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09/08/2013

Chapitre 6.3.7. La perte d'un être cher


Texte lu






Description : la certitude que l'on se cache à soi-même ! Cela mérite bien qu'on l'envisage posément pour atténuer le drame, et peut-être le vivre plus sereinement.





- P : un autre exemple ?

- C : le dernier. Il se rapporte aux sentiments éprouvés après un deuil.

- P : c’est important.

- C : après le décès d’un être cher, et quelles que soient nos convictions sur le sens de la vie, nous sommes le plus souvent submergés par une vague émotionnelle puissante à la pensée de la personne disparue. Les souvenirs communs et ce fardeau émotionnel semblent dorénavant indissociables.

- P : est-ce vraiment la réalité ?

- C : l’observation des faits et la raison nous disent que non.

- P : mais la conscience émotionnelle nous empêche de considérer cela.

- C : comme d’habitude. Il y a donc le souvenir objectif, tel qu’il apparaîtrait à un témoin impartial devant relater le fait, et la charge émotionnelle qui revêt l’événement en agissant sur le ressenti et l’affect. Lorsque la séparation est récente, l’émotion masque complètement le souvenir objectif. Mais l’on sait bien que c’est le cycle de la vie, que le temps éliminera progressivement le chagrin à l’évocation du souvenir.

- P : comment s’y soustraire ?

- C : se préparer à la séparation, un peu comme l’on se prépare à un voyage important, mais que l’on fera seul. Il nous faut donc choisir un « bon guide », et qui mieux que les personnes qui nous sont chères pour remplir cette mission. La mort est de plus en plus taboue, c’est LE SUJET à ne pas évoquer, surtout avec les personnes qu’on aime !

- P : le plus grand déni qui soit !

- C : absolument ! Nier cela ne nous rendra pas immortel ! Il est donc important, avec les personnes que l’on aime, de trouver le bon moment pour aborder le sujet de la mort, tranquillement, avec douceur, et d’évoquer ensemble ce que chacun souhaiterais l’instant venu : l’aspect matériel de la  cérémonie, par exemple, mais surtout, ce que la personne disparue désirerait laisser comme souvenir dans l’esprit de ses proches, comment elle voudrait qu’ils se comportent...Parler sereinement de cela ensemble est inestimable, car lorsque l’événement survient, on sait, on peut se référer aux propos recueillis, nous ne sommes plus en terre inconnue, livrés à nous-mêmes, et donc à la conscience émotionnelle !

- P : c’est très bien, mais si l’on n’a pas eu l’opportunité d’échanger ainsi avec la personne disparue ?

- C : par la pensée, ou en paroles, imaginer une conversation avec la personne défunte qui peut s’inspirer de réflexions qu’elle aurait eues, se rapportant au sujet. Sinon, exprimer ce que l’on va faire, comment on va se comporter, clairement et simplement. Et surtout, comprendre et accepter cette situation, que la vague émotionnelle n’est pas l’expression du sentiment envers la personne aimée, mais une perturbation manifestant son propre apitoiement. Le corps disparaît, mais la conscience de la personne, sa façon d’être, son affection à notre égard demeurent et vivent en nous. Elle ne souhaiterait certainement pas qu’on se laisse aller, qu’on dépérisse du fait de sa disparition.

- P : et comme tu l’as dit, la charge émotionnelle diffère peu, que l’on soit matérialiste ou que l’on croit à une survie de la conscience.

- C : oui. Il faut donc la traiter comme elle le mérite, avec la respiration consciente ou l’attention lorsqu’elle se présente. Le sentiment véritable, joyeux, inaltéré à l’évocation de la personne, reviendra tel qu’en lui-même lorsque le temps aura fait son office.

- P : très bien...Donc maintenant, tu souhaites parler de ce que l’on pourrait éviter si l’on était attentif ?

- C : tout à fait. J’ai réunis trois exemples...

- P : allons-y...

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