Texte lu
Bien sûr, car l’on ne saurait trouver un meilleur terme pour désigner le fondement de la société humaine, et au-delà même de cette organisation, la propre nature de l’être humain que les sciences s’emploient à décrire et connaître un peu mieux chaque jour.
Et si l’on délaissait la matérialité dans
son aspect le plus trivial : possession, cupidité, égoïsme, pour se
concentrer sur ce que l’on observe en première instance : des êtres
évoluant dans un monde tridimensionnel, tout comme eux, qui accomplissent le
plus souvent des tâches matérielles. Certes, la pensée reste bien présente en
amont, mais finira par céder la place en dernier ressort lorsque l’expression,
l’échange, la communication interviennent : nous ne sommes pas de purs
esprits !
La pensée a été évoquée dans ce processus,
affinons un peu sur ce sujet. A l’exception des actes réflexes, tous nos
agissements émanent de la pensée, qu’elle soit consciente ou inconsciente. Cela
constitue la base comportementale, ce qui s’observe au niveau unitaire, à l’échelon de la personne.
Mais l’on sait que les personnes, en tant
que « cellules », forment un « corps social », et que
celui-ci s’inscrit dans une société hiérarchisée dont les lois, règlements et
coutumes définissent le cadre où elles évoluent. La mise en place des
organisations peut être contrainte, orientée ou résulter d’un libre choix.
Inutile de poursuivre dans cette voie, de s’interroger sur les forces et
faiblesses des différents systèmes économiques et politiques, de chercher le
plus adapté à l’épanouissement personnel et collectif, cela ne correspond
nullement à la réflexion engagée. Il s’agit ici de cerner une notion
particulière, le matérialisme, d’essayer d’en trouver les fondations et là,
peut-être, de le considérer autrement.
Reprenons l’analyse à partir de faits
observés. Le modèle pyramidal inspire l’ensemble des structures humaines,
qu’elles relèvent du social, de l’économique ou du politique et ce schéma est parfait
pour véhiculer et enraciner des comportements souhaités. Par la suite, il
convient de rechercher le média idéal pour diffuser les idées directrices ;
si la peur et la contrainte ont pu faire la preuve de leur efficacité, on
touche à la perfection lorsque la population s’y emploie de façon consentie,
voire avec zèle !
Quelle est donc cette idée dominante que
l’on décèle dans l’ensemble des projets sociétaux : la consommation. Dès
lors tout doit être mis en oeuvre pour que, tel un ruissellement, le besoin de
consommer irrigue copieusement l’espace mental des populations. Cette stratégie
se trouve d’ailleurs confortée par la satisfaction sensorielle, et surtout
entretenue par le désir émotionnel.
Structures sociétales, actes de
consommation, intervention des sens, plaisirs éprouvés...Aucun doute, nous
sommes bien dans l’antre du matérialisme !
Que dire de plus ?...Rien, mais de
différent, peut-être...Derrière toute conduite matérialiste se profile un mode
de pensée, aux origines souvent diverses (itinéraire personnel ou influence
externe), mais émanant directement d’une certaine forme de conscience.
Cette observation préfigure un premier
pas, celui qui mènera à une ouverture d’esprit si la curiosité, l’intérêt, et
la volonté s’en mêlent pour élargir la perspective. Ayant découvert la cause
première de l’aliénation : la pensée qui, en s’amplifiant, peut devenir
obsessionnelle, il faut agir au même niveau, assainir le champ où elle
prospère.
Pour cela, attention et respiration consciente
révèleront que la reconquête de cet espace s’avèrera bien plus proche et
accessible qu’il n’y paraissait, de ce que la pensée dominante laissait
supposer.
Ainsi, il ne faudrait pas parler de matérialisme, mais d’idéalisme, philosophie qui rapporte l’existence à la pensée. Idéalisme, et non pas spiritualisme, d’abord parce que la pensée (inconsciente, consciente, émotionnelle, intellectuelle) élabore le scénario de vie en amont, et qu’il y a de belles choses à faire, simplement, sans calcul, lorsque l’attention suscite naturellement la compréhension et la compassion.
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