux personnes que l’on nommera A et B. On peut décomposer la
péripétie en trois temps : A tourmente B ; B en souffre sur
l’instant ; le temps passe, A est sorti de l’environnement de B, mais ce
dernier conserve la mésaventure bien présente, la réactivant au gré des vagues
émotionnelles.
Les variantes de ce scénario sont
multiples, mais une constante demeure : désormais, B s’inflige lui-même sa
souffrance. Il tient toujours « le menton de A », mais là, plus
question de rire.
Ne vaudrait-il pas mieux être en paix avec
soi-même ? Car il s’agit bien de cela désormais.
Bien sûr, il y a eu cet épisode fâcheux,
mais s’il reste présent à la mémoire, semblant gravé dans le marbre et prenant
de l’ampleur avec le temps, nous en devenons les seuls artisans,
méticuleux...et responsables ! Cette souffrance, que nous appréhendons
lorsqu’elle provient d’autrui, nous l’acceptons volontiers, issue de notre
fait.
Pourquoi ? Parce qu’elle est
dorénavant couplée à l’excitation, ce moteur puissant alimenté par la
conscience émotionnelle, responsable du ressentiment, de la haine et de la
rancune. Mais cette persistance suppose le déploiement et le maintien continuel
d’une énergie.
Nous avons le choix, développer de
l’énergie pour souffrir, ou pour être en paix.
Mais en fait, la tranquillité et la
sérénité nécessitent-elles pareillement une dépense d’énergie ?
Etre simplement attentif, s’installer dans
la respiration consciente et se positionner dans l’instant lorsque les
turbulences mentales se manifestent, on peut y accéder ainsi.
Alors, faut voir !...
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