Texte lu
Il semble même que l’expression « à priori » soit de trop. Est-ce certain ? Pour tenter de répondre à cette question, considérons deux éléments à propos : chaque conscience est unique, affirmation du libre arbitre.
Quoique nous utilisions notre conscience à
chaque instant, que « nous sommes » cette conscience, celle-ci n’en
demeure pas moins unique, et ce qui se passe en elle, ce qui donnera naissance
à des ramifications de pensées, de sentiments et de sensations pour aboutir à
la manifestation d’attitudes particulières demeure un mystère, souvent même
pour la personne qui vit l’événement.
Cette méconnaissance, salutaire par le
fait qu’elle préserve l’intimité de chacun, doit nous rappeler constamment
qu’il n’est pas possible de prévoir la réaction profonde à des sujétions,
notamment lorsqu’elles sont susceptibles de bouleverser le comportement
habituel des êtres.
Comme « l’effet papillon » qui nous enseigne qu’une circonstance anodine en début de chaîne peut provoquer un désastre au final, les meilleures intentions du monde à l’égard d’autrui peuvent s’avérer catastrophiques si les recommandations sont, au choix : mal interprétées, stimule des parties incontrôlées du mental, prématurées.
A
partir de ce constat, si, ayant fait l’expérience d’un changement de niveau de
conscience et constaté les bienfaits ressentis, faudrait-il malgré tout
renoncer à le partager ? Non, si l’on respecte rigoureusement un certain
formalisme.
Il serait bien que le partage s’inspire de
l’esprit du don, et que ce dernier respecte sa nature : une offrande
spontanée sans attente, dépourvue du désir de réciprocité. Mais avant de
l’exprimer, il convient d’en percevoir la demande pour ne rien imposer, de ne
pas vouloir faire le bonheur des personnes contre leur volonté.
Cela repose sur la reconnaissance et le
respect du libre arbitre, le véritable changement de niveau de conscience ne
peut aboutir sans son affirmation.
Voyons cela de façon imagée. A l’origine,
il y a une impulsion émanant du libre arbitre exprimant le souhait d’un
changement de niveau de conscience. Progressivement, celui-ci s’installe dans
le mental, lui donnant une nouvelle orientation.
L’impulsion initiale serait comme une pierre
jetée au milieu d’un lac ; le changement de conscience qui s’installe et
s’amplifie graduellement, les ondes circulaires qui prennent naissance et
s’étendent à partir du point d’impact.
Ce schéma, modélisé sur la physique
ondulatoire pour expliquer le changement de niveau de conscience, peut être
étendu à l’ensemble du processus de la pensée, de quelle façon ?
La pensée est considérée ici comme le
processus central, celui qui soutient la totalité des développements mentaux,
qu’ils soient conscients ou inconscients. Un comportement, une attitude,
expriment généralement la résultante de plusieurs courants de pensée que l’on
assimilera à des interférences d’ondes (Fig. 1).
Revenons quelques instants au phénomène
physique des ondes. Celles-ci, lorsqu’elles interagissent, peuvent renforcer,
réduire ou annuler l’amplitude (Fig. 2) des ondes associées.
De la même façon, les pensées peuvent se
mêler, se fortifier ou se contrarier. Mais contrairement aux lois physiques, le « mécanisme » à l’origine
de ces mouvements reste inconnu. Retenons l’essentiel : ne pas
contraindre, même pour initier une tendance comportementale susceptible
d’apporter ultérieurement une
orientation positive, car l’on ignore si la personne est prête, si son « onde
de pensée » fondamentale pourra accompagner le changement proposé.
Fig.
1
Interférence
d’ondes circulaires
Source
image : Wikipédia
Fig.
2
Mesures d’une amplitude
Source
image : Wikipédia
La conscience individuelle se situe en
moyenne à la croisée des chemins entre l’itinéraire personnel et le conformisme
social. Pour l’essentiel, cette résultante entre indépendance et servitude se
loge dans la conscience émotionnelle, c’est elle qui nourrit et entretient
« l’onde de pensée » dominante du niveau de conscience globale de
l’humanité actuelle. A la base de cette volonté, un savoir-faire :
transformer la soumission en adhésion volontaire.
Ce constat incite donc à ne pas lutter
ouvertement contre ce climat mental environnant, de ne pas forcer cette
« fréquence ambiante ». Pourquoi ? Une telle attitude semble
paradoxale !
Un dernier détour par la physique, c’est promis ! Agir ainsi serait comme vouloir écarter un ressort de sa position d’équilibre : plus on tire dessus, plus on augmente sa force de rappel, et l’on obtient l’effet inverse.
Que faire, dans ces conditions ?
Essayer, au quotidien, d’être simplement une conscience émettrice dont
« l’onde fondamentale » pourra générer de subtiles vibrations
susceptibles d’inviter les personnes à changer par elles-mêmes.
Etre naturellement, dans cet océan d’agitation, un îlot de tranquillité d’où seules se manifestent les ondes apaisantes de « la pierre dans le lac ».
Etre naturellement, dans cet océan d’agitation, un îlot de tranquillité d’où seules se manifestent les ondes apaisantes de « la pierre dans le lac ».
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