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L’apprentissage des connaissances n’est-il pas l’imitation ? Peut-être pas dans le sens où l’on réplique à l’identique les manières et les comportements des personnes chargées de l’enseignement, quoi que...Mais dans le procédé : écoute, assimilation et reproduction des connaissances.
Il est certain que des améliorations et
des nouveautés sont apportées dans le champ du savoir, c’est la base même de
l’évolution et du progrès, mais nul doute que les premières étapes de ce
processus d’acquisition des connaissances passent par l’imitation.
Donc, cela semble entendu pour les
connaissances, mais en est-il de même pour LA connaissance, celle de soi,
naturellement ?
Si la réponse est un non catégorique, il
faut tout recommencer depuis le début, se retrouver dans la situation de la
première conscience qui s’évertua à se connaître, pas facile pour le moins !
Optons pour une voie moins radicale, et
certainement plus abordable. Lorsque le souhait d’aller à la rencontre de sa
nature profonde émerge, la conscience ordinaire dispose dorénavant d’une
multitude d’informations et de supports pour s’y atteler. Trop peut-être ?
Excès de bien ne nuit pas, mais peut embarrasser et ralentir si le choix
approprié n’est pas au rendez-vous.
Dans cet itinéraire si particulier de la
connaissance de soi, et selon des usages bien établis, la quête personnelle
semble insuffisante, voire hasardeuse, et la présence d’un guide avancé sur le
chemin, une présence incontournable. Il est certain que cela peut faciliter la
démarche en apportant expérience et conseils adaptés.
Finalement, ce « duo » semble
fonctionner pour le mieux : l’un apporte sa compétence et sa pratique,
l’autre son émulation et son assiduité.
Que peut-on espérer de mieux dans ce
partage, dans cette osmose même, pourrait-on affirmer ! Rien en soi,
simplement qu’il conviendrait de ne pas perdre de vue l’essentiel : le but
de cet apprentissage qui est la connaissance de soi. Un défi aussi archaïque
que novateur car cette expérience se perd dans la nuit des temps, conduit
ultimement au même aboutissement, mais les voies empruntées pour y parvenir et
les perceptions qu’elle apporte appartiennent en propre à la conscience qui vit
cette transition évolutive.
Alors comment concilier tout cela : l’omniprésence
de l’enseignant, le tiraillement entre l’ancien et le nouveau ?
En surveillant sa pratique :
permet-elle d’aiguiser ses perceptions ? Plus encore, développe-t-elle
correctement l’intuition ? Cette aide intérieure et personnalisée apporte-t-elle
sérénité et confiance au quotidien dans
cet engagement ? En répondant positivement à ce questionnement intime, on
peut affirmer que l’on avance sur le bon sentier.
Tout va donc pour le mieux...Non ? Il
semble qu’un léger nuage se profile à l’horizon de la conscience qui vit cela.
Qu’est-ce donc ? L’ombre d’un délicat regret lorsque l’on pense à tous les
enseignements transmis par la personne que l’on appelait maître (et à laquelle
on pense toujours en ces termes). Cette amertume semble même s’accroître avec
la distanciation que cet éveil intérieur s’emploie à disposer entre le
« maître » et « l’élève ».
On peut simplement y voir la manifestation
de la conscience émotionnelle, s’y maintenir, voire s’y complaire, ne ferait
que renforcer cette attraction, attestant le retour triomphal de la conscience
ordinaire !
La connaissance de soi passe nécessairement par l’individuation, elle trouve en cela sa parfaite résonance, le comprendre et l’accepter n’est-il pas la plus haute gratitude que l’on puisse exprimer envers les personnes qui nous ont guidées sur cette voie ?
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