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05/05/2012

25. Un trésor caché dans les tâches quotidiennes

     Texte lu



     Ne serait-ce pas un clin d’œil au fabuliste Jean de La Fontaine, empruntant  à la conclusion du « laboureur et ses enfants » : « Le travail est un trésor » ? Voyons plus avant.

     Parmi les activités régulières de la vie quotidienne auxquelles nous devons satisfaire certaines suscitent un sentiment de réticence, et l’on aimerait y échapper, mais comme cela s’avère difficile, voire impossible, pouvoir s’en débarrasser rapidement ! On peut citer ici : le ménage, les courses, la préparation des repas. Liste non restrictive autant qu’évolutive, modifiable au gré de la perception de chacun !

     Alors, on se résigne à la besogne ! Mais l’on découvre bien vite que disposant d’un mental prodigue en flux de pensées, il est possible d’en activer certaines, de les suivre et s’y maintenir, trompant ainsi l’ennui engendré par ces actes quotidiens honnis ! Et rien de plus facile, car l’on peut accomplir ces tâches de façon routinière et mécanique.

     Ceci étant exposé, il serait possible d’en rester là, de ne pas voir plus avant dans ce processus. Après tout, il semble régler admirablement le problème : laisser le corps exécuter un travail ingrat tandis que le mental batifole ! Régler ou contourner ? Tiens, une question, on croyait pourtant en avoir terminé avec ce problème ! Bon, soyons tolérant, et laissons-lui une chance. De quoi s’agit-il ?

     « Le recours aux possibilités mentales pour tromper l’ennui et se résoudre à la tâche, ne prend-il pas sa source dans une stimulation émotionnelle ? » « En recherchant bien, c’est fort possible. »
     « Et la stimulation continuelle du mental pour éloigner l’ennui, n’a-t-elle pas pour but d’employer des ressources émotionnelles ou intellectuelles pour cela ? »
     « Ce serait nier l’évidence que de prétendre le contraire. Mais quel mal à cela ? »
     « Oublions les notions de bien ou de mal, et restons dans l’observation du phénomène. »
     « Oui. »
     « Donc, le recours constant à la stimulation de la conscience ordinaire (émotionnelle et intellectuelle) pour fuir une réalité déplaisante renforce leur emprise dans ce type de situation, mais également au quotidien. »
     « Et alors, que faire ? »
     « Voir s’il n’existerait pas une autre voie pour atteindre l’objectif initial, supprimer l’ennui consécutif à l’exécution de certaines tâches, n’impliquant pas une forme d’addiction à la conscience ordinaire, et peut-être plus encore ! »
     « Voyons cela... ».
    
     La plupart du temps, il s’agit de travaux simples, répétitifs, ne demandant pas une concentration soutenue...Alors, pourquoi ne pas leur accorder une ATTENTION soutenue !
     A l’écoute, ou plus précisément ici, à la lecture d’une telle recommandation, on devine les réactions que cela puisse provoquer : « c’est déjà assez pénible comme cela de se consacrer à ces tâches, si en plus il faut y être totalement attentif, c’est insupportable ! ».

     Ce constat, à priori d’évidence, définit parfaitement la concentration où un effort constant s’avère nécessaire. Et l’on comprend bien qu’aborder ainsi volontairement une occupation que l’on déteste n’est pas concevable. Il convient donc de développer ici le propos énoncé afin qu’il puisse être compris et appliqué sereinement.
     La base : attention et non pas concentration. S’affairer aux tâches quotidiennes devient dès lors un excellent exemple pratique de différenciation de ces deux attitudes mentales (voir à ce propos la distinction entre concentration et attention § 3.3.1. Un dialogue entre amis), aux effets bien différents.
     Etre attentif au travail que l’on exécute va reléguer la conscience ordinaire en arrière-plan (celle qui s’exaspère rapidement, et que l’on peut pour échapper au moment présent), en facilitera la gestuelle et l’organisation.
     Par ailleurs, accéder à l’attention par cette voie ouvre de belles perspectives :

§         L’associer à des actes simples permet de l’expérimenter concrètement dans de bonnes conditions : la présence d’un support évite le trouble que l’on peut éprouver en se confrontant à l’attention seule.

§         Ces actes se renouvelant fréquemment, c’est une excellente occasion de se familiariser avec cet état de conscience : de l’apprivoiser en quelque sorte, puis de le vivre comme une seconde nature.

§         Progressivement, il sera possible d’étendre l’attention aux différents espaces de l’existence.

§         Enfin, fini les travaux ennuyeux !


          Alors, essayons, la matière première est à la portée de beaucoup d’entre nous !

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