111. Des expériences de
conscience, simplement
A l’origine s’établit la conscience, unique, et pourtant si différente ; singulière par sa nature reliant chaque être, mais distincte à travers les expériences accomplies. De cette séparation naissent l’appréciation et le jugement qui l’accentuent plus encore.
Parti d’un tronc unique (la
conscience), et mû par la résultante d’un ensemble de forces intentionnelles,
machinales ou contraintes, on s’achemine progressivement vers la multiplicité
et la différenciation symbolisées par le foisonnement des branchages.
Pourquoi cela ? Et peut-on réintégrer
la source une fois les dernières tiges atteintes ?
La prolifération repose sur deux
éléments : l’ensemble des situations possibles afférentes aux activités
humaines, et le vécu particulier teintant l’expérience d’une touche
personnelle. Ainsi, plus l’on s’avance dans l’individualité, plus la séparation
s’instaure et s’impose, éloignant toute velléité unificatrice.
Est-ce rédhibitoire ? Sommes-nous en
présence d’un liquide qui, se colorant par la diffusion de quelques gouttes de
teinture, se voit empêcher par la flèche du temps de retrouver son aspect
initial ?
Essayons une hypothèse hardie : en
elle-même, une expérience de conscience est neutre.
Cela surprend, incitant même au comble du
paradoxe, mais voyons plus avant.
L’expérience acquiert sa
« saveur » lorsque la conscience ordinaire s’en empare : la
réflexion l’estime selon des critères socio-éducatifs, et l’émotionnel
rajoutant éventuellement des « épices ». L’ensemble élaborant le
ressenti, l’appréciation.
Cette lecture particulière, mais tellement
commune et banale, privilégie l’expérience au détriment de ce qui la rend
possible.
Ce processus s’avère-t-il
irrémédiable ? Sommes-nous contraints d’agir ainsi ?
Non, une voie distincte s’offre à qui s’en
donne la peine. Une voie ouvrant des perspectives d’unification, préservant ce
lien indéfectible et privilégié avec la conscience.
Cet autre niveau d’appréciation se
manifeste lorsque l’attention s’affirme, qu’elle guide l’action, l’expurgeant
de sa charge émotionnelle, de ses calculs.
Abordées ainsi, les expériences de
conscience mènent à la connaissance de soi, préludent à la compréhension et la
compassion, des expressions naturelles de l’unification.
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