Texte lu
Attention, les murs ont des oreilles ! Et parfois, dans certaines salles de spectacles, les oreilles ont des murs !
Et la conscience dans tout cela, comment
se positionne-t-elle ? Une muraille l’entoure-t-elle ? Dans
l’affirmative, ces cloisons sont-elles d’origine ? Et d’où
proviennent-elles ?
Etre conscient, cela s’apprend, et de
façons multiples : les perceptions qui rendent comptent de l’environnement
dans, et avec lequel les êtres interagissent ; l’éducation familiale et
scolaire ; enfin l’aboutissement, se situer dans le modèle sociétal.
Donc, on peut en déduire que les
« murs » n’apparaissent pas avec la conscience, mais qu’ils résultent
des apprentissages successifs. Ces barrières s’affirment et se renforcent au
fil du temps, au point que certaines paraissent infranchissables.
Essayons de rentrer plus avant dans ce
processus de fabrication, peut-être que les secrets qu’il recèle nous en
apprendra davantage sur nous-même.
A n’en point douter, ce qui constitue la
charpente des murs, assurant leur cohésion, provient des conditionnements
prodigués, acceptés puis entretenus au cours du temps. Le revêtement,
l’apparence d’aspect changeant, confinent à la transparence, on finit par ne
plus les remarquer. Mais ils sont toujours présents, et peuvent se manifester
de façon fulgurante, comme un champ magnétique invisible dont on pénétrerait la
zone par inadvertance. Enfin, le comble du raffinement, l’enceinte protectrice,
l’on s’y sent en sécurité à l’intérieur, et ne voudrait s’en éloigner pour rien
au monde.
Une précision essentielle s’impose, de
quels murs s’agit-il ?
Pas de ceux qui, une fois dépassés,
permettrait de se livrer à toutes transgressions, exactions et abus divers au
détriment d’autrui, mais de remparts qui
enferment l’ego, le maintiennent dans une séparation illusoire, lui font
accorder plus d’importance aux expériences de conscience qu’à la conscience
elle-même, donc de ce qu’elle représente fondamentalement : l’unité avec tous
les êtres.
Cela étant posé, il convient de s’atteler
aux moyens de franchir les murs de la conscience. D’emblée, une double
difficulté apparaît : lutter contre nos propres schémas mentaux, et
renoncer à ceux qui nous sécurisent.
Pour vaincre le premier obstacle, il faut
déployer des efforts éminents. Bien souvent, le mur se comporte comme une
barrière de potentielle autonome : l’énergie développée pour la dépasser accroît
ses ressources, comme si l’impulsion donnée pour un saut en hauteur élèverait
simultanément la barre.
Quant au second, la tâche s’avère plus
pernicieuse encore, car passer outre des enceintes qui nous sécurisent annihile
tout désir, toute volonté.
Dès lors, n’y aurait-il aucune
possibilité, aucun espoir de s’affranchir de ces murs, voire
« d’habiter » dans une conscience qui en serait dépourvue ?
Si la raison finit par s’imposer, on
renoncera à l’opposition frontale, énergétivore et d’issue vaine.
Que faire ? Imiter la nature avec l’effet
tunnel. Cela concerne le monde subatomique, où un effet quantique permet aux
particules ne possédant pas l’énergie suffisante pour franchir une barrière de
potentiel d’y parvenir néanmoins : elles « empruntent » un
tunnel dans cette barrière.
Ici, l’effet tunnel consiste en une prise
de conscience à partir du libre arbitre menant vers un changement de paradigme.
Alors, on peut envisager de vivre dans une conscience décloisonnée.
Cultivant l’art de la vigilance sans
effort par l’attention, la compréhension exempte de jugement se manifeste et
une liberté véritable, intérieure, transparaît, ouvrant sur des étendues
illimitées où nulles enceintes ne peuvent s’ériger.
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