Texte lu
D'où l'on était placé, il était possible d'observer distinctement la scène, et même d'en saisir les propos.
Une personne en errance, visiblement
éprouvée par l'existence, aborde un passant qui parvient à sa hauteur, et une
conversation s'engage.
L'attitude du promeneur s'avère riche
d'enseignements.
Il écoute attentivement les propos, prend
le temps de répondre avec soin, ne se contente pas de banalités : cela évoque un
échange entre amis.
Puis son interlocuteur indique qu'il doit
s'en aller, un salut bienveillant met un terme à la conversation, et chacun
poursuit son chemin.
Cela aurait pu se dérouler
autrement :
§
Une réaction émotionnelle traduisant l’indifférence ou le
mépris : poursuivre son chemin sans adresser un regard ; jeter un
rapide coup d’oeil, froncer les sourcils et presser le pas.
§
Un comportement né de la réflexion : rester digne,
inventer une excuse, et ne pas s’attarder.
Mais non, cette fois, les deux compères et
complices (l’émotionnel et l’intellect) s’effacent devant la seule attention.
Ce ne fut pas une rencontre fortuite entre
un SDF et un promeneur, mais deux consciences qui échangent simplement,
naturellement.
L’histoire précise-t-elle si, en partant,
le passant remit quelque argent pour aider son interlocuteur dans le
besoin ? Non, elle ne le dit pas. Mais durant ce partage de conscience à
conscience, aucune différence ne transparaissait, chacun avait ce précieux
sentiment d’exister.
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