Texte lu
En
lui-même, un événement est neutre. Il acquiert de la substance, une fois
accaparé par la conscience. Et là, il est : compris, ajusté
émotionnellement, mémorisé.
D’une
certaine façon, l’événement primitif est dessiné en ligne claire (traits
simples, comme ceux utilisés par Hergé, le créateur de Tintin), puis il gagne
en relief et en couleurs lorsque les émotions et l’intellect l’enluminent.
Il
se constitue ainsi, au fil du temps, une mémoire consciente et inconsciente,
comme des feuillets que l’on ajoute à un classeur.
S’ils
ne disparaissent pas dans l’oubli, les faits deviennent disponibles et
activables à loisir en puisant dans la mémoire. Alors le souvenir restitue les
impressions d’origine, surtout lorsqu’elles sont de nature émotionnelle.
Certes,
la raison et la morale peuvent corriger des aspects que le consensus social
réprouve, mais il faut compter avec les fantasmes et le vécu inconscient.
Dès
lors, il convient de rester très prudent avec la mémoire subjective, qui
implique le sujet pensant, notamment lorsqu’elle puise son énergie dans la
conscience émotionnelle. Et n’oublions pas que, tel l’iceberg, l’inconscient
qui représente la partie immergée du réservoir de la pensée contient 90 % de
l’ensemble.
Mais
le tout se rassemble en un certain état de conscience à l’origine des pensées
diffusées, qu’elles soient émises volontairement par le biais de l’intellect,
expriment des émotions ou affluent en hordes parasites.
Et cet état de conscience peut être transmuté instantanément par l'attention.
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