Texte lu
Cela fait maintenant quelques jours qu’une pensée domine l’espace mental, produisant des effets bien connus à présent. En effet, la personne que l’on attend, que l’on recevra chez soi durant quelques jours, arrive bientôt !
On commence par vivre l’événement par
anticipation, avant qu’il ne se produise, aidé en cela par une multitude de
souvenirs attachés aux séjours précédents, et que l’on se plaît à réactiver.
Enfin, le jour « J » et l’heure
« H » ! Quelle joie !
Mais ce qui s’inscrit dans le temps se
voit limité par lui : voici venu l’instant du départ.
A nouveau seul après une
séparation difficile. Bien sûr, la mémoire est là, disponible, prête à
restituer les moments passés ensemble, mais le sentiment de l’absence s’impose.
De ce tréfonds, s’extirpent difficilement quelques pensées d’espoir : les
communications (téléphone, Internet) baliseront l’intervalle temporel jusqu’à
la prochaine rencontre.
Tout cela se manifeste dans, et par la
conscience émotionnelle. Et l’on affirmera avec raison, semble-t-il, qu’il en
est et en sera toujours ainsi !
Est-ce véritablement une
certitude ?
Oui, dans la perspective courante où cette
façon d’être nécessite son
renouvellement régulier pour échapper à la souffrance.
Vécue ainsi, cette aventure suscite :
l’excitation, toujours ; la concentration, parfois ; l’attention,
jamais. Alors, on tourne en boucle, et l’on crée un décalage entre la
perception et le ressenti. Dans cet espace loge le moteur de l’excitation, qui
alimente également la mémoire émotionnelle.
Etre attentif permet d’accueillir et de
vivre les différentes séquences événementielles (attente, arrivée, séjour,
départ) de façon similaire, en l’occurrence pleinement, empêchant ainsi la
formation de failles résiduelles à vocations émotionnelles.
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