Texte lu
La
zone de confort est l’apanage du cerveau, il l’élabore, la renforce et la
maintient.
Naturellement,
le cerveau procure à son hôte, la conscience, un « lieu », une
« place » qui lui correspond, où elle apprécie de s’y retrouver.
Cette
zone de confort porte-t-elle bien son qualificatif ? Oui pour la personne
concernée, mais pas nécessairement de façon générale.
Ainsi,
la zone de confort d’une personne dépressive contient tous les ingrédients
contribuant à maintenir cet état particulier, et surtout de le rendre
sécurisant. Car le cerveau, reconnaissant les symptômes et ce qu’ils créent
comme attitudes, produit un environnement psychique adapté. D’où la difficulté,
lorsque l’on observe la situation de l’extérieur, à comprendre comme il est
possible de se complaire dans cet état pathologique.
Ce
processus peut être généralisé. Postulons donc : « Autant de
personnes, autant de zones de confort ».
Comme
pour les empreintes digitales, il n’existe pas deux cerveaux identiques pour
toute l’humanité. Dès lors, si des similitudes apparaissent dans les zones de
confort, chacune possède sa touche personnelle.
Donc,
qu’est-ce qui peut être à l’origine de cette « zone », et comment
expliquer les similarités ?
Le
cerveau se modélise tout au long de l’existence : chaque action l’affecte,
et d’autant plus qu’elle se répète, c’est l’apprentissage et la plasticité
cérébrale.
Il
convient donc de s’interroger sur les éléments susceptibles de modeler
durablement cet organe. On peut citer : l’éducation, les conditionnements,
les affects.
Or,
tout cela s’avère étroitement lié au modèle sociétal dans lequel
« surnagent » les personnes, et qui imprègne durablement .les
consciences. Ajoutons à cela la mondialisation et l’uniformisation qui en
résulte, on obtient ces comportements récurrents et les zones de confort
similaires.
Et
l’ego dans tout cela ?
Eh
bien il se construit patiemment, faisant son miel de tout ce que captent et
restituent les émotions et les réflexions plus ou moins conditionnées. Il
devient ainsi un expert dans l’édification des zones de confort pour mieux
s’y installer !
On
reconnaît bien là l’entité perverse dénoncée à l’envie par nombre de mouvements
religieux, spirituels et philosophiques, le gardien du seuil empêchant l’accès
à la connaissance de soi !
Doit-on,
après ce constat amer, en rester là ?
Non !
Alors, reprenons…
L’ego
permet à la personnalité de se structurer, et surtout de s’adapter à son
environnement psychosocial.
Or,
cet environnement ne s’est pas fait en
un jour, mais résulte d’une accumulation de pensées savamment
architecturées pour élaborer le modèle sociétal. L’ego crée donc un lien
puissant entre ce modèle et la zone de confort.
Mais
ce qui se fait peut se défaire.
Et
ici aussi, c’est l’ego qui intervient, susceptible et capable de fournir ce
travail de déconstruction mentale.
Comment cela ? Tout simplement à partir du libre arbitre, de la volonté et de l'attention.
Donc, ne méprisons pas l'ego, ne le considérons plus comme un obstacle insurmontable sur le chemin de l'évolution personnelle. Si nous le voulons, il deviendra un allié sûr, indéfectible, le canal privilégié pour accéder à la connaissance de soi, là où toutes les zones de confort sont abolies.
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