Texte lu
Voici exposé ici un dialogue imaginaire, mais livré dans son intégralité, entre une personne confiant ses désirs sans retenue, et sa petite voix intérieure.
- La personne :
« Parfois, lorsque le mental n’est pas occupé, je ressens un certain
trouble qui prend la forme d’interrogations diverses. »
- La petite voix : « Donc,
durant ces moments furtifs, tu t’interroges ? »
- La personne : « Oui,
et ce n’est pas facile ! »
- La petite
voix : « En effet. L’idéal serait d’avoir l’esprit toujours
affairé. »
- La personne : « Pas
facile non plus ! »
- La petite voix : « Pour le
moins. Voyons, parle sans retenue, qu’est-ce que tu aurais envie de faire si tu
pouvais obtenir ce que tu voulais ? »
- La personne :
« Devenir riche et puissant pour profiter du système ! »
- La petite
voix : « Système mis en place par la société, donc par ceux qui
la dirigent actuellement. Et dans cette logique, asservir et profiter
d’autrui ? »
- La personne : « Oui,
c’est la conséquence dans une organisation aux ressources limitées
et reposant sur le commerce. »
- La petite
voix : « Bien, ceci étant dit, tu devras te
préparer correctement pour réaliser ton ambition. Il faut être fort pour
parvenir à cela et en jouir à loisir. Prends le temps qu’il faut et observe ce
qui se passe en toi. »
Un
certain laps de temps s’écoule après l’initiation de ce dialogue intérieur.
- La petite
voix : « Alors ? »
- La personne : « Je
suis devenu puissant, je domine des millions de personnes, j’ai développé toute
une stratégie pour cela, que c’est exaltant ! »
- La petite
voix : « Je n’en doute pas. Réfléchi bien, passe tout en revue,
n’oublie rien, alors ? »
- La personne : « La
satisfaction, non, l’excitation est permanente !... »
- La petite
voix : « Oui... »
- La personne :
« ...Mais il convient d’être vigilant, de rester sur ses gardes, car cela
attise beaucoup de convoitise et de jalousie, et dans ce milieu et ce contexte,
difficile d’avoir une confiance absolue dans son entourage, même proche. »
- La petite
voix : « Alors ? »
- La personne : « Le
désir persiste, mais l’expérience m’incite à l’exprimer différemment. »
- La petite
voix : « De quelle façon ? »
- La personne : « En
renonçant au pouvoir, à la contrainte permanente qu’il suppose, mais en
m’adonnant à la satisfaction de mes autres désirs. »
- La petite
voix : « C’est moins dangereux. En quelque sorte ; vivons
heureux, vivons caché...Mais avec tout le confort ! »
- La personne : « C’est
tout à fait cela ! »
- La petite
voix : « Bien. Maintenant que tu t’es débarrassé de ton
inquiétude, profite de cette accalmie afin d’observer encore en toi. »
- La personne : « C’est
merveilleux ! Ce plaisir d’accumuler dans le secret, de se sentir protégé
et de profiter pleinement de tout ce que les services et les biens matériels
peuvent nous offrir ! »
- La petite
voix : « Je suis très heureux pour toi, tu sembles avoir enfin
ce que tu mérites ! Est-ce tout ? »
- La personne :
« Non...Il faut sans arrêt maintenir cela pour satisfaire le niveau le
contentement recherché, voire trouver de nouveaux plans pour parvenir à
l’euphorie ! »
- La petite
voix : « Je vois, c’est agaçant. Continue cette analyse. »
- La personne : « Cela
serait mieux de partager. Je dispose de ressources suffisantes pour entretenir
plusieurs villages ! En donner une partie ne mettrait pas mon économie en
péril, et surtout, j’ai l’impression que cela soulagerait un peu ma conscience,
comme si cet acte altruiste pouvait éclaircir et assainir quelques coins
obscurs de celle-ci. »
- La petite
voix : « C’est vraisemblable. En tout cas, félicitations, une
belle progression depuis le début de tes réflexions ! Peut-être en
profiteras-tu pour approfondir ton exploration personnelle et décrypter tes
ressentis intimes ? »
- La personne : « Faire
le bien...c’est bien !... »
- La petite
voix : « Mais ?... »
- La personne : « Mais
j’ai le sentiment que cette volonté de mieux faire cache quelque chose de plus
profond, plus intense, et qui s’esquive lorsque l’on veut le débusquer. »
- La petite
voix : « Et il se situerait où ce : « Plus
profond, plus intense « ? »
- La personne : « Je ne
sais pas. »
- La petite
voix : « Tu ne sais pas, mais tu le pressens, c’est
important ! Prends le temps qu’il faut, examine à nouveau... »
- La personne : « Au
début, c’est comme de petits interstices, de petites failles d’où jailliraient
des « bulles de tranquillité, de paix, de
sérénité « ... »
- La petite
voix : « C’est vraiment étonnant ! Mais je t’en prie,
continue, et excuse-moi de t’avoir interrompu... »
- La personne : « De
rien. Alors, l’envie de comprendre, d’en savoir plus sur ce phénomène
s’installe puissamment...mais en douceur ! Et cette perception intense et
intime à la fois que sous cette surface apparente se cache une immensité, un
continent à découvrir et défricher ! »
- La petite
voix : « Et tu voudrais être le Christophe Colomb de ce nouveau
continent ? »
- La personne : « C’est
cela, oui ! »
- La petite
voix : « Si l’intention est bien différente, à mille lieues de
tes désirs premiers, l’idée est la même : conquérir et jouir de cette
découverte. Avant de te précipiter dans cette quête, essaye la simplicité et la
tranquillité, laisse venir ce qui doit et observe naturellement. »
- La personne : « Je
m’en remets à ton conseil. »
- La petite
voix : « Alors ? »
- La personne : « Cela
change tout ! Si l’ardeur initiale ne provoque pas, comme lors de mes
premières expériences une excitation impliquant son renouvellement constant, le
désir de connaître engendre une satisfaction qui, à la longue, agit comme une
force de pesanteur cumulative. La simple observation, l’attention tranquille,
ouvrent des horizons, soulèvent des voiles, découvrent des pans inconnus de la
conscience, mais cela n’affecte pas le mental et les émotions, cela ne pèse
pas !... »
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