111. Des expériences de
conscience, simplement
La perte d’un enfant ou d’un proche prématurément et soudainement disparu constitue un drame personnel intense bien compréhensible. Lorsque les émotions s’estompent suffisamment, offrant un peu de répit, des interrogations en lien avec l’événement peuvent survenir : pourquoi cela ? Pourquoi si jeune ?
Selon le sens que l’on accorde à
l’existence, voici quelques éléments pour éclairer ce débat sensible.
§
Conception matérialiste :
Ø La vie est une
organisation bio électrochimique produisant la conscience.
Ø Elle dépend de lois
et de propriétés organiques.
Ø Limitée dans le
temps, la longévité d’une existence dépend : des prédispositions
génétiques, de l’alimentation et des soins apportés au corps, à
l’environnement, aux comportements personnels et aux circonstances externes.
Ø Si toutes les
données intervenant dans ces divers processus étaient connues, les probabilités
événementielles deviendraient certitudes.
Ø Intégrant tout cela,
acceptant la thèse matérialiste, la séparation brutale à jamais peut affecter
profondément la conscience.
§
Conception
spiritualiste :
Ø Comme les
matérialistes qui étayent leurs convictions sur des bases précises, les
spiritualistes en font tout autant. Mais l’on peut distinguer ici au moins deux
attitudes possibles.
Ø Tout
d’abord, la croyance en un Dieu personnel et interventionniste :
v On distinguera
l’acceptation sans réserve : ce que Dieu donne, Dieu le reprend.
v Ou l’interrogation
ultime pouvant provoquer la révolte et le reniement : pourquoi Dieu, qui
est Amour, permet-il cela ?
Ø La conscience est
considérée comme un principe premier, engagée dans une démarche
évolutive :
v L’être humain est
une nature spirituelle faisant l’expérience de la matière.
v Dans ce contexte,
l’évènement tragique peut trouver sa place dans le développement des
consciences impliquées par le drame.
Des appréciations de l’existence bien
différentes, mais qui n’empêchent pas chacun des protagonistes de ressentir et
d’éprouver des sentiments similaires dans cette expérience.
De ce rapprochement des consciences, une
solution globale serait-elle susceptible de satisfaire toutes les conceptions
évoquées dans ce moment particulier ? Certes, l’option spiritualiste
semble plus apte à soulager en partie ceux qui ont choisi cette orientation, mais
outre sa limitation, elle n’empêche pas de trébucher sur la voie de
l’acceptation, et surtout procède de la conscience ordinaire, celle-là même qui
produit les vagues émotionnelles responsables de la souffrance et de la
détresse.
Alors quelle perspective ? Recourir à
cette capacité incluse en chaque être, quelles que soient ses
convictions : l’attention.
Pénétrant suffisamment l’espace mental,
elle place en retrait la conscience émotionnelle responsable des sensations qui
nous accablent, comme d’accorder aux autres le meilleur de nous-même.
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