Translate

23/01/2012

128. Couper du bois avec une feuille de papier

               Texte lu 



     Couper du bois avec une feuille de papier, vous plaisantez ! La plaisanterie est une activité agréable, et l’on s’y soumet volontiers. Mais cette affirmation repose sur une loi physique : l’énergie cinétique emmagasinée par la vitesse.

     Voici l’expérience : on dispose d’une feuille de papier et d’un morceau de contreplaqué. La feuille est maintenue solidaire d’un mécanisme en rotation.
     L’énergie développée vaut : E = 1/2 mv² (m : masse de la feuille ; v : vitesse de rotation). La masse demeurant constante, l’énergie disponible varie comme la vitesse au carré (le terme « v » est multiplié par lui-même dans l’expression : si v2 = 2v1, alors E2 = (2 x 2) 4 E1)).
     On approche le morceau de contreplaqué de la feuille en rotation : à partir d’une valeur suffisante de v, le bois sera découpé.

     Le mental peut être comparé à la feuille de papier. Animé d’une certaine énergie, il donne forme à l’ego et le renforce : impressions, sentiments réflexions, tout cela résulte d’un mouvement incessant qui imprègne la mémoire, donnant de la substance à la personnalité et l’inscrivant dans le temps.

     En est-il toujours ainsi ? Oui, tant que l’ensemble subit les tourbillonnements du mental. Mais il est possible de s’y soustraire, retrouvant l’immobilité primaire par l’attention.

     Cette attitude, non seulement n’aboutit pas à une dissolution de la personnalité, mais la perce à jour, reconnaissant son aspect changeant et transitoire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire