Texte lu
S’engager dans une religion ou choisir de suivre les enseignements d’une voie spirituelle consiste à monter et s’installer dans un convoi dirigé par une locomotive.
Une fois en place, deux critères
rassurent : une destination connue, on sait où l’on va ; la proximité
et le partage avec les autres voyageurs.
Opter pour la connaissance de soi, c’est
conduire la locomotive et découvrir l’itinéraire suivi d’instant en instant,
ignorant la finalité du périple.
Alors notre éducation et notre culture,
qui régissent notre façon d’être ordinaire déployée au quotidien, distillent
l’interrogation et la crainte : avancer seul, privé de repères, sans
savoir quel est le but, et même s’il en existe un ! Quelle
aberration ! Pourquoi s’aventurer dans la connaissance de soi ?
Mais avant d’emprunter l’un des wagons
plus ou moins familiers, il aura fallu sélectionner et décider : ils
étaient si nombreux au départ, tellement différents par les contrées et les
paysages traversés, jusqu’à la destination finale ! Le comble du
paradoxe !
Si la connaissance de soi se dévoile bien
d’instant en instant à la conscience qui l’expérimente, celle-ci conserve une
connexion par le biais de l’attention : être attentif évite la dispersion,
stabilise l’être, lui ôte le doute, la crainte ou l’excitation sur son devenir.
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