Texte lu
Le temps physique est bien défini, et chaque journée nous offre vingt-quatre heures.
Dans ce créneau, nous devons
insérer : des activités régulières liées aux nécessités physiologiques
(sommeil, nourriture), les obligations sociales (études, travail, échanges
sociaux...). Une fois cela accompli, les envies peuvent se partager les heures
disponibles.
Le cadre semble dès lors bien
défini : il n’y a pas d’ambiguïtés sur la dimension temporelle, et l’envie
se conçoit comme la réalisation de désirs.
Peut-on en rester là ? Plus rien
n’a-t-il été omis ? Si, l’essentiel : la conscience, et notamment son
état particulier.
En effet, chaque acte, toute velléité
constitue l’aboutissement d’une pensée préalable, et celle-ci doit trouver un
espace disponible d’où elle puisse naître et se développer. Or, cela n’est
possible que si l’espace mental nécessaire à ce développement ne soit pas le
siège d’autres pensées intrusives et parasites, notamment émotionnelles, dont
la capacité à se propager et envahir toutes la conscience n’est plus à
démontrer.
Lorsqu’il en est ainsi, le critère
temporel n’intervient plus, de même que l’intérêt porté à quelques activités
que ce soient : il y a renoncement après l’incapacité d’en provoquer
l’amorce.
Dans cette situation, nous sommes seuls
responsables, provoquant la cause, en
vivant les effets.
Mais cela s’étend aisément aux
interactions sociales où, saturés par la conscience émotionnelle, nous
n’accordons pas à notre entourage, et par extension à autrui, la présence,
l’écoute, l’aide.
Est-il possible d’agir différemment ?
Oui, à condition d’appréhender le problème à la source.
Comme pour un fleuve débutant par un filet
d’eau, il est plus facile d’opérer en amont, plutôt que de faire face à un déferlement
tumultueux.
Ainsi, dès l’apparition des premières
pensées parasites, il convient d’user de l’attention ou de la respiration
consciente pour endiguer le flux. S’employant ainsi, on découvrira dans la
conscience des ressources insoupçonnées pour mener à bien et gérer au mieux
l’espace, le temps et les relations.
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